Société

Situation nationale : l’UAS apporte son soutien aux militaires et VDP “honnêtes”

Ceci est une déclaration de l’Unité d’action syndicale (UAS) sur la situation nationale au Burkina Faso.

Image d’illustration (Internet)

L’Unité d’Action Syndicale (UAS) s’inquiète des graves dérives qui ont cours dans notre pays se traduisant notamment par la division des Burkinabè en patriotes et ‘’apatrides’’, des menaces de mort contre des citoyens par d’autres citoyens, dérives qui viennent de bénéficier de la caution du président de la Transition.

En effet, à l’occasion de son entretien avec les forces vives de Kaya le 23 mars 2023 dans cette localité, le Capitaine Ibrahim TRAORE s’est exprimé sur l’arrestation du président du mouvement dénommé ‘’l’Appel de Kaya’’, Boukaré OUEDRAOGO.

Cette arrestation, opérée sur instruction du chef de l’Etat lui-même, fait suite aux propos que l’intéressé a tenus au cours d’une conférence de presse organisée par des ressortissants de Tougouri et relative à la dégradation de la situation sécuritaire dans leur localité. Les hommes forts ont fait subir à ce jeune homme, connu pour avoir un handicap visuel, un traitement dégradant à travers la diffusion de photos et vidéo où il apparait en tenue, arme en main, s’excusant auprès du président de la Transition.

La justification apportée par le président de la Transition laisse entendre que M. OUEDRAOGO a été interpellé et recruté de force comme Volontaire pour la Défense de la Patrie (VDP) parce qu’il aurait révélé aux terroristes que le lac Dem est un point névralgique de Kaya.

Selon le chef de l’Etat, c’est la divulgation de ce « secret » qui a entraîné une attaque des Hommes Armés non Identifiés (HANI) contre les unités qui sécurisent les travaux de réhabilitation des infrastructures de l’ONEA au lac Dem, faisant des morts parmi les VDP !

À l’analyse, on peut se demander en quoi cette information peut constituer un secret, surtout pour des terroristes qui contrôlent une bonne partie de la région depuis plusieurs mois, surtout quand on sait que, déjà le 15 septembre 2022, les terroristes avaient saccagé la station de production d’eau du lac Dem ! (…lobspaalga.comdu 16 septembre 2022).

Une telle accusation est grossière et cache mal une volonté de punir les critiques et les interpellations adressées au MPSR2 et au chef de l’Etat. Et pour couvrir sa forfaiture, le chef de l’Etat a fait allusion à des sollicitations que certains adressent au MPSR2 dont la non satisfaction les conduit dans l’opposition.

Ces derniers jours, l’on assiste à une recrudescence du discours de la haine contre des citoyens critiques de la gouvernance du pays et de la gestion de la situation sécuritaire et contre les médias et les journalistes. Les menaces contre le groupe Oméga médias et de nombreux journalistes qui refusent de faire les éloges du pouvoir du MPSR 2 et qui font des critiques constructives en sont des exemples patents.

La situation de guerre ne peut ni ne doit justifier la violation des principes de l’Etat de droit. Le rétablissement de la constitution à la suite du coup d’Etat et la prestation de serment devant le conseil constitutionnel imposent au pouvoir et au chef de l’Etat de respecter les droits conférés aux citoyens. Toute accusation d’atteinte à la sécurité du Burkina Faso doit être traitée par la justice. Autrement, on tombe dans l’arbitraire.

La liberté d’expression ne peut être refusée aux uns tandis que les supporters du pouvoir eux, peuvent mener leurs campagnes sur les actions du président de la transition et menacer ceux qui se montrent critiques vis-à-vis de la gouvernance et de la gestion de la crise sécuritaire.

Au regard de ce qui précède, l’UAS réaffirme :

  • son soutien aux soldats et officiers honnêtes, ainsi qu’aux VDP qui se battent nuit et jour contre les groupes armés terroristes, souvent au péril de leur vie ;
  • sa compassion aux FDS et VDP blessés, aux Personnes Déplacées Internes ;
  • ses condoléances aux familles des victimes civiles et militaires engendrées par cette guerre.

Tout en réaffirmant sa solidarité avec les populations victimes de cette guerre injuste, elle condamne les dérives des autorités en cours depuis quelque temps et exige du pouvoir :

  • la libération de toutes les personnes interpellées et enrôlées de force pour avoir donné leur avis sur la marche du pays ;
  • le respect des droits et libertés des citoyens notamment la liberté d’expression et de la presse et le droit de se prononcer sur la gouvernance du pays ;
  • l’identification et la sanction des auteurs et commanditaires des menaces et du discours de la haine contre les citoyens ;
  • la prise de dispositions idoines afin d’assurer la sécurité de toutes les personnes qui font l’objet de menaces diverses.

Ouagadougou, le 19 avril 2023

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