Volontaires pour la défense de la patrie: des organisations de la société civile inquiètes des cas « d’enrôlement forcé »
Après avoir enregistré des cas d'”enlèvement” et d'”enrôlement forcé” de citoyens comme Volontaires pour la défense de la patrie pour lutter contre le terrorisme, des organisations de la société civile burkinabè n’ont pas caché leurs inquiétudes.
Dans un communiqué, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) s’est attardé sur le cas de Boukaré Ouédraogo, président du mouvement l’Appel de Kaya, enrôlé le 22 mars comme VDP. L’organisation de défense des droits humains a dit avoir appris avec « consternation » cet enrôlement.
Selon le MBDHP, l’enlèvement et l’enrôlement de Boukaré Ouédraogo, seraient intervenus alors qu’il s’était rendu mercredi dernier à la résidence du gouverneur du Centre-nord pour rencontrer le président de transition Ibrahim Traoré, en visite à Kaya. En effet, lors d’une rencontre avec des ressortissants de Kaya, le capitaine Ibrahim Traoré a reconnu, sans toutefois nommer expressément Boukaré Ouédraogo, avoir ordonné l’enrôlement d’un citoyen accusé de divulgation d’informations ayant occasionné l’attaque d’un “point névralgique”. L’attaque en question, près de la ville de Kaya, avait fait plusieurs victimes dans les rangs des soldats. «Par leur faute, des hommes sont tombés. Nous lui avons fait comprendre et nous l’avons engagé immédiatement pour être VDP. Et il en sera ainsi de tous ceux qui ne sont pas capables de défendre la patrie », avait déploré le président de la Transition.
Pour le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) qui, peu avant le communiqué du MBDHP a également dénoncé cet ‘’enlèvement’’ et ‘’l’enrôlement’’ de M. Ouédraogo, ‘’l’arrestation’’ de ce dernier fait suite à une conférence de presse tenue quelques jours plus tôt où il avait interpellé le chef de l’Etat sur la situation sécuritaire dans la région.
Selon des informations, deux représentants d’autres organisations de la société civile ont également été interpellés et enrôlés comme VDP, après avoir critiqué la gestion de la transition lors d’une conférence de presse. Des organisations de la société civile déplorent une “tendance actuelle à la négation récurrente et systématique des libertés d’opinion et d’expression de citoyens”.
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