Déclaration de politique générale : l’ALT accorde sa confiance à Apollinaire Kyélem de Tambèla
Le Premier ministre Me Apollinaire Kyélem de Tambèla a livré sa Déclaration de politique générale (DPG) ce samedi 19 novembre 2022 devant l’Assemblée législative de Transition. Cet exercice, consacré par la Constitution, devant être sanctionné par un vote, 64 députés sur 69 votants du jour ont accordé au chef du gouvernement leur confiance sur la base de son discours suivi de débats à travers lesquels Apollinaire Kyélem a annoncé les couleurs des chantiers du gouvernement.
Dans son format, la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre tient en une journée marathon. C’est peu de le dire, le passage de Me Apollinaire Kyélem de Tambèla n’a pas dérogé à cette tradition avec une séance séquencée en six actes majeurs: le speech du PM en 1h30 maximum ; la parole aux députés en 2h30 tout au plus pour des questions; une 1h de suspension suivie des réponses aux questions ; le vote et enfin le le dépouillement et la proclamation des résultats. En tout, pas moins de huit heures d’horloge ont été nécessaires.
Pour sa déclaration, rebaptisée ” Discours d’orientation et d’engagement patriotique” dans les pages du prononcé, en référence sans doute au Discours d’orientation populaire (DOP) du président Thomas Sankara, le chef du gouvernement n’a pas eu besoin d’épuiser le temps qui lui a été imparti. Il avait même prévenu dès l’entame : « Je ne suis pas venu pour un long discours. La qualité d’un discours n’est pas nécessairement fonction de sa longueur. Je ne suis pas venu égrener un chapelet de promesses de réalisations. » Pas un long discours certes, mais le chef du gouvernement n’a pu se passer du « chapelet de promesses de réalisations », qui qui a bâti son grand oral autour de trois grands points, suivant les aspirations, dit-il, du peuple, à savoir « la restauration de l’intégrité territoriale du pays et la sécurisation des personnes et des biens ; le bien-être des Burkinabè ; et la refondation de la société par une gouvernance vertueuse et visionnaire » (Cliquez pour lire l’intégral).
Au cours des phases des questions, celles-ci ont été plus centrées sur la sempiternelle préoccupation sécuritaire du fait du terrorisme, le partenariat militaire dans la gestion de la crise, le désenclavement du territoire, l’éducation, etc. Des questions auxquelles le PM a répondu avec assurance, en revendiquant “un programme” mis en route par le gouvernement et qui prend en compte nombre ces aspirations.
D’un secteur à un autre il n’a pas manqué de quoi rassurer. C’est ainsi qu’il a inscrit, par exemple, rehaussement du niveau de rémunération des Volontaires pour la défense de la patrie dans une vision consistant à empêcher les jeunes, souvent sans revenus, de se faire recruter au sein des groupes armés. Car, se convainc -t-il, ” des gens s’enrôlent dans des groupes terroristes pour des raisons financières”.
Question qui fait débat au sein de l’opinion et évoquée par un député, celle du dsort des pupilles de la nation. Et le PM de renvoyer l’auteur de la question à une loi concernant la prise en charge des veuves et des orphelins, mais reconnaissant tout de même “qu’il y a problème. Beaucoup de soldats tombés au front vivaient en concubinage. C’est donc difficile souvent d’appliquer les textes”.
A la préoccupation de certains députés par rapport à la question de l’égalité du genre, le PM a usé d’humour pour déplorer un manque d’engagement des femmes. ” La question du genre est une question d’engagement et les femmes ne sont pas assez engagées. Celui qui se bat pour quelque chose, c’est pour lui la chose”, a-t-il paraphrasé à demi-mots l’ancien président de la transition, Paul Henri Sandaogo Damiba.
La déclaration et les réponses du chef du gouvernement ont convaincu la majorité des députés votants du jour. 64 des 69 ont accordé leur confiance à l’invité du jour, contre quatre voix défavorables et une abstention. Apolinaire Kyélem a donc obtenu largement la majorité absolue pour que sa déclaration soit adoptée. L’adoption de la DPG tenant lieu d’investiture du nouveau PM, Apollinaire Kyélem de Tambèla est ainsi investi, attendu désormais sur le terrain de l’action conformément à ses promesses, comme l’ont exprimé plusieurs députés à l’issue des votes.
Bernard Kaboré