Société

Résultats concours 2022 : « Les vols d’ordinateurs n’entacheront pas la crédibilité », assure le ministère de la Fonction publique

Un vol d’ordinateurs contenant des données de concours, en mars dernier, n’est pas à l’origine du retard dans la publication des résultats des concours directs et professionnels session 2022. Ce vol, intervenu avant les concours de l’année en cours, n’aura donc pas d’impact sur les résultats qui devront tous être connus d’ici à la fin novembre : c’est ce qui ressort d’une  conférence de presse tenu dans la matinée du mardi 15 novembre 2022 à Ouagadougou par le ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié et ses collaborateurs.

Les animateurs de la conférence de presse, Bassolma Bazié au centre

En conviant les journalistes à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature pour parler des « difficultés rencontrées dans l’organisation des concours de 2022 et pour indiquer des mesures envisagées pour une meilleure organisation des sessions à venir », on pourrait dire que Bassolma Bazié et ses proches collaborateurs n’ont pas fait le choix du lieu par hasard. En effet, c’est là que le 5 mai 2022, il a été constaté la perte de deux ordinateurs portables dans la salle de traitement des résultats des concours. Plus tôt, en mars, neuf autres ordinateurs portables se sont volatilisés dans une salle dédiée au scannage des copies des candidats. Il n’en fallait pas plus pour que les supputations aillent bon train dans l’opinion publique d’autant plus que la publication de l’ensemble des résultats s’est fait, depuis lors, attendre.

Cette sortie du premier responsable du département de la Fonction publique et de ses collaborateurs vise donc à lever les équivoques. En présence du directeur de l’Agence générale de recrutement de l’Etat (AGRE), Oumarou Toé, de son secrétaire général, Hamidou Sawadogo, du directeur de cabinet, Mohamed Savadogo, le ministre Bassolma Bazié s’est voulu le plus rassurant : « des enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités », a-t-il annoncé. Si les conférenciers assurent que ces vols de matériel dont les données avaient déjà été sauvegardées sont antérieurs aux concours de l’année 2022 et que cela n’entachera aucunement  les résultats, ils reconnaissent que l’organisation ne s’est pas faite sans obstacles.

Selon Bassolma Bazié, les difficultés ont été enregistrées avec les plateformes  d’inscription et de composition en ligne ainsi que celle de correction électronique qui justifient d’ailleurs le retard actuel dans la publication des résultats, foi de Bassolma Bazié. « Avant le début des inscriptions, des travaux d’amélioration de la plateforme e-concours ont été effectués sur la demande du prestataire accrédité par l’Etat, depuis l’année 2019, aux fins de garantir, non seulement, la fluidité de ladite plateforme, mais aussi, la sécurité des données. Ainsi, l’écart du temps mis entre l’autorisation de recrutement, le 11 mai 2022 et l’ouverture effective desdits concours, le 19 juillet 2022, soit 2 mois et 8 jours, s’explique par le fait que le prestataire assurait la maintenance des plateformes », a expliqué le ministre qui se souvient que la « prestation rendue a été beaucoup décriée par les bénéficiaires ». Autre difficulté qui a fait gripper la machine, « le surenchérissement » des prix proposés par le prestataire. « Le montant initial proposé était de 1 500 000 000 FCFA HTVA (Il était de 595 000 000 FCFA TTC en 2019 et 377 000 000 FCFA TTC en 2021) et il a fallu des négociations âpres pour arrêter le montant à 390 000 000 FCFA HTVA. Cette négociation et la conclusion du contrat nous ont aussi pris au moins 2 mois », a détaillé Bassolma Bazié.

Tirer toutes les conséquences

Qu’à tout cela ne tienne, les droits des candidats seront préservés, a promis le ministre de la Fonction publique. Indépendamment d’une plainte déposée, le 11 novembre 2022, auprès du Procureur, pour « situer les responsabilités, avec toutes les conséquences qui en découlent », le département en charge du travail et de la protection sociale envisage en effet : «  un bilan sans complaisance au cours du mois de novembre des moyens humains, matériels, financiers et organisationnels des concours ; un audit complet sur la plateforme e-concours ; une réflexion urgente sur la réappropriation de la plateforme et sa gestion domestique par nos techniciens ». Et le ministre de rassurer que « toutes les dispositions sont prises pour parer à toutes éventualités et faire prévaloir la justice et la crédibilité sur les résultats ». Parlant justement des résultats dont six, sur 236, sont déjà disponibles, les conférenciers ont donné l’assurance que le reste des résultats sera connu d’ici à la fin du mois de novembre.

En rappel, la Fonction publique burkinabè a besoin, au titre de l’année courante, de 11 362 travailleurs à raison de 5 293 postes en concours professionnels et de 6 069 postes en concours directs. A l’issue des inscriptions, exclusivement faites en ligne, il a été enregistré 2 415 753 candidatures contre 1 385 853 candidatures, en 2021, soit un taux d’accroissement de 74,31%.

Bernard Kaboré

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