Réunion délocalisée du Parlement de la CEDEAO à Monrovia : Des recommandations et des suggestions pour éviter les coups d’Etat
La réunion délocalisée du Parlement de la CEDEAO sur ‘’l’inclusivité politique, la gouvernance participative, la promotion de la paix et de la sécurité dans la région ouest africaine’’ a clos ses travaux, vendredi 28 juillet dernier. Le récent coup d’Etat au Niger a sans doute contribué à la prise de recommandations et suscité les suggestions de certains experts panélistes, sur la limitation des pouvoirs des gardes présidentielles ainsi qu’une plus grande unification du commandement des armées pour éviter les coups d’Etat à répétition dans la région.
Ladite recommandation appelle pressamment la Commission de la CEDEAO à renforcer les opérations communautaires de sécurité, en collaboration avec l’Union africaine, afin d’endiguer le mal des coups d’Etat dans les pays membres. Une recommandation qui figure en bonne place dans le rapport final de cette session délocalisée qui sera soumis pour adoption à la plénière du Parlement au cours de sa 2e session ordinaire de l’année 2023, à Abuja. Une autre recommandation à l’endroit des Etats membres, de la Commission et du Parlement communautaire porte sur le diagnostic des problèmes sécuritaires, de préservation de la paix, de la stabilité et la promotion de la bonne gouvernance dans l’espace ouest africain. Le rapport final de la réunion invite aussi la Commission de la CEDEAO à poursuivre et à intensifier le dialogue avec les gouvernements de transition du Burkina, de la Guinée et du Mali afin d’y accélérer le retour à des régimes constitutionnels normaux, suivant des agendas raisonnables. Les parlementaires recommandent en outre, une centralisation des commandements militaires dans les Etats membres et préconisent d’éviter la formation de corps d’élites dans les armées ou la création d’unités de forces parallèles dont le contrôle n’échoit pas à l’état-major général des armées.
Ces importantes recommandations ou conclusions fortes de la réunion délocalisée sont en droite ligne avec son thème et en phase avec les compétences de la commission mixte qui l’a pilotée . Ces recommandations se sont par ailleurs logiquement inspirées des différentes communications et du contenu des débats qui les ont enrichies.
On nombre de celles-ci, on peut citer en bonne place l’exposé sur ‘’ le rôle des forces armées et de sécurité dans la gouvernance politique : cas du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée ; leçons et perspectives’’. Il a été fait par le chef d’état-major général des armées libériennes, le général-major Charles Johnson III. D’ailleurs, en marges des travaux de la réunion délocalisée, cet expert militaire a plaidé devant des micros de journalistes pour une réduction du pouvoir des gardes rapprochées des présidents dans nos pays et une centralisation du commandement des forces armées.
Mention peut encore être faite des communications qui ont porté sur ‘’ le rôle du pouvoir judiciaire dans la prévention et la gestion des crises électorales’’ et sur ‘’ le mécanisme de collaboration entre les majorités et les oppositions politiques comme moyens de prévention des crises’’. Ces 2 communications ont été présentées respectivement par Bennedict F Sannoh, ancien ministre de la justice du Liberia et par Mawine G. Giggs, l’actuel ministre libérien du Commerce .
En rappelle, le Parlement de la CEDEAO compte statutairement 115 membres, repartis dans 14 commissions permanentes de travail. Il se réunion en sessions ordinaires 2 fois par an, et organisent plusieurs réunions délocalisées de commissions mixtes durant la même période. Ces réunions de commissions mixtes, comme celle qui vient de s’achever au Liberia, portent généralement sur des thèmes tournés vers les objectifs de l’intégration régionale promus par l’organisation.
Zéphirin KPODA