Procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et autres: après le verdict , les conseils de la famille du père de la révolution burkinabè se prononcent
Au lendemain du verdict du procès sur l’assassinat du père de la révolution burkinabè et de ses 12 compagnons d’infortune ; soit le jeudi 10 avril 2022, les avocats de la famille Sankara ont animé une conférence de presse à Ouagadougou. A cette occasion, ils se sont prononcés sur le verdict, sur l’attitude du général Gilbert Diendéré à la fin de l’audience qui , au passage a enflammé les réseaux sociaux, la possibilité de gracier les condamnés dans cette affaire, la question de la réconciliation nationale et surtout les perspectives de la famille Sankara.
A l’annonce d’une conférence de presse des avocats de la famille Sankara qui d’ailleurs s’est tenue au lendemain du verdict du procès sur l’assassinat du président Sankara et de ses 12 compagnons d’infortune, les hommes de médias ne pouvaient s’empêcher d’imaginer qu’ils trouveraient réponse à la question de savoir si la famille du père de la révolution burkinabè va demander ou non une réparation pécuniaire pour le dommage subi et à bien d’autres interrogations. Mais ce ne fut pas le cas. En tout cas ils devront attendre le 13 avril à venir, lors de l’audience pour être fixé sur ce point, a confié Me Prosper Farama, un des avocats de la Famille Sankara.
Outre ce point, il a été également question du verdict du procès, de l’attitude du général Diendéré à la fin du délibéré, le volet international du dossier et la réconciliation. S’agissant du verdict, Me B. Stanislas Sankara pense que justice qui a été rendue.
A propos de l’attitude du général, laquelle a consisté pour l’homme à sortir le torse du véhicule de sécurité qui le transportait, et lever ensuite le point pour saluer ses militants, relève d’une arrogance que Gilbert Diendéré a d’après Me Sakara, eu tout au long du procès. De ce fait, cela n’est pas à son honneur, a conclu l’homme à la robe noire. Et à son collègue, Me Prosper Farama, également présent à cette conférence de presse d’ajouter que même s’il a le droit de se prendre pour un héro en faisant un salut qui ressemblait à ses yeux à un salut nazi, cela reste un manque de pudeur de la part du général “surtout que la vie ne se limite pas à la condamnation”.
Cependant à l’attention de ceux qui estiment qu’il faille gracier les assassins de Thomas Sankara et de ses compagnons, pour la cause de la réconciliation et en vue de vaincre par ricochet le terrorisme, Me Farama pense qu’on ne peut pas parler de grâce ou de réconciliation pour quelqu’un qui n’a jamais demandé pardon ou qui ne s’est jamais repenti. Par conséquent, selon lui, si le salut de notre peuple doit venir de Diendéré , un seul individu sur une armée de plus de 10 000 hommes, “alors nous sommes morts”, a fait savoir l’avocat. C’est pourquoi, il a expliqué que si d’aventure les condamnés dans cette affaire ont droit à une grâce ou une amnistie, que cela se fasse dans les règles de l’art. En clair, pas de de privilège à leur accorder, a souligné Me Prosper Farama.
Par ailleurs, Me Farama s’est prononcé sur leurs honoraires . A ce sujet, il a indiqué qu’ils œuvreront à ce que leurs honoraires soient payés par Blaise Compaoré et ses Co-condamnés, cela sur la base de la loi. Mais si l’Etat est toutefois appelé en garantie, il lui appartiendra alors de payer les avocats des parties civiles.
Pour sa part, la veuve du président Sankara a tenu un seul discours , qui a consisté à remercier tous les acteurs(des avocats des parties civiles en allants à ceux de la défense, sans oublier la chambre , le parquet et la presse dans son ensemble) qui ont permis que le procès voie le jour et aille jusqu’au bout.
Roukiétou Soma