Defense & Sécurité

Crise sécuritaire :  la chefferie coutumière du sahel pose le diagnostic

Le Conseil régional de la chefferie coutumière et traditionnelle du Sahel (CRCCT/S)a organisé les 30 et 31 août 2023 à Ouagadougou, l’atelier du  cercle des leaders  coutumiers du Sahel. Les ressortissants du Sahel souhaitent apporter des solutions à la crise humanitaire et sécuritaire qui minent leur région.


Dans son propos liminaire, le porte-parole du  CRCCT/S, Amirou Dicko,  a  expliqué que sous la période coloniale, la sécurité consistait à protéger le colon et ses intérêts. « La répression s’abattait sur toute velléité d’indiscipline ou de contestation des autochtones.  L’armée, les missions de la police et de la gendarmerie étaient à la solde des régimes post coloniaux.  Les souvenirs de la période coloniale demeurent toujours dans de nombreux esprits et les récits se transmettent de génération en génération sur les exactions commises par les services administratifs et les FDS  dans le temps », a-t-il rappelé avant de préciser que c’est ce vécu qui a créé une méfiance entre les administrés et l’administration dans le Nord du Burkina. 

Toujours selon, l’émir du Liptako,  Amirou Dicko, la méfiance s’est accrue d’autant plus que les travailleurs de nos administrations ont reproduit les tares de l’époque coloniale à travers les intimidations, la corruption, et l’application d’une justice dont le langage est difficilement accessible aux populations et dont l’exercice créé plus de problème entre les populations. «  Depuis les crises libyenne et malienne, la bande frontalière entre le Burkina Faso, Niger et Mali, est affectée par les attaques des groupes armés. Le crime organisé et les conflits intra et intercommunautaires  qui sévissent ont crée une instabilité, des mouvements de populations  et des conflits communautaires », a-t-il relaté.

Face a tout ce qui précède, le CRCCT/S estime qu’il est urgent de renforcer la résilience des communautés. Cela passe, bien évidemment, par l’implication des communautés elles-mêmes afin qu’elles s’approprient leurs propres moyens de sortie de crise, identifier les besoins et comprendre les mécanismes de stabilisation de leur région. C’est donc dans ce sens que la présente structure est née. Elle s’est donnée pour mission de participer aux côtés du gouvernement burkinabè à la sécurisation des communautés, mais surtout promouvoir en son sein la culture du dialogue, de tolérance, de paix et du savoir vivre ensemble. 

Les missions de l’atelier 

Fédérer les idées de responsables coutumiers du Sahel afin d’en tirer le meilleur profit pour apporter des solutions aux préoccupations du moment. il s’agira de : poser le diagnostic de la situation nationale et celle du sahel au plan sécuritaire ; situer les responsabilités diverses et à tous les niveaux ; formuler des pistes de solutions ; prendre un engagement ferme à donner un autre virage à la recherche des solutions.

Ce premier rendez-vous, selon ses initiateurs, constitue la pose d’une première pierre angulaire pour l’édification d’un sahel burkinabè fort, résilient et prospère. Le thème de réflexion est : « Promotion de la paix, de la cohésion sociale, du savoir vivre ensemble et de la citoyenneté responsable à travers l’instauration d’un dialogue inclusif entre les populations et l’administration ».

W. Harold Alex Kaboré

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