Defense & Sécurité

Pourrons-nous faire l’économie d’une guerre populaire généralisée ?

Trois choses importantes manquent au Burkina Faso dans cette guerre pour triompher contre le terrorisme: (1) le mental, (2) les moyens, et (3) la tactique.

LE MENTAL
Est-ce que possible que nos spécialistes militaires réfléchissent à une guerre populaire généralisée? Quelles sont les conditions de réussite d’une telle approche qui a réussit en Algérie pour vaincre le terrorisme. Un des rares pays Africains a avoir endiguer le mal en une dizaine d’années. Les conditions objectives et subjectives, pour parler comme nos amis les rouges qui doivent :
(1) un ferme volonté des dirigeants du pays d’en finir avec la guerre, personne ne doute cela si l’on s’en tiens au discours. (2) Ensuite, les moyens populaires de la guerre: il faut concevoir comment, avec quels moyens ?
(3)Enfin, il faut sonner la mobilisation générale patriotique : militaires, civils, hommes, femmes, jeunes, vieux, intellectuels, ouvriers, paysans, étudiants, élèves, chômeurs, etc qui ont la rage de vaincre l’ennemi
Est-il difficile de réunir ces conditions?
La tentative non abouti des volontaires pour la patrie, montrent que cela est porteur de victoire, pour que l’organisation, la stratégie soient connue.

LES MOYENS POUR VAINCRE OU PERIR
Quand on analyse profondément notre situation actuelle , nous n’aurons plus le choix d’une telle guerre populaire généralisée au Burkina Faso. LE diagnostic sommaire nous indique trois variables qui peuvent nous faire gagner ou périr (1) si jamais notre armée n’arrive pas à trouver une meilleure stratégie, et elle n’y arrivera pas toute seule, (2) si jamais nous ne demandons une aide extérieure ponctuelle et circonscrite et diversifiée, au vu du niveau de déconfiture du pays (3) si jamais nous ne faisons une vraie alliance entre les armées de l’espace CEDEAO, au délà du G5-sahel, qui devenu l’ombre de lui même, pour s’entraider dans le long termes. Car le Mali seul peut vaincre dans son territoire, mais sans contrôle de ses frontières, les choses peuvent vite se dégrader. Il nous faudrait donc des moyens humains, logistiques et une organisations locale, nationale et régionale.

LA TACTIQUE: ROMPRE AVEC LE TATONNEMENT ET L’ETERNEL RECOMMENCEMENT
Pourquoi avons nous le sentiment que nous tournons en rond dans cette lutte contre le terrorisme. Nous assistons à un perpétuel recommencement : nous libérerons des villes ou localités et sans une stratégie durable, les terroristes reviennent et reviendront quelques temps après et seront encore plus méchants. Combien de fois Djibo a été libéré, combien de fois Nadiagou, Madoari, ou Arbinda ont été libérés, mais les terrorisme reviennent toujours reprendre le contrôle de la situation.? Alors qu’une guerre populaire généralisée responsabilise chacun au niveau local et tout les couches sociales au niveau collectif et national: ca crée un sentiment national, d’appartenance à un peuple.

Enfin un additif à ces trois choses:
LA NEGOCIATION ET l’INSERTION AVEC LES JEUNES
J’ai la faiblesse de penser aussi que nous devons re-construire les espaces sociaux locaux pour faciliter une vraie opération de désarmement de plusieurs jeunes qui veulent quitter les groupes terroristes. Pendant que la guerre se passe pour protéger les populations, il faudrait aussi explorer parallèlement les voies et moyens pour négocier avec certains jeunes qui sont sont pris au piège dans une guerre dont eux-même qui maitrisent plus les enjeux et les limites. La brusque suspension des maires et conseillers locaux, malgré les faiblesses intéressante à la décentralisation et à la politisation de l’espace communal, a fragilisé davantage certaines villes et commune et brouiller définitivement toute initiatives locales de négociations comme ce fut le cas à Thiou. Pour moi cela a été une erreur tactique au moment ou la situation était déjà très fragile. Le développement local sera impulser par quel organe local? La délégation spéciale? oui, mais avec beaucoup de limites.

On l’a répété à plusieurs reprise ces 3 points que nous devons garder en tête:
1- la guerre seule ne suffira pas à vaincre cette expansion du terrorisme, mais sans guerre aussi, il est évident que nous tombons dans un chaos généralisé dont personne d’entre nous ne s’en sortira gagnant.
2- La guerre risque d’être de longue durée et nous devons nous y habitué, et changer notre comportement dans tous les domaine: nourriture déplacements, culture, communication, loisirs etc.
3- Compter sur ses propres forces. à la longue nous devons compter sur nous-même, comme l’ont fait les algériens, les mauritaniens, les Nigérians, etc.

LUC DAMIBA
Ici l’extrait d’un film sur la guerre contre le terrorisme en Algérie

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