Société

Ouagadougou : les ouvriers de la mairie centrale réclament près de 20 mois d’arriérées de salaire

Ils sont au total 419 ouvriers, hommes et femmes de la mairie centrale, qui n’ont pas perçus leur salaire et ce depuis le 08 février 2021. Fatigués du silence des autorités face à leur situation, ils se sont réunis ce jour 01 septembre 2022 devant la mairie centrale de Ouagadougou pour exprimer leur mécontentement et demander à la délégation spéciale de se pencher sur leur sort.

Les ouvriers devant la mairie

Tout est parti de la collaboration avec les syndicats et d’une volonté de ces ouvriers d’être déclarés à la caisse nationale et de sécurité sociale (CNSS) selon Edouard Ouédraogo, ouvrier à la mairie depuis 1995 et porte-parole des ouvriers de la mairie centrale. Le gouvernement a ordonné la mise en place d’une commission pour régulariser leur situation, chose faite. Mais depuis, ils n’ont pas obtenu gains de cause. Notons qu’Armand Roland Pierre Béouindé était à la tête de la mairie en ce moment. Suite à cela, les ouvriers ont demandé le payement de leurs arriérés de salaire à travers une grève, en attendant la régularisation de leur situation professionnelle mais ils n’ont rien reçu jusqu’aujourd’hui.

Edouard Ouédraogo, porte-parole des ouvriers de la mairie centrale

M. Nouphoe Bamogo, le chargé de la gestion des conflits de travail du CSB (Confédération syndicale burkinabè), venu accompagner les ouvriers dans cette revendication, confie que le maire s’est fait « manipulé » par 4 individus à savoir « le secrétaire général de la mairie centrale, M. Charles Rouamba, le directeur des affaires juridiques, M. Arsène Ouédraogo, la responsable finance Mme Ouoba et le directeur général des services techniques municipaux, M. Zombré Arzouma ». “Ces 4 individus faisant encore partis de la délégation spéciale, ont fait comprendre à l’ex-maire qu’ils ne reconnaissent pas ces ouvriers” a confié Nouphoe Bamogo. Il poursuit en indiquant qu’ils seront tous les jours devant la mairie, jusqu’à ce que les salaires des ouvriers, leur soient restitués. C’est bientôt la rentrée des classes et ils réclament leur salaire pour pouvoir envoyer leurs enfants à l’école.

M. Nouphoe Bamogo, le chargé de la gestion des conflits de travail du CSB

Ces mois sans salaire ont créé plus de difficultés dans leur vie. Ils disent faire face à des problèmes tels subvenir à leurs besoins élémentaires et la la scolarisation de leurs enfants. Pour subvenir à leurs besoins, ils font recours à l’aide de leurs connaissances et proches. Cette situation conjuguée au désespoir a causé des morts selon le porte-parole des ouvriers. “Depuis la suspension des salaires, 30 personnes ont perdues la vie parmi nous et il y’a des malades ” a déploré  Edouard Ouédraogo. « A cause de la scolarité des enfants, ma femme dit qu’elle va me quitter car je n’ai pas pu régler l’année passée et me voilà cette année encore sans issus » a affirmé un manifestant tout agité.

Sarah Daboné

(Stagiaire)

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