Conflit foncier à Yaoghin : la justice se fait attendre !
Un litige foncier oppose le promoteur du lycée privé polytechnique du Kadiogo (LPPK) à ses riverains. Ces derniers refusent de céder leurs parcelles tant qu’ils ne sont pas dédommagés en bonne et due forme. La situation perdure depuis 2 ans et les habitants de Yaoghin ont décidé de donner de la voix à travers une conférence de presse qui a été animée ce 5 juillet 2022 à Ouagadougou.
Les premières démarches pour la résolution du problème ont conduit les protagonistes chez le chef de Zagtouli. Naaba Kaongho a alors proposé au promoteur du lycée de dédommager les riverains du lycée avant d’engager les travaux d’extension. Selon le porte-parole des riverains, Kalidou Traoré, après un recensement, le sieur Soudré a fait savoir qu’il n’est pas favorable à la proposition du chef. « Il ne répondait donc pas aux appels du chef coutumier. Plus tard, un huissier de justice a donné un ultimatum de 8 jours aux populations pour quitter leurs habitations », a-t-il confié. Une mise en garde qui est visiblement tombée dans l’oreille d’un sourd puisque jusque-là personne n’a déménagé.
Il ressort de la déclaration liminaire que le 12 octobre 2021, la gendarmerie nationale a contacté les riverains du LPPK pour leur expliqué que le terrain devait être borné sur ordre du procureur parce qu’il a été attribué à Mahamoudou Soudré. « Le procureur a bien voulu entendre les deux partis par la suite. Le promoteur de l’établissement a alors présenté ce jour un document prouvant que le terrain lui appartient. Le procureur Dakio nous a fait savoir qu’il est impossible d’avoir une attribution avant bornage et que si c’est le cas c’est que la procédure n’a pas suivi la voie légale ».
Le 26 mars 2022, toujours selon Mr Traoré, les parcelles qui se trouvent sur le site querellé ont été bornés de force avec l’aide des forces de l’ordre. « Des familles ont vu des bornes implantées même dans leur toilettes », a-t-il précisé. Après le départ des FDS, les populations révoltées ont déterré les bornes et érigé des barricades sur la Rn1, bloquant le passage. Ce qui a poussé les pandores à faire usage de gaz lacrymogène pour dégager la voie.
Dans son développement, Kalidou Traoré a rappelé que lui et ses voisins, 69 foyers environs, ont été recensés en 2008 par la mairie de Boulmiougou dans le cadre du processus de lotissement qui a été stoppé à la suite des fraudes constatées. « La mairie de l’arrondissement 3 dont nous relevons nous a fait savoir qu’elle n’a pas connaissance d’une quelconque attribution dans la zone. Elle a juste expliqué que le promoteur possède ses documents en nous présentant un arrêté datant de 2020 du ministère des Finances et signé par le directeur de cabinet. Du ministère, nous avons été renvoyés aux Domaines. Nous y avons découvert que c’est le receveur Macaire Zoungrana qui a signé l’attestation d’attribution. Ils ont à leur tour affirmé que la municipalité de Boulmiougou leur avait assuré que le terrain est loti et qu’il n’y a personne sur le terrain », a-t-il longuement relaté ajoutant que le lycée a été créé en 2012. Et qu’auparavant on y trouvait des boutiques qui ont été progressivement remplacées.
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En tout état de cause, les riverains du LPPK ont affirmé qu’il possède leurs papillons de recensement et attendent qu’une issue favorable soit trouvée, sinon ils sont prêts à consentir tous les sacrifices nécessaires pour défendre leurs concessions.
W. Harold Alex Kaboré