Société

Affaire bongal : « Le petit est très malin »

Je vois cette histoire de Bongal faire le buzz sur les réseaux sociaux, moi en tant qu’économiste, voici mon point de vue.

Le petit est très malin. c’est un opportuniste et a profité de l’occasion pour se faire voir et ça a marché. s’il avait parlé simplement en bon élève, on l’aurait déjà oublié et des publicitaires et autres n’allaient pas courir derrière lui après l’interview. il a saisi sa chance!

Ph : internet

Si toutefois le mot Bongal est une création du jeune, nous devons rapidement l’accompagner pour qu’il protège ce mot au niveau de l’agence nationale de la propriété intellectuelle. Je suis sûr que le petit a d’autres secrets et si on l’accompagne, il va créer de la richesse rapidement. si on le décourage, son trésor va disparaître!

Les sociétés qui veulent utiliser ce concept devront donc le payer. les publicitaires ne sont pas bêtes. ils surfent sur tout ce qui les arrange! actuellement, c’est eux les gagnants dans cette affaire et le jeune n’aura presque rien!

C’est la même chose que le phénomène de : « C’est le moment » qu’une personne avait baptisé sur un type de moto qui avait fait fureur au Burkina Faso. Imaginez s’il avait déposé des droits d’auteurs ! il serait millionnaire aujourd’hui.

Le jeune Sénégalais Khaby Lame qui fait les mimes sur les réseaux sociaux n’est-il pas devenu millionnaire juste en faisant ses shows ?

Le jeune Burkinabè qui vivait aux États Unies qui avait repris un dessin animé ( Rango) en mooré fait parti de ces créateurs. S’il avait protégé ses expressions, il serait riche ( Ya kidga la Ya saanga ! )

Sur une autre échelle, la série BoboDiouf qui a fait la publicité du Burkina Faso à l’internationale devrait continuer. savez vous que grâce à la série les Bobodiouf, le Burkina est connu en Afrique! ce sont de vrais ambassadeurs. C’est une bêtise d’avoir arrêter ce film. Dans le fond, les gens ont flatté les acteurs qui n’étaient pas de vrais acteurs, mais de simples bouffons. Un vrai acteur peut changer de rôle mais les acteurs de Bobo dioufs, en tout cas ceux qui étaient célèbres n’ont jamais pu jouer un autre rôle que la bouffonnerie qui a pu impressionner une personne qui ne les avait pas connus avant la série bobodiouf. Les pauvres burkinabè les ont confondus à des artistes et monté leur tête contre le producteur, comme quoi ils étaient mal payés. Il faut savoir que les vrais artistes, les auteurs ne touchent souvent que 5% ! c’est le système qui les gère qui pompe les 95% ( publicités, production…). Certains refusent et créent leurs propres systèmes de production mais ils prennent en charge les 100% du risque et ce n’est pas évident.

En matière d’art, c’est la personne qui a eu l’idée qui est la créatrice. Celui qui joue la scène est un simple exécutant mais c’est cette personne que le grand public voie et célèbre. Quand on voie une maison, on ne demande pas d’après l’architecte mais celui qui l’a construit. Quand vous portez un joli habit, c’est le styliste et non le tailleur qu’il faut féliciter. C’est lui qui a créé le modèle. Le tailleur n’a fait que copier le travail d’un styliste, à moins que le tailleur soit styliste en même temps.

Nous vivons la même chose avec les jeunes diplômés qui n’ont pas fait leurs preuves qui commencent à demander de grosses rémunérations comme quoi mon niveau est Bac+X et donc, je mérite ça. C’est de la pure connerie. Commencez à faire vos preuves d’abord, ce ne sont pas tes diplômes qui travaillent, mais tes compétences.
Accompagnez donc les créateurs d’idées à faire valoir leur droit au lieu de les exploiter gratuitement.

Belle résilience et belle détente au pays en ces temps troubles!

Sylvestre OUEDRAOGO

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