Defense & Sécurité

Situation sécuritaire à Tougouri: le cri de détresse du collectif “Tougouri reste debout”

Le Collectif TOUGOURI RESTE DEBOUT a animé un point de presse ce jeudi 16 mars 2023 à Kaya sur la situation sécuritaire qui prévaut dans cette commune, marquée par des incursions des groupes armés terroristes et le déplacement massif des populations vers Kaya et Pissila. Le collectif demande aux autorités d’agir le plus tôt possible. Ci-dessous la déclaration liminaire lue par les conférenciers à cette occasion


Le but de cette conférence de presse est de vous décrire la situation sécuritaire dans la commune et de prendre l’opinion publique à témoins afin que des solutions urgentes et durables soient prises pour le retour à la quiétude dans cette partie du Namentenga dont la particularité est d’être au milieu de la tourmente terroriste de la région.
Mais avant cela, permettez-nous de vous décrire brièvement la commune de Tougouri :
Tougouri est l’une des huit communes de la province du Namentenga. Située dans la partie nord de la province, elle compte aujourd’hui 121 000 habitants, 42 villages. Elle est la plus peuplée de la province. A cela, la commune accueille des PDI qui sont au nombre de 48 600 au 31janvier 2023. La seule ville de Tougouri compte 43 000 PDI et 24 000 hôtes, soit à elle seule 67 000 habitants. L’agriculture, l’élevage, le commerce et la pêche sont les principales activités de la commune. La ville tire son essor économique grâce à sa position de carrefour d’abord sur la RN3 Ouaga-Dori et de la régionale N1, Bouroum, Tougouri, Boulsa, Pouytenga. La commune abrite la forêt classée régionale du centre Nord et le fameux barrage sous terrain de Nare.
A la faveur de la communalisation intégrale survenu en 2004, elle a su noue des partenariats avec des projets et programme qui lui ont permis d’amorcer un progrès économique et sociale non négligeables. C’est dans ce contexte que le Burkina Faso a connu les premières attaques terroriste en 2015. Les GAT se sont rapidement rependu dans le pays et Tougouri a connu sa première attaque terroriste le 13 mars 2019. C’est également à partir de cette date que la commune a commencé à accueillir les PDI en provenance de la région de l’Est, du sahel et du centre-nord.
Les menaces ont atteint leurs points culminants dans la zone avec les attaques et passages des FDS à Ouanobéan et à Gorrolballé, le sabotage des pilonnes électriques et téléphoniques, du pont de Naré et des contrôle d’identité des usagers de la RN3 à partir de 2022. Sentant la menace s’accentué sur la ville de Tougouri, sur les passages réguliers dans les villages de Taffogo, Naré, Pèlga et l’occupation des localités situées au sud de la commune comme Tilga, Gargo et environnants, les différentes autorités et les populations n’ont cessé d’interpeler les hiérarchies militaires sur d’éventuelle attaques dans la ville de Tougouri. Les incursions sont devenues plus inquiétantes avec leurs présences quotidiennes dans les quartiers excentrés de Goudrin et de Pilga en fin avril et début mars. Surement c’est en terrain conquis qu’ils attaqué Tougouri le vendredi 10 mars aux environs de 16h30 minutes. En effet, depuis après la première attaque perpétrée contre la brigade de gendarmerie de Tougouri en date du 13 mars 2019 où un gendarme a été tué, les multiples plaidoyers pour l’installation d’un détachement militaire dans la commune sont restés vains. Depuis cela, et malgré le déguerpissement du village et de la gendarmerie de Ouanobéan et plusieurs villages de la commune, les contrôles d’identité
des usagers, le dynamitage du pont de Naré à plusieurs reprises, le gouvernement est resté inactif face à la nécessité pressant d’installation d’une base militaire à Tougouri.


C’est dans cette insouciance que nous avons assisté à une deuxième attaque d’envergure le 10
mars dernier à 16h30mns où nous avons déploré une perte en vie humaine, des blessés et d’énormes dégâts matériel. Suite à cette attaque, une médiatisation dont nous ignorons la véracité, selon laquelle plusieurs terroristes en fuite auraient été abattus a été diffusée. Nous-nous disons que c’est suite à cette médiatisation que les HANI sont revenus le 13 mars 2023 commettre encore une fois de plus leur forfaiture sans être inquiétés et donner un ultimatum de sept jours à la population de quitter les lieux. Nous avons dès le lendemain du 13, c’est-à-dire le 14 mars entrepris des démarches auprès de l’autorité en vue d’obtenir un renfort aux FDS et VDP sur place. C’est ainsi que nous avons été informé de l’arrivée imminente d’un détachement dans les heures qui suivaient. Malheureusement, cette bonne nouvelle n’a jamais abouti et la nuit du 14, les ennemis du peuple sont revenu autour de 23h faire des tirs d’armes lourdes et ont sommé la population de quitter la ville avant l’aube. La ville commence donc à se vider les minutes qui ont suivi. Dès que nous avons encore reçu l’information, nous avons encore une fois
de plus interpelé l’autorité afin d’empêcher le départ des populations mais hélas, rien ne fit, et ce, jusqu’à l’heure où nous vous parlons.
Comme pour montrer leur bravoure et leur victoire, ces hommes sont revenus la nuit du 15 mars alors que la ville s’est vidée, faire des tirs d’armes lourdes encore. A cette heure, la majorité des populations sont arrivés à kaya, certaines dans la commune de Pissila et d’autres toujours en cours de route.


Tougouri ne fait-il plus parti du Burkina Faso ? Pourquoi ce sont des terroristes qui y font la pluie
et le beau temps ? C’est autant de questions que nous-nous posons. Si nous somme aussi burkinabés, alors nous demandons une intervention immédiate afin de sauver Tougouri, Un détachement permanent dans la commune, Un convoi spécial pour convoyer les populations jusqu’à Tougouri, une sécurisation entière de la commune et de l’ensemble du Namentenga.
Vive la paix au Burkina !
Vive la paix dans la commune de Tougouri !

Je vous remercie !

Fait à Kaya le 16 mars 2023
Le porte-parole, pour la vaillante population de Tougouri

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