Société

Production d’huile impropre : une reprise de justice arrêtée par la Police à Kossodo

La police de Nongr-Maasom a mis fin aux activités d’un réseau composé de huit délinquants dont une reprise de justice qui coordonnait les travaux. « La bande » produisait de l’huile impropre à la consommation du côté de la zone industrielle de Kossodo, sur un espace de plus de 10 hectares abritant trois sites.

Tout est partie de l’interpellation d’un citoyen qui a mis la puce à l’oreille des FDS. La brigade de recherches et d’Intervention du commissariat de Police de l’arrondissement de Nongr-Maasom a alors ouvert une enquête qui a permis de découvrir le 23 février 2022, une unité de production et de commercialisation d’huile alimentaire impropre à la consommation, située dans la zone industrielle de Kossodo. A la suite de cette découverte, le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga I,   a été informé et  ce dernier a instruit  l’ouverture d’une enquête. Ainsi, le 23 février 2022, 8 personnes ont été interpellées pour des faits de production et commercialisation d’huile alimentaire impropre à la consommation, de tromperie de consommateurs et également des faits de blanchiment de capitaux.

Selon la commissaire principale de Police, commissaire de Police de l’arrondissement  de Nongr’ Maasom,  Natacha Sawadogo, après les différentes saisies, des réquisitions ont été adressées par le commissariat de Police de l’Arrondissement de Nongr-Mâasom  au Laboratoire national de santé publique et à l’Agence burkinabè de normalisation et de métrologie  qui a procédé à l’analyse de la qualité de l’huile. « L’enquête a aussi révélé que la nommée Y.F est la présidente de l’Association qui a vu le jour le 06 Mars 2017 et dont le récépissé de déclaration d’existence a expiré depuis le 05 mars 2020. Il s’agit d’une structure qui, à l’origine  est autorisée à  fabriquer uniquement du savon », a-t-elle.

Conformément à la règlementation, le produit devait passer le contrôle du laboratoire national de santé publique avant sa commercialisation. Chose qui n’a jamais été respectée et pire, l’association se permet de la produire et la commercialisation de d’huile. La production de cette huile se fait dans des conditions d’hygiène et de sécurité très déplorables. Les objets saisis sont composés de : un camion immatriculé, 912 bidons d’huile de 20 L, 168 barriques vides  d’une capacité de 200 L, 43 barriques contenant de l’huile et des produits caustiques de soda.

Mode opératoire

Le processus de cette fabrication artisanale des huiles par l’association de la nommée YE, peut se décrire comme suit : l’Association dispose de plusieurs barriques en fer d’une capacité d’environ 200I chacune dans lesquelles ils font un mélange de certains produits à savoir, principalement, le caustic soda et les huiles de coton payés sur la place du marché. Quelques instants après ce mélange, la solution se décante, le savon se forme en bas et l’huile au-dessus. Grâce à un système de dissolution (eau) et de filtrage, l’huile formée est recueillie dans des récipients, notamment dans les barriques en fer, laissant ainsi le caustique de soda au bas de la solution.

L’huile recueillie dans les barriques est ensuite portée à ébullition pour faire évaporer l’eau. Enfin, après le refroidissement de l’huile contenue dans les différentes barriques, il est procédé au conditionnement de l’huile dans des bidons de vingt (20) litres. Les bidons d’huile obtenus sont alors mis sur le marché. L’huile de l’Association de la nommée Y.F n’a pas de marque et les bidons ne sont pas étiquetés. L’huile est principalement commercialisée dans les provinces notamment dans le Boulkiemdé (Koudougou) et dans la Boucle du Mouhoun (Djibasso). Les principaux clients de la nommée Y.F sont les nommés A.M et S.M, tous commerçants. Les bidons d’huile sont vendus à treize mille cinq cents (13 500) francs CFA l’unité. Les bidons d’huile convoyés à Djibasso sont livrés au client A. M qui à son tour, les vend à la frontière d’un pays voisin.

W. Harold Alex kaboré

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