Journée mondiale de l’autisme: l’ABAPE lance un cri du cœur pour un changement de mentalité
En prélude à la journée mondiale de l’autisme célébrée chaque 2 avril et ce depuis 2007, l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE) a tenue une conférence de presse dans la matinée du mardi 29 mars 2022, à la Maison de la femme de Ouagadougou. Objectif : lancé un cri du cœur pour un changement des mentalités sur les stéréotypes mais également sur les idées reçues sur l’autisme.
Œuvrant depuis 2011 pour le bien-être des enfants autistes, l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE), n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. A quelque jour de la célébration de la journée mondiale de l’autisme, commémoré chaque 2 avril, l’ABAPE met déjà la main à la pâte. Dans cette dynamique, elle a animé une conférence de presse pour non seulement attirer l’attention des uns et des autres sur les impacts négatifs qu’ont les regards et l’attitude de la communauté sur les enfants autistes mais aussi dérouler le programme des activités qu’elle a prévu à cette occasion.
Cette année, le thème retenu au plan mondial est “L’éducation inclusive dans le cadre de l’ODD4”. Cependant, au regard de la faiblesse du niveau d’implication de l’Etat ou des sociétés à accompagner les parents d’enfants autistes, de la quasi absence des structures de prise en charges d’enfants atteints d’autisme et bien d’autres paramètres, l’option a été faite dans notre pays de se pencher sur des thèmes qui découlent de notre réalité, a confié Boukari Pamtaba, Psychologue et président de cette association.
Pour lui, le thème retenu par le Burkina à savoir: “Autisme et inclusion sociale: le rôle de la communauté pour une intégration effective” est interpellateur dans la mesure où “la perception que l’on a du handicap en général et de l’autisme en particulier fait l’objet de rejet , de mépris et de messages dévalorisants de l’enfant qui en est atteint”. Pourtant, dira-t-il, les enfants autistes sont des “personnes à part entière” et en plus “l’autisme n’est pas contagieux”, a expliqué le président.
A ses yeux, les actions de l’ABAPE ne produiront pas les fruits escompté si elle est confronté à un mur: celui des pesanteurs sociaux ; une société qui considère que la place des enfants autistes est à l’écart des autres enfants. Pourtant, le constant sur le terrain montre selon lui que ce sont les enfants les plus chaleureux, les plus attentionnées”. Il faut donc d’après lui que la société soit inclusive sans distinction; qu’elle soit à l’image de l’arc en ciel où c’est la somme des sept couleurs qui fait sa beauté surtout que “ça n’arrive pas qu’aux autres” . Par ailleurs, si la communauté est sensibilisée, il n’y aurait pas la nécessité selon lui de créer des centres de prise en charge des enfants autistes ou même si besoin y était, cela réduirait la tâche des dits centres, a conclu le premier responsable de l’ABAPE.
La réalité du mauvais regard qu’a la communité sur ces enfants, Cyrille Nikiéma, président de l’association des parents d’enfants à besoins spécifiques, en fait cas. Egalement animateur de cette conférence, il a expliqué que quelques années en arrière, des enfants autistes ont été renvoyé d’un établissement en fin d’année non pas pour mauvais résultats, mais au motif que leur prise en charge au niveau classique pose problème. Partant de là, il est à ses yeux indéniable que la communauté doit jouer son rôle pour que l’inclusion soit effective.
Pour sa part, Raïssa Palenfo, membre de l’ABAPE a égrené les activités que l’association compte mener lors de la journée mondiale de l’autisme. Au nombre desquelles, elle fait cas d’un panel sur le thème “Autisme et inclusion sociale: le rôle de la communauté pour une intégration effective” qui aura lieu le 1er avril et le jour-j se tiendra une marche dénommée “Je marche pour l’autisme” et enfin une détente par des séances d’aérobique.
Roukiétou Soma