Affaire lieutenant-colonel Zoungrana : vives protestations des journalistes contre Me Paul Kéré
Des sympathisants du lieutenant-colonel Zoungrana ont animé une conférence de presse ce mercredi 19 octobre 2022 relative à sa demande de liberté provisoire. S’ils parlent d’une instrumentalisation de cette affaire, la réponse de son avocat à une question d’un confrère a suscité une vive protestation des journalistes, qui, au final ont déserté les lieux de la conférence de presse.
Déjà le 11 octobre 22, les sympathisants du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana menaçaient de prendre la rue si ce dernier n’était pas libéré dans les brefs délais. C’est ce qu’ils ont répété ce matin du 19 octobre 2022, cette fois-ci avec à leurs côtés l’un des avocats de cet officier supérieur, en la personne de Me Paul Kéré. L’argumentaire reste le même. Pour eux, l’enquête patrimoniale faite en février dernier n’a pas évolué et n’évoluera jamais. Ils en viennent donc à s’interroger sur les indices d’enrichissement illicites, de détournement et de blanchiment de capitaux qu’on reproche à leur ami. « Aucune liquidité en banque, aucun bien immobilier appartenant au LCL Zoungrana. Il a d’ailleurs été arrêté dans une villa en location depuis 2020 », soutiennent-ils dans leur déclaration liminaire.
Mais la conférence de presse ne s’arrêtera qu’à la lecture de cette déclaration liminaire. En effet, à la phase des questions, le ton agressif utilisé par le conseil de l’officier supérieur détenu à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée(MACA) va susciter une vive protestation du côté des journalistes. De fait, à la question d’un confrère concernant le lien entre les organisateurs de la conférence de presse et les avocats de Zoungrana, Me Paul Keré sur un ton menaçant a qualifié la question d’inutile. Ce qui n’a pas été du goût des journalistes puisque d’autres confrères avaient des questions mais pour éviter de telles réponses lapidaires et vexantes, ont préféré garder le silence. Les hommes et femmes de médias ne vont pas s’arrêter là, puisqu’ils manifesteront leur mécontentement en quittant ensemble la salle de conférence mettant fin à cette activité.
Cette attitude de Me Paul Kéré, si elle a suscité des grincements de dents chez les historiens des temps modernes, elle a également provoqué des remous au sein des partisans du Zoungrana. Tenant des affiches à l’effigie du détenu, ses sympathisants ont fustigé l’attitude de l’avocat.
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Sauf erreur de notre part, nous n’avons pas vu les conférenciers du jour présenter leurs excuses aux journalistes venus couvrir la conférence de presse.
Camille Baki