Defense & Sécurité

Lutte contre le terrorisme au Sahel : l’Initiative d’Accra va bientôt déployer une force multinationale

Lors de ce sommet, le Burkina, par la voix de son Premier ministre, a réclamé un financement endogène de la force conjointe.

C’est une décision qui suscite de l’espoir pour la région du Sahel, plus particulièrement pour le Burkina qui est tourmenté depuis plusieurs années par le terrorisme. A l’issue d’un sommet tenu dans la capitale ghanéenne, le mardi 22 novembre, les pays membres de l’Initiative d’Accra ont, en effet, convenu d’accélérer l’opérationnalisation d’une force multinationale.  

A ce sommet dont l’objectif était de peaufiner les actions de l’Initiative, il a été décidé que les troupes d’une force conjointe, 10 000 hommes, auront pour base Tamalé, au Ghana et l’état-major du renseignement à Ouagadougou. Le Nigeria, avec un statut de pays observateur s’est engagé à apporter un appui aérien et logistique.

En rappel, l’initiative d’Accra est un regroupement de sept pays ouest-africains à savoir le Burkina et ses six voisins que sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Togo le Niger et le Mali. Ce dernier pays était absent au dernier sommet d’Accra. Ces pays partagent l’objectif commun de limiter l’expansion du terrorisme dans la sous-région. Et cela, à travers des opérations militaires conjointes, la formation des hommes et le partage des renseignements, avec comme leitmotiv, le soutien mutuel.

Alors que la force multinationale de l’Initiative peine à être opérationnelle depuis 2017, le Premier ministre du Burkina, Appolinaire Kyélem de Tambèla qui a représenté son pays au sommet d’Accra s’est voulu clair : « Si cette initiative ne donnait pas de résultats concrets, le Burkina se réserve le droit de se retirer. Parce que nous ne sommes pas pour des sommets et des réunions sans fin, qui tournent en boucle et sans résultat. Je pense que nous avons été compris », a déclaré le chef du gouvernement burkinabè.

Cette force multinationale devrait voir le jour dans un délai d’un mois. Mais cela nécessite un financement de 550 millions de dollars. Des partenaires tels que la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne, la Grande Bretagne ont affiché une volonté de d’y contribuer. Là encore, Apollinaire Kyélem de Tambèla a plaidé pour un financement endogène. « En prélevant par exemple, rien qu’une petite somme sur chaque kilogramme de café, de cacao, de coton vendus et sur le lingot d’or extrait, nous pouvons réunir les fonds nécessaires pour soutenir cette initiative pour la paix et le développement dans la sous-région », a expliqué le chef du gouvernement burkinabè.

Vivement le déploiement de cette force multinationale.

Bernard Kaboré

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