Situation de Air Burkina: le cris de cœur de Sango
Il n’est un secret pour personne que Air Burkina fait face à de nombreuses difficultés depuis quelque temps maintenant. Une situation inadmissible pour des Burkinabè tels que l’ancien ministre de la Culture, Abdoul Karim Sango. Dans son analyse que d’ailleurs nous vous proposons ci-dessous, l’homme invite les autorités à regarder de plus près le cas de cette société car ” une compagnie nationale est tout à notre avantage”.
Pourquoi être Burkinabè devrait-il nous rendre si moins ambitieux que les autres? Cette image de l’avion de Air Burkina sur le tarmac de l’aéroport me rend à la fois triste et révolté. Ce fleuron de notre économie créé il y a plus de 50 ans par nos devanciers est entrain de mourir à petit feu. Alors que la plupart des compagnies africaines avaient disparu du ciel, Air Burkina a résisté face à l’adversité avec un des meilleurs personnels de navigation sur le continent.
Air Burkina, si nous ne pouvons pas améliorer le sort de cette société, nous devrions avoir honte en tant que peuple et gouvernants de le laisser mourir. Nous avons décidé de privatiser la société ( je n’ai jamais été favorable à cette décision). Celui qui a racheté peine à remplir sa part d’obligations. Et je crains qu’avec la situation actuelle du pays, le repreneur ne prétexte pour se retirer. Ce ne serait pas une mauvaise chose.
Combien coûtent des avions pour qu’ à l’échelle de tout un État, nous en sommes à un si haut niveau de bricolage. Le Burkina étant un pays carrefour, une compagnie nationale est tout à notre avantage.
C’est vrai que j’ai eu de nombreuses mauvaises expériences avec Air Burkina, mais ça a toujours été une grande fierté de voyager avec la compagnie nationale. Ma position a toujours été le choix national quand je dois prendre l’avion sur une destination couverte par la compagnie nationale. Comme disait le président Sankara l’enfant intelligent achète les galettes de sa maman.
Dans un sursaut patriotique au moment où les défis sont complexes, sécurité oblige, ( paix aux âmes de nos frères tombés pour la défense de la patrie ce jour 24 avril!) , j’en appelle à regarder de plus près le cas de Air Burkina. Sinon, demain ce sera trop tard!
Abdoul Karim Sango