Justice

Extradition François Compaoré : le Burkina réitère ses garanties à la France

François Compaoré est poursuivi par la justice burkinabè pour sa présumée implication dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en décembre 1998 (Ph. DR)

C’est une procédure judiciaire aux multiples rebondissements entre Paris, Ouaga et la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). cela fait maintenant plusieurs mois que les autorités françaises se sont engagées à extrader François Compaoré de l’Hexagone vers le Burkina où la justice l’attend pour élucider l’affaire dite Norbert Zongo, journaliste d’investigation assassiné en mi-décembre 1998.

Mais en août 2021, la CEDH avait stoppé cette procédure d’extradition aux fins d’obtenir un certain nombre de garanties, et de la France, et du Burkina. Ces garanties sont notamment liées au respect des droits humains et à l’assurance d’un procès équitable pour le frère cadet de l’ancien président, Blaise Compaoré.

Le 30 janvier de l’année en cours, soit une semaine après le coup d’Etat au Burkina, la France a envoyé à la CEDH un document indiquant que toutes les garanties d’extradition sont respectées par l’Etat burkinabè.

Cependant, le 17 mars 2022, dans un contre-mémoire, les avocats de François Compaoré ont émis des critiques quant aux compétences de l’Etat Burkinabè à juger le « Petit président » qui dit pourtant être « prêt à faire face à la justice ».

C’est pourquoi la CEDH avait demandé à la France et du même coup au Burkina de réitérer les garanties d’extradition.

Le 23 mars, la France a, « via une lettre officielle envoyée à l’ambassade du Faso à Paris, demandé aux nouvelles autorités d’apporter ses fameuses garanties », selon nos confrères de Radio France internationale.

De la CEDH, la France a obtenu un délai qui s’étale jusqu’au 3 mai pour apporter ces garanties.

A la veille de l’expiration de ce délai, les autorités burkinabè ont publiquement réagi  à la demande de Paris. Dans un communiqué, le gouvernement, par son ministre porte-parole, Lionel Bilgo, a indiqué que « le ministère en charge de la justice, compétent dans la gestion de cette affaire, a déjà communiqué à qui de droit et à bonne date toutes les réponses aux questions qui lui ont été posées dans le cadre de cette affaire à la demande des autorités françaises ».

Autrement, le Burkina a réitéré ses garanties à la France et, par ricochet, à la Cour européenne des droits de l’Homme. Par ailleurs, l’Etat burkinabè a rassuré de « toute sa disponibilité à jouer sa partition, pour ce qui relève de ses compétences afin de faciliter l’aboutissement de ce dossier emblématique tout en restant attaché au principe de vérité ».

Bernard Kaboré

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