Faire du «.bf» une référence : les acteurs du domaines Internet burkinabè tissent leur toile
Pour la première fois, il se tient au Burkina un forum national du système de noms de domaine Internet, forum qui a lieu à Ouagadougou à l’initiative de l’Association burkinabè des domaines Internet. Avec une panoplie d’activités inscrites au programme, le Burkina Faso DNS Forum donne l’occasion de créer les mécanismes d’un écosystème favorable au nom de domaine de premier niveau .bf. D’où le thème de ce forum : « préférence des noms de domaines .bf : quels avantages comparatifs pour les usagers ? »
Alors qu’Internet est de plus en plus démocratisé au Burkina, environ 2000 noms de domaine sont enregistrés sur le registre .bf. « Cela est peu comparativement au potentiel d’utilisateurs d’Internet dans notre pays », regrette le secrétaire exécutif de l’Association burkinabè des domaines Internet (ABDI), Izaï Toé.
L’ABDI ambitionne de changer la donne, en faisant en sorte que le .bf, « cette identité burkinabè puisse être consommée par les internautes burkinabè et par tous ceux qui s’intéressent au Burkina Faso ». Autrement, il s’agit de faire « émerger l’identité du Burkina dans le cyberespace », pour reprendre les mots du secrétaire exécutif de l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), Wendlasida Patrice Compaoré. Pour donner corps à ces ambitions, plusieurs activités déroulées dans le cadre du présent forum : formation des administrateurs réseau et système sur la gestion des systèmes de noms de domaine ; des webinaires ; jeux radiophoniques sur le .bf ; etc.
En invitant les usagers à accorder la priorité au nom du domaine .bf, l’ABDI s’appuie surtout sur la valorisation de l’identité burkinabè et du consommer local. « Le tout premier avantage est qu’en utilisant le nom de domaine .bf, nous consommons local, parce que c’est de la production local », a déclaré Izaï Toé. Et ce n’est pas tout : « C’est aussi assurer une certaine sûreté et une certaine sécurité aux communications faites sur Internet. Quand par exemple vous enregistrez votre .bf, vous protégez systématiquement l’identité commerciale de votre entreprise dans le cyberespace. Si vous ne le sécurisez pas, la règle est qu’en matière de domaine, c’est le premier arrivé qui est le premier servi », a ajouté le secrétaire exécutif de l’ABDI qui va plus loin dans l’énumération des avantages en ces termes : « opter pour le .bf, c’est aussi permettre le référencement, donc la recherche facile. Quand on vous recherche comme entreprise ou comme organisation au Burkina Faso de partout dans le monde, quand votre extension se termine par .bf, on vous retrouver plus facilement », a-t-il expliqué.
Dans un discours lu au nom de la ministre de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane, le conseiller technique de cette dernière, Joseph Nana, s’est réjoui, lors de la cérémonie d’ouverture du forum, d’un « cadre privilégié d’échange, de partage et de concertation pour les acteurs du numérique afin de contribuer significativement au développement de l’internet dans notre pays » Et pour Patrice Compaoré, l’espoir est permis. « Le nouvel environnement politique et économique nous fonde à espérer une plus grande adhésion et une plus grande confiance des citoyens de notre pays, au .bf », a-t-il, en effet, déclaré.
Depuis 2010, le Burkina, faut-il le rappeler, a entamé la mise en place d’un environnement propice à l’éclosion progressive d’une industrie prospère des noms de domaine par l’adoption de la loi n° 011-2010/AN du 30/03/2010 portant règlementation de la gestion des noms de domaine sous le domaine de premier niveau « .bf ». C’est dans ce sens qu’une stratégie nationale de développement de l’économie numérique (SN@DEN), adoptée en 2018, accorde une place de choix au système des noms de domaine, particulièrement à la promotion de l’extension « .bf » qui réservée à notre pays dans le cybermonde.
Le présent forum est inspiré du concept du forum sur le système des noms de domaine en Afrique, institué et organisé pour la première fois en 2013 à Durban, en Afrique du Sud et baptisé « Africa DNS Forum ». Pour la ministre Aminata Zerbo/Sabane , « l’appropriation de ce concept et son internalisation dans notre pays, sous le label « Burkina Faso DNS Forum », par les acteurs du secteur des technologies de l’information et de la communication, est un signe important que Gouvernement salue ».
Bernard Kaboré