Société

FILEP 2023 : médias, conflits et cohésion sociale en Afrique au centre des débats

Du 18 au 21 octobre prochain, Ouagadougou sera la capitale de réflexions sur la liberté d’expression et de presse à l’occasion de la 10e édition du festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP). En prélude à l’évènement, une conférence de presse a été animée ce 25 août 2023 pour en donner les contours. Selon les conférenciers, cette édition sera celle de la résilience sous le thème « Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique ».

Sur 9 éditions écoulées, le FILEP aura réfléchi plus d’une fois sur les conflits et les situations de crises qui tourmentent le continent. Pas anodin, car de ces conflits et crises, les médias et les journalistes sont très souvent tributaires. Pour la 10e édition du festival, les participants vont une fois de plus poser la réflexion sur ces questions d’actualité. Le thème « Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique » en est l’illustration. « La récurrence des thèmes en rapport avec les crises, loin d’être un immobilisme, traduit la forte relation qui existe entre la gouvernance de nos Etats et la situation des médias. D’une manière générale, les médias sont au cœur des problématiques de nos sociétés. Ils vivent durement les crises politiques, institutionnelles, sociales, sécuritaires, et jouent un rôle important, parfois déterminant dans la gestion et la résolution de ces crises », a expliqué Siriki Dramé, président du comité de pilotage du centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) et porte-parole du jour des  conférenciers.

Pour les organisateurs du FILEP, le présent thème « devra donc permettre aux festivaliers de traiter de la crise sécuritaire notamment au Sahel, des crises politiques et institutionnelles avec le retour des coups d’Etat dans plusieurs pays (Mali, Burkina Faso, Guinée, Tchad, Soudan, Niger, etc.) et les transitions politiques et militaires, les enjeux néo et géo stratégiques dont le continent est le centre d’intérêt ». Et cela, d’autant plus « qu’après avoir lézardé le vivre ensemble, ces crises ont fait le lit de la division, de la discorde, de la stigmatisation, des replis identitaires », note d’ores et déjà Siriki Dramé. Et d’ajouter que « les médias, témoins privilégiés de ces affres et dans leur rôle de médiateurs sont importants pour aider au retour de la paix et de la cohésion sociale au sein des communautés et dans nos pays, pour renforcer les dynamiques de constructions d’Etas véritables.

Comme à l’accoutumé, un colloque international va constituer le moment phare du Festival qui connaitra la participation d’au moins 250 personnes venus de différents pays, sur la base de l’affluence enregistrée lors de l’édition passée. Ce colloque, selon les conférenciers, abordera la problématique des crises et des conflits à travers plusieurs panels de discussions. Dans le détail, il y aura tout d’abord une conférence inaugurale qui plantera le décor en posant la réflexion sur les crises actuelles sur le continent, sur la responsabilité et le rôle qui reviennent aux médias. Puis suivront les panels qui s’articuleront autour de quatre axes à savoir : les médias face aux crises sécuritaires, politiques et institutionnels; les médias, les conflits et la construction de la paix; la problématique de la régulation et de l’auto-régulation en période de crise; le journalisme d’investigation dans un contexte de crise sécuritaire, politique et institutionnelle. En outre, un axe de réflexion sera consacré aux 25 ans de vie du Centre national de presse Norbert Zongo et permettra de faire le bilan de la contribution du CNP-NZ en matière de liberté d’expression et de la presse, d’encrage démocratique et de jeter les perspectives pour un nouvel horizon, selon les conférenciers.

Les animateurs de la conférence, Siriki Dramé 2e à partir de la G.

Pour ls organisateurs du FILEP 2023, cette éditiion sera celle de la « résilience », le contexte de crise faisant. Et Siriki Dramé d’expliquer : « les nouveaux choix politiques opérés par les autorités de Transition ne sont pas sans conséquences sur la mobilisation des partenaires. Certains de nos partenaires traditionnels ont annoncé ne plus pouvoir accompagner l’organisation du FILEP en raison des nouveaux rapports entre nos pays. Cela nous invite aussi à un sursaut national et panafricain afin de réussir non seulement la tenue de cette édition mais aussi de maintenir le niveau de qualité de l’organisation et de la participation ». cette édition sera également celle d’hommage et de reconnaissance. « Un hommage sera rendu aux pionniers du FILEP », ont promis les conférenciers qui parient aussi sur l’innovation avec l’introduction du concept de pays invité d’honneur. Autre innovation, c’est la célébration du meilleur pays africain en matière de démocratie, de la liberté d’expression et de la presse. « Pour ce faire, c’est la Namibie, qui sera à l’honneur cette année en raison de son classement comme premier pays africain où la liberté de la presse est une réalité selon le rapport de Reporters Sans Frontières (RSF) », a expliqué Siriki Dramé.

Le FILEP c’est aussi la célébration de l’excellence dans le journalisme avec la remise du Prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation devenu Prix africain du journalisme d’investigation Norbert Zongo (PAJI-NZ) depuis 2021 lors de la 9è édition. « Cette année, ce sont 118 candidatures qui ont été enregistrées soit 63 dans la catégorie presse en ligne, 25 dans la catégorie presse écrite, 17 dans la catégorie radio et 13 dans la catégorie TV. Les candidats proviennent de 29 pays du continent et toutes les parties de l’Afrique sont représentées, ce qui confirme non seulement l’engouement des journalistes mais aussi cette dimension africaine du Prix. Le jury international composé de sept membres est déjà constitué et sera installé le 28 août 2023 », a détaillé Siriki Dramé à ce sujet. Toujours au titre des récompenses, photographes, caricaturistes et dessinateurs de presse ne seront pas en reste, foi des organisateurs.

Bernard Kaboré

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