Politique

Média et émissions confessionnelles : le CSC élabore une charte de bonne conduite

Le CSC et l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR) ont présenté aux acteurs de la presse et aux faîtières religieuses, les fruits de leurs travaux, ce 13 juin 2023 à Ouagadougou. Il s’agit d’un guide de gestion des contenus médiatiques à caractère confessionnel dans les médias non confessionnels. Les différentes parties prenantes ont aussi été invitées à cette occasion à signer la charte de bonne conduite des médias confessionnels.

Face à la crise sécuritaire, plusieurs actions sont entreprises à divers niveaux de l’Etat en vue de lutter contre le terrorisme. Dans le domaine de la communication, le Conseil supérieur de la communication, lui, s’est engagé dans la préservation de la sécurité et de la consolidation de la paix sociale. À cet effet, plusieurs actions ont été menées d’une part, à l’endroit de nos concitoyens pour promouvoir des pratiques responsables sur les réseaux sociaux et dans les émissions d’expression directe, et d’autre part, à l’endroit des professionnels des medias pour promouvoir la responsabilité sociale des médias. C’est donc dans ce cadre, que le CSC à développer des actions spécifiques visant les médias confessionnels et les contenus médiatiques à caractère confessionnel, l’objectif étant de garantir le traitement soigné avant la diffusion.

Pour ce faire, un programme intitulé : « Projet de renforcement de l’encadrement des émissions à caractère confessionnel en vue de lutter contre l’extrémisme violent et promouvoir la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso ». La mise en œuvre a été pilotée par le CSC et l’ONAFAR. A l’issue de plusieurs mois de travaux, la réflexion a abouti à l’élaboration de deux instruments qui vont donner des repères aux différents acteurs des media afin que chacun puisse jouer son rôle : le guide de gestion des émissions à caractère confessionnel dans les media non confessionnels et la charte de bonne conduite des media confessionnels dans le contexte de crise sécuritaire, de tensions sociales et de transition politique.

Quatre types de structures ont été associés à cette démarche. Il s’agit des médias confessionnels représentés par la radio télé Al Houda, la Radio télé Ave Maria, et, la Radio Évangile et Développement (RED) ; des organisations professionnelles des médias représentées par l’OBM, UBESTV et l’UNALFA ; des organisations des journalistes et communicateurs confessionnels représentés par le Réseau des journalistes et communicateur musulmans du Burkina (le REJCOM), l’UCAP Burkina  et  l’Union des journalistes et communicateur évangéliques du Burkina (UICEB) ainsi que les faitières des trois principales confessions religieuses de notre pays : la conférence épiscopale Burkina Niger), la FAIB et la FEME (la Fédération des églises et missions évangéliques).

Le représentant du PM,  le ministre des Sports, Boubakar Savadogo, cette cérémonie traduit la responsabilité de tous les burkinabè qui s’engagent dans la lutte contre le terrorisme. « Nos différentes confessions religieuses et les média jouent un rôle d’éducation et d’apaisement. Nous saluons l’initiative du CSC et demandons à tous de suivre le bon exemple. Les média ne doivent pas encourager  les comportements qui peuvent aggraver nos problèmes. Nous ne sommes  pas  responsable de ce qui nous arrive mais nous pouvons décider de ne pas être des amplificateurs », a-t-il suggéré.  

De l’avis du président du CSC, Aziz Bamogo, son institution et l’ONAFAR ambitionnent travailler à la vulgarisation de la charte et du guide auprès des media, à la mise en place d’un monitoring spécial centré sur le respect des deux instruments et l’institution d’un prix d’excellence professionnelle destiné à récompenser et encourager les media qui vont se distinguer par un bon degré d’appropriation et d’application des bonnes pratiques en matière de production des émissions à caractère professionnel.

Selon le président de la radio/ Tv Al Houda, Morou Compaoré, ces nouveaux documents vont nous aider dans le traitement des informations. « Depuis un certain temps on enregistre de nombreux amalgames sur les ondes. Il fallait que l’on trouve une issue pour éviter les dérives. L’application rigoureuse des textes et le respect des engagements pris va se faire crescendo parce que nous ne sommes qu’au début du projet », a-t-il rassuré.

Ce résultat est l’aboutissement heureux d’un travail qui nous a pris trois ans, s’est réjouis la présidente de l’ONAFAR, Habibou Ouattara. « La charte  va permettre à l’ONAFAR  qui est sous la tutelle du CSC de mesurer la température concernant tout ce qui se rapporte aux faits religieux.  Nous faisons face à plusieurs plaintes.  Nous demandons au média dans leur ensemble de s’approprier le guide et la charte pour contribuer au retour  de la paix », a-t-elle souhaité. 

W. Harold Alex Kaboré

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