Visite représentante spéciale UE au Burkina : « On doit s’assurer que les pays du sahel ne s’attachent pas les services de Wagner »
Du 27 au 29 novembre 2022, la représentante spéciale de l’Union européenne pour le Sahel, Emmanuela Claudia DEL RE a séjourné au Burkina Faso. Au terme d’une visite marquée par des audiences avec les dirigeants de la Transition, elle a passé en revue le bilan de ses échanges devant la presse, le 29 novembre 2022 à Ouagadougou. S’agissant de la coopération avec la Russie elle a expliqué que son institution est contre la coopération avec les mercenaires qui n’est pas une solution à la lutte contre le terrorisme.
La représentante spéciale de l’Union européenne pour le Sahel, Emmanuela Claudia DEL RE, a fait le bilan de sa mission de 3 jours au Burkina Faso à la presse nationale. Une visite qui lui a permis de rencontrer le président de la Transition, Ibrahim Traoré et des membres du gouvernement Kyélem. Elle dit être venue réaffirmer l’engagement de son institution à accompagner les nouvelles autorités. « Nous avons la volonté de continuer à améliorer le partenariat sur la base de notre appui financier et nos projets de développement qui sont freinés par l’insécurité et la crise humanitaire. J’ai été particulièrement contente de noter que le président a une vision précise de ce qui doit être fait pour sortir le pays de cette situation difficile. Il est aussi conscient de l’importance des partenariats et c’est pour cela qu’il a traduit la volonté du Burkina Faso d’entretenir des relations constructives avec l’Europe. Il a été aussi question de la conduite jusqu’au bout de la Transition », a-t-elle confié, avant de saluer la qualité des échanges et l’attitude très constructive des autorités actuelles.
Concernant l’appui, financier, la représentante spéciale de l’UE pour le Sahel, a expliqué que malgré la guerre en Ukraine rien n’a été changé parce que son institution veut rester aux cotés des populations qui souffrent. « Nous prévoyons 384 millions d’euros d’aide qui vont être débloqués sur 6 ans dans les domaines qui vont couvrir divers secteurs de développement. Cela se fera avec les gouvernants sur plusieurs années. Au niveau de l’humanitaire c’est 50 millions d’euros qui ont été injecté pour 2022 à travers des ONG comme le PAM etc. »
Qu’est ce qui explique votre attachement pour le Burkina Faso. Deux visites en 8 mois ? Le changement de gouvernement à la tête du pays est l’une des raisons, a déclaré la représentante de l’UE. « Les Burkinabè se battent pour le bonheur du pays. Le président Traoré me l’a assuré. C’est notre rôle de rester aux côté du peuple pendant les bons et difficiles moments. Mon métier m’amène à dialoguer avec les OSC et les dirigeants du pays », s’est-elle justifié.
Au sujet de la Russie Emmanuela a précisé que l’UE est contre la collaboration avec les mercenaires. « Il faut faire la différence entre l’Etat et Wagner. Il s’agit de s’assurer que les pays du sahel ne s’attachent les services de mercenaires. Cette réponse à montrer ses limites dans la lutte contre le terrorisme. Des témoignages sur les violations des Droits Humains ont été recensés notamment », a-t-elle argumenté.
La situation sécuritaire s’est dégradée, a ajouté notre interlocutrice, qui note que toute les fois où l’UE a entamé la résolution d’un problème, un autre a resurgit. « Je parle de la crise alimentaire, environnementale, humanitaire. Les problèmes demeurent parce que c’est difficile de trouver des solutions structurelles. Pendant des années, il y a eu cette volonté de changement mais le manque de réponse adéquate se fait attendre encore. Nous sommes à un tournant historique qui doit nous permettre de définir une stratégie militaire, résoudre les problèmes endogènes profonds. Le manque d’accès aux services sociaux de base, la gouvernance vertueuse, de structure locales stables a créé un énorme fossé, mais ensemble on peut remonter la pente ».
W. Harold Alex Kaboré