Ouagadougou : quand un conflit foncier conduit au blocage du trafic sur la RN1

Les habitants du quartier Zongo de Ouagadougou ont barré la route nationale numéro 1 ce samedi 26 mars 2022 pour protester contre le bornage de leur quartier au profit du fondateur du Lycée privé polytechnique du Kadiogo (LPPK). La gendarmerie a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser.

Nous étions ce matin au lycée privé polytechnique de Kadiogo (LPPK) pour une conférence de presse organisée par l’Association des scolaires pour l’Aide aux personnes déplacées (ASA-PD). Ce point de presse n’aura finalement pas lieu. A notre arrivée, l’établissement était quadrillé par la gendarmerie nationale, notamment l’entrée principale. Des pandores étaient aussi postés à différents niveaux du lycée.

Nous avons tenté de comprendre pourquoi cet impressionnant déploiement de gendarmes. Le proviseur du lycée et certains élèves nous ont confié que c’est pour permettre de faire des travaux dans le cadre d’un plan de bornage dans le prolongement du site du LPPK. Aux environs de 10h, les éléments de gendarmerie dans au moins 6 pick up, après les bornages sont repartis, libérant ainsi la zone.

Nous pensons que le temps était venu pour nous de couvrir notre activité qui était prévue pour 10h, mais c’était sans compter avec les riverains, qui n’ont pas hésité à déchirer la banderole de l’activité des élèves. Approchés, ils nous confient que la gendarmerie avait pris position devant leur concession depuis 6h les empêchant de sortir. Pour leur porte-parole, monsieur Traoré, il s’agit d’un conflit foncier qui les oppose au fondateur du LPPK. Pour eux, on leur fait la force. Pour exprimer leur mécontentement ils ont déterré les bornes, et ont bloqué la RN1avec des pneus, des cailloux et des tables pendant une quinzaine de minutes.

Alerter, la gendarmerie est intervenue, en dispersant les manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes. Ce qui a permis de rétablir la circulation. Quand nous quittons les lieux, les 3 pick up de la gendarmerie continuaient à assurer le trafic routier, demandant par moment aux riverains de libérer les artères de la voie. Dans cette atmosphère, nous avons convenu avec les organisateurs d’ajourner le point de presse vu le climat qui prévalait.

Contacté au téléphone, le fondateur de l’établissement, Monsieur Soudré est catégorique. Le terrain lui appartient. Pour lui, parmi ceux qui manifestaient ce matin certains savent que la parcelle lui appartient. Il indique que la zone est une zone commerciale et non d’habitation.

Contacté au téléphone, le fondateur de l’établissement, Monsieur Soudré est catégorique. Le terrain lui appartient. Pour lui, parmi ceux qui manifestaient ce matin certains savent que la parcelle lui appartient. Il indique que la zone est une zone commerciale et non d’habitation.

Camille Baki