Révision de l’Agenda de la Transition : « La CEDEAO n’a pas à se substituer au peuple Burkinabè », s’offusque MNG-Wakat
Au cours d’une conférence de presse tenue ce 30 mars 2022 à Ouagadougou, le Mouvement nouvelle génération Wakat s’est prononcé sur les menaces de sanctions de la CEDEAO qui pèsent sur le Burkina contre une révision de l’agenda de la Transition. Pour cette organisation de la société civile, « La CEDEAO n’a pas à se substituer au peuple Burkinabè », lequel, à travers les Assises nationales, a « souverainement » déterminé son chemin vers un retour à un ordre constitutionnel.
Rarement au-devant de la scène médiatique depuis sa création en 2020, le Mouvement nouvelle génération Wakat (MNG-Wakat) est finalement sorti du bois, contexte national oblige, selon le secrétaire général, patrice Tioro. Le prétexte, pour tout vous dire, n’est autre que la situation politique du pays depuis le coup d’Etat du 24 janvier.
Le MNG-Wakat qui se veut une force panafricaniste de proposition se félicite de la prise en compte de certaines de ses suggestions dans les textes de la Transition. Comme la suppression du Conseil économique et sociale (CES) et son remplacement par une Commission nationale » d’attribution des marchés publics (CNAMP), en vue d’une réglementation transparente de ces marchés et in fine, moraliser l’action publique. C’est encore le MNG-Wakat qui a préconisé l’éradication de la fraude électorale par « l’instauration d’un multipartisme contrôlé ainsi que des campagnes de proximité via les média en lieu et place des meetings ».
Par-dessus tout, l’urgence, selon les conférenciers, reste dans la lutte contre le terrorisme, ce mal qui ronge le Burkina depuis plusieurs années. Et pour cela, la durée de la transition, fixée à 36 mois par les Assises nationales, n’est pas discutable. C’est d’ailleurs pour cela que le MNG s’aligne derrière ceux qui estiment que « la CEDEAO n’a pas à donner des injonctions » au pays des Hommes intègres, l’institution sous régionale ayant invité quelques jours plus tôt les nouvelles autorités à réviser leur agenda.
Président du MNG-Wakat, Rasmané Ilboudo est ferme sur la question. « La CEDEAO ferait mieux d’écouter les cris de cœur des populations du Sahel que d’engager un bras de fer pour des injonctions ou des menaces à peine voilées ». Et d’arguer que la crise qui secoue aujourd’hui l’Afrique de l’ouest, en particulier le Sahel, a une histoire et la CEDEAO y est pour quelque chose. Car cette situation est né de l’attitude de la CEDEAO. Suite au coup d’Etat de 2012 contre le président malien Amadou Toumani Touré, elle a placé le pays sous embargo et engagé un bras de fer contre les putschistes avec la leur tête le capitaine Amadou Haya Sanogo. « Ce bras de fer qui a duré quatre mois a abouti à la transmission du pouvoir à Dioncounda Traoré qui n’était pas préparé à gérer la crise, ce qui a favorisé la progression des groupes armés », selon Rasmané Ilboudo. Pour lui et ses camarades du MNG-Wakat, les conditions pour tolérer des injonctions de l’organisation communautaire sont simples : « la CEDEAO devrait nous donner les moyens de nous libérer des affres du terrorisme, en échange d’une réduction de la durée de transition ».
Bernard Kaboré
Des gesticulations qui n’ont d’égal que le ridicule. Hier Goïta bombait le torse, aujourd’hui il en est réduit à marchander le délai de sa transition. Vous croyez-vous plus téméraires que Goïta pour utiliser ce ton?