Société

Terrorisme : « Cette guerre nous ne la gagnerons pas dans l’inconscience et l’insouciance générale »

DAMIBA :
DAM-BA ! SECOUE-LES !

Rarement un coup d’Etat aura suscité autant d’enthousiasme et d’espoir d’une renaissance que celui du 24 janvier dernier. Pour trois raisons principales : la faillite du régime qu’il a renversé à réveiller et incarner les idéaux d’un peuple meurtri dans sa chair ; l’importance des problèmes à résoudre, notamment la question sécuritaire et le ras-le-bol des populations vis-à-vis d’une classe dirigeante incapable de résoudre ses propres contradictions.

Naturellement tout cela s’accompagne d’une légitime impatience, même si chacun sait dans son for intérieur qu’il faudrait bien plus qu’une baguette magique pour combler tous ces espoirs tant la situation est des plus complexes et périlleuses. A cela s’ajoute le fait qu’autant les populations réclament le changement autant elles s’y refusent et ont besoin d’y être contraintes !

Malheureusement on a la très mauvaise impression que DAMIBA et ses camarades n’ont pas totalement intégré toutes ces donnes dans leur analyse de la situation et sont comme surpris par les fortes attentes des populations et se retrouvent à s’expliquer là où on aurait préféré les voir agir poussés par leurs instincts militaires ! Se rendent-ils seulement compte que leurs principaux adversaires sont le temps qui leur est compté, la classe dirigeante qu’ils sont obligés de secouer pour répondre aux aspirations des populations et l’immensité des problèmes à résoudre ! Les Burkinabè sont impatients, parce qu’ils n’ont plus confiance !

Oui ils n’ont plus confiance en la parole publique dans toutes ses expressions. En effet dans tous les pans de la vie publique les uns et les autres n’ont aucun scrupule à mentir, à prendre de faux engagements, à être ingrats, à trahir et à faire dans un populisme abject et irrévérencieux vis-à-vis de la personne humaine, le tout avec en toile de fond une hypocrisie sans nom. Ce pays est au fond du gouffre ; et pourtant ils sont nombreux à vouloir être réveillé chaque matin par des rayons de soleil comme s’ils avaient passé la nuit au clair de lune au bord de la mythique Mare d’Oursi, actuellement sanctuarisé par les hordes barbares venues de nulle part !

Il a fallu que les terroristes réussissent un coup d’éclat ici et là dans leur stratégie morbide pour en voir renier sans honte leur soutien au nouveau pouvoir comme s’ils avaient sérieusement pensé un seul instant qu’on ne parlerait plus de ces sicaires. Il y en a qui disent même qu’il faudrait songer à faire revenir Roch au pouvoir dans ces conditions ! C’est vrai que ces gens sont plus à plaindre qu’à tancer, mais tout de même ! N’est-ce faire le jeu des terroristes que de se comporter de la sorte ? Cette guerre nous ne la gagnerons pas en continuant dans l’inconscience et l’insouciance nationale générale actuelle ; il y aura du sang et encore du sang. Pour la simple raison que ce n’est pas un jeu d’enfants et que si Roch a échoué ce n’est pas parce qu’il ne voulait pas, mais parce qu’il ne pouvait pas ! Par ailleurs dans le même temps, on oublie du coup toutes les bonnes informations, véhiculées par les mêmes réseaux sociaux, sur le retour de la sécurité dans de nombreuses zones.
C’est ça le Burkinabè, capable du meilleur comme du pire.

Dans une telle situation il n’y a pas de demi-mesures : c’est tout ou rien ! On fait ou on ne fait pas ! CE PAYS VEUT aujourd’hui un régime fort pour ne pas dire, les mots vont certainement fâcher, UN HOMME FORT ! Un homme derrière lequel chacun pourra se cacher et faire le fier sans prendre le moindre risque ! Coïncidence ou prémonition, un ami Togolais m’a dit que le mot DAMIBA dans une de leurs langues nationales veut dire « secoue-les » ! Le même sans le « i » donne DAMBA qui en langue nationale mooré dit la même chose : « secoue-les » !
Alors DAMIBA au boulot ; « dam-ba » !

Issaka LINGANI
15/03/22

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