Société

Cambriolage à Rood-woko : fronde d’une matinée de commerçants mécontents

Des commerçants du marché central de Ouagadougou ont manifesté le 17 juillet 2023 pour réclamer plus de sécurité pour leurs stocks après le cambriolage de deux à 9 boutiques trois jours plus tôt.

Sauf  catastrophe ou grave événement rarissime, Rood-Woko , le marché central de Ouagadougou ne ferme jamais ses portes les jours ouvrables et ça, c’est connu. Pour que ce poumon économique de la capitale soit portes closes ce lundi 17 juillet 2023, on peut donc dire, qu’un évènement d’importance s’y est passé. En effet, deux à neuf boutiques, selon différents  témoignages, ont été cambriolées plus tôt dans la nuit de vendredi à samedi.

Pour exprimer leur colère suite à ce cambriolage, les commerçants ont eux-mêmes décidé de la fermeture de l’infrastructure. Seules les boutiques aux alentours sont restées ouvertes tandis que le parking est à moitié désert. Aux différentes portes d’accès au marché, et plus particulièrement à l’entrée est, l’ambiance était quelque peu surchauffée. Munis de sifflets ou non, les frondeurs entendaient dire non à ce cambriolage de trop. Car, selon des témoignages concordants recueillis sur place, ce n’est pas la première fois que des boutiques du marché central sont dévalisées. « Rien que trois mois plus tôt, une vingtaine d’autres avaient subi le même sort », nous a confié Abdoul Moumine Bouda, un des manifestants.

Ce que les mécontents disent ne pas comprendre, c’est la possibilité des vols répétés malgré la présence de vigiles autour du marché et surtout celle de la Police municipale qui y a des agents déployés. « C’est inimaginable qu’il y ait des vigiles et un poste de police et que le marché soit cambriolé de manière répétée », s’indigne Abdoul Moumine Bouda. Mais pour certains commerçants, ce cambriolage n’est véritablement une grande surprise au regard de certaines difficultés qui, à les croire, ont souvent été signalées aux responsables en charge de la gestion du site afin de leur trouver des solutions. « Depuis quelque temps, l’éclairage du marché est défectueux », déplore Abdoul Moumine Bouda.

Les manifestants l’ont dit et redit, ils en veulent à la police municipale commise à la protection du marché. « Nous estimons qu’elle doit être là pour notre sécurité et celle de nos biens. Ce que nous remarquons c’est que la police est plus présente sur les sens interdits aux alentours du marché pour des contrôles. Je ne dis pas que cela est mauvais mais on préfère qu’elle s’investisse dans la sécurisation de nos biens », a déclaré un commerçant qui a requis l’anonymat. Abdoul Moumine Bouda n’est pas moins exigeant : « Nous souhaitons qu’il y ait du changement à la tête du poste de la police ici, de même pour les responsables de la gestion du marché. Parce que pour nous, si le marché est régulièrement  cambriolé, c’est parce que quelque part des gens ne font pas leur travail », estime cet autre commerçant.

Au-delà du souhait d’une meilleure protection des biens des commerçants au sein du marché, d’autres revendications sont portées par les frondeurs. Ces derniers réclament notamment une amélioration de l’assainissement du marché. Bachirou Compaoré par exemple, estime que ce n’est pas à l’honneur du plus grand marché de Ouagadougou de connaitre des problème d’assainissement. « Quand il pleut le marché est quasiment inondé et cela n’attire pas la clientèle », explique le commerçant en indexant une flaque d’eau sur la bordure ouest de l’infrastructure.  En porte-parole des manifestants, Abdoul Moumine Bouda en appelle à la Chambre de Commerce, l’invitant à mieux s’intéresser aux préoccupations des commerçants du marché central qui, selon lui est d’une grande importance pour l’économie nationale. « Après ces actes de cambriolages répétés, nous aurions souhaité que la Chambre de commerce envoie une délégation s’enquérir de la situation sur place », estime Abdoul Moumine Bouda.

L’Agence du développement économique urbain est la structure chargée de la gestion des marchés et yaars de Ouagadougou. C’est au premier responsable de cette Agence, Rosalie Kaboré, que nous-nous sommes adressé afin d’obtenir un autre son de cloche en rapport avec cette manif des commerçants. Mais notre sollicitation n’a pas été satisfaite, la responsable de l’ADEU ayant indexé son calendrier qui serait trop chargé.

La fermeture n’est pas sans effet. Comme Harouna Compaoré, venue s’approvisionner en marchandises auprès de grossistes, ils sont nombreux ces marchands du détail qui devront recourir à d’autres sources d’approvisionnement pour ne pas retourner bredouille. Les vendeurs dont les stands ont été fermés, eux, voient déjà un manque à gagner dans leurs chiffres d’affaires.

Lobspaalga.com

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Un commentaire

  1. il fallait demander aux braves manifestants, est ce que pour les attaques terroristes repétés ces derniers temps ils ont demandé le départ du mp quoi quoi.

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