Société

Inondation mine de Perkoa : « Il ne nous reste plus qu’à prier comme les autorités le souhaitent »

Voilà maintenant  plus de 20 jours que les 8 mineurs de la mine de Perkoa sont introuvables.   Après avoir eu accès au site d’exploitation, le coordonnateur du Collectif pour un peuple unis (CPPU), Ben Abdalah Ouattara, a donné une conférence de presse ce  9 mai 2022 pour éclairer l’opinion. « On nous ment sur l’évolution de la situation. Je n’en veux pas aux expatriés mais à nos autorités qui ont permis tout ce laxisme. Il ne nous reste plus qu’à prier ».

Tout au long de la conférence de presse,  le principal orateur,  Ben Abdalah Ouattara, est resté droit dans ses bottes affirmant que le drame s’est produit parce qu’il y eu de la négligence.  « Les patrons de la mine savaient que la digue ne tiendrait pas mais rien n’a été fait pour éviter la catastrophe.  Avec les changements climatiques, on sait tous qu’il y a une perturbation du cycle des pluies, mais aucune mesure n’a été prise en amont pour que 8 travailleurs ne soient exposés. Le drame a eu lieu depuis le 16 avril 2022, pourquoi  prendre tout ce temps pour communiquer », a-t-il interrogé.  Comme réponse, les responsables de la mine ont précisé que pour un problème qu’ils pensaient pouvoir résoudre, il n’y avait pas de quoi alerter les autorités.

Les mesures fortes et rapides n’ont pas suivi la disparition des mineurs puisque ce sont des motopompes  qui fonctionnent au gaz qui étaient utilisées pour évacuer l’eau, a précisé M. Ouattara. « Toute une mine qui ne veut pas mettre les moyens pour sauver des vies. Les investigations ont réellement débuté  dans la lenteur suite à la pression de la presse et des réseaux sociaux.   Le matériel qui devait venir du Maroc, du Ghana, de l’Afrique du Sud  est arrivé à la fin de la semaine dernière alors qu’on était au 16e jour.  Passés cette étape il fallait le faire escorter avant qu’il ne soit installé  durant 24 h ».

Une fois à Perkoa, le coordonnateur du CPPU qui a usé de stratagème a découvert que  la cellule de crise  est installé au Haut-commissariat, dans une maison où il n’y avait ni électricité, ni groupe électrogène.  «  Les familles des 8 mineurs sont laissées à elle-même et dorment sous des hangars. C’est ça une cellule de crise ? Des femmes qui sont éprouvées ne bénéficient d’aucun  suivi psychologique. Deux femmes y souffraient notamment  depuis deux semaines pendant que nos autorités n’en savaient rien.  L’une d’entre elle est même enceinte ».

Dans la suite de son développement, Mr Ouattara a fait comprendre que le jour de leur passage sur la mine le ministre Bassolma Bazié y était également pour faire des rites.  « On nous a dit qu’au-delà de l’eau, il y a des problèmes liés à la tradition. Notre délégation a alors demandé pourquoi ces sacrifices n’ont pas été fait avant l’exploitation de la mine ».

L’exploitation appartient à deux entités. Nantou Mining détient 10% et la fondation de Nantou Mining qui a une responsabilité détient le reste. La mine reverse près de  560  millions par an à la fondation qui est l’interface entre l’entreprise et la population. C’est celle qui assure la Responsabilité sociale  de l’entreprise, mais depuis le drame, ce sont de bonnes volontés qui viennent en aide aux parents des victimes de l’inondation. Dans nos recherches on nous a déclaré que des dizaines de millions ont été remis à la Fondation pour des rites.

Concernant la localisation des mineurs, le coordonnateur du collectif a pu recueillir le témoignage d’un ingénieur sous le sceau de l’anonymat. Il nous a dit ceci : « le trou est en forme pyramidale et  est formé  de galeries. Ils savent où ils sont mais ne savent pas si ils sont en vie.   La pièce de sauvetage peut  contenir 21 personnes et les garder en vie au maximum un mois ; c’est ça qui nous donne encore de l’espoir ».  

Sur l’existence des issus de secours Mr Ouattara déclare n’avoir pas eu de réponse. « Une mine qui a une  durée de vie de 12 ans. Demandez à nous gouvernants s’ils vont sur les mines pour s’enquérir du respect des normes de sécu. C’est l’Etat qui est le fautif. Il préfère jouer les sapeurs-pompiers. Dans cette crise, plus tard,  vous trouverez des gens qui vont s’enrichir.  Toutes les dépenses qui sont engagées vont être supportées par le contribuable burkinabè nous a-t-on dit. Pendant ce temps les européens ne touche pas à leur magot. L’Etat a failli. J’accuse les autorités précédentes et celle du moment pour n’avoir pas  audité les mines pour qu’elle se conforme aux  normes sécurité ».

A Perkoa des localités ne disposent pas d’eau potable. Il y a combien de mine en exploitation au Burkina ? Qu’est ce que gagne la population ?  Si ces mines  travaillaient et reversait les sous on n’allait pas demander l’effort de guerre du contribuable pour lutter contre le terrorisme. Les autorités sont lâches et ne veulent pas dire la vérité à la population. Que le président Damiba aille sur le terrain.  C’est son devoir de connaitre la vérité.  Il ne s’agit pas d’empêcher les responsables de la mine de quitter notre territoire mais de faire en sorte que de pareilles situations ne se reproduisent plus.  Pourquoi on empêche les journalistes d’y accéder. C’est parce qu’on nous cache la vérité, a conclu le coordonnateur du CPPU.

W. Harold Alex Kaboré

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