Prix Pritzker 2022 : l’architecte burkinabè, Francis Kéré, sur la haute marche du podium
C’est un sacre qui fera incontestablement la fierté du Burkina : basé à Berlin, un de ses citoyens, Diébédéo Francis Kéré s’est vu décerner, ce mardi 15 mars, la plus haute distinction du monde de l’architecture, le prix Pritzker 2022. Une première pour un Africain.
En lui décernant cette distinction, l’organisation a salué un « engagement pour la justice sociale ». « Grâce à son engagement pour la justice sociale et à l’utilisation intelligente de matériaux locaux pour s’adapter et répondre au climat naturel, il travaille dans des pays marginalisés, où les contraintes et les difficultés sont nombreuses et où l’architecture et les infrastructures sont absentes », ont, en effet, expliqué les organisateurs du prix Pritzker dans un communiqué.
Diébédéo Francis Kéré, 57 ans, ne reçoit pas uniquement le « prix Nobel de l’architecture », mais aussi un sacre historique. Car, c’est la première fois, depuis la création du prix en 1979, qu’un architecte d’un pays africain est distingué. Ce ne serait donc pas trop exagérer de dire que le Burkinabè est entré au Panthéon des grands architectes aux côtés de figures emblématiques du domaine comme Renzo Piano, Zaha Halid, Jean Nouvel, et d’autres.
Pour beaucoup, il s’agit là d’une distinction largement méritée. Au regard de nombreux ouvrages de belle facture réalisés aussi bien dans son pays que dans d’autres contrées d’Afrique, comme au Bénin, au Mali, au Togo, au Kenya ou Mozambique. Au nombre des réalisations phares du lauréat, il y a l’école primaire de Gando, son village natal. Une école a la structure particulière, car conçue pour résister à la chaleur et à des ressources limitées. Ce qui n’a d’ailleurs pas manqué de séduire les organisateurs du prix Pritzker qui estiment que cette école « jette les bases de son idéologie : bâtir une source avec et pour une communauté afin de répondre à un besoin essentiel et corriger les inégalités sociales ». « Il construit des institutions scolaires contemporaines, des établissements de santé, des logements professionnels, des bâtiments civiques et des espaces publics, souvent dans des pays où les ressources sont fragiles et où la fraternité est vitale », toujours selon les organisateurs du prix.
Bernard Kaboré