Société

Littérature : Frère  Ouattara  conte le « Burkina Faso, notre terre promise »

La dédicace de l’œuvre du frère Saïdou Pierre Ouattara, « Burkina Faso, notre terre promise », le combat pour un patriotisme créatif  a été organisée le 9 septembre 2023  au collège de Salle à Ouagadougou.

Le frère Saïdou Pierre Ouattara  est à sa huitième production. Tel un vin qui se bonifie au fil des années, le frère ne tarit pas d’inspiration pour léguer un héritage à la postérité. Après « Quel chemin vers une patrie en Afrique ? » en 2006, « La fraternité, chemin d’espérance » en 2022, voici à présent « Le Burkina Faso, notre terre promise ». Quel malheur peut-il nous arriver de plus grand que la perte de la patrie ?   C’est à travers une série de questionnements que l’auteur fait l’entrée en matière dans la présentation de son ouvrage.

Le frère lassalien estime que vivre sur le sol d’une patrie ne suffit pas pour prétendre à en avoir le sens. « Si au Burkina, il nous manque effectivement  le sens de la patrie, devons-nous alors nous retourner vers le passé pour tenter de le récupérer ?  C’est bien dans le présent que chacun montre ou pas son patriotisme. La patrie ne se construit ailleurs que dans le présent.  « Quand je pense patrie, je pense à cette terre où je m’enracine en même temps que mon cœur m’en parle comme d’un lien invisible allant de moi vers les autres. Elle nous embrasse tous dans un passé plus lointain qu’aucun de nous, les vivants. C’est précisément de ce passé que j’émerge pour l’enfermer en moi tel un trésor précieux, non pour le thésauriser mais pour le faire fructifier et le transmettre. La patrie me vient ainsi comme un héritage et ne se maintient que par la lutte, non pas d’abord la lutte contre un ennemi extérieur sinon contre moi-même. Cette lutte devient une exigence intérieure à partir du moment où nous prenons effectivement conscience que nous sommes sous influence et que le véritable combat est d’abord celui de la pensée, de l’éthique et de la libération spirituelle ».

De l’avis de l’auteur, nous assistons à une uniformisation de nos conditions de vie, à un arrachement du local pour aller vers le global. « Nous adhérons alors passivement, d’où notre malheur, à un déracinement nous laissant sans patrie. La patrie, c’est certes la terre mais également le ciel, le ciel parce qu’une voix intérieure nous murmure de ne jamais nous hâter d’adorer un pouvoir terrestre quel qu’il soit. La patrie engage précisément ce niveau de conscience qui fait barrage à la barbarie au culte de la force sous quelque forme oppressive que celle-ci se présente. Voici suggéré, au-delà du patriotisme des situations exceptionnelles, notre besoin d’un patriotisme de la vie ordinaire ».

Comment le peuple du Burkina peut prendre conscience de lui-même en tant que peuple ?  De l’avis de M. Ouattara, ce qui a posé problème dans notre histoire, c’est que  les gens ont dit que certains font partie du peuple et d’autres n’en font pas partie. « Il y a les révolutionnaires et les réactionnaires. Tant que nous restons dans cet esprit partisan et dans cette logique de conquête du pouvoir nous ne pourrons pas constituer peuple. Aucun fils de ce pays ne doit être exclu dans la construction de ce pays. Comment on récupère chaque fils de ce pays à la cause du pays ? C’est par l’éducation et non par la force. La politique peut se comprendre sur deux versions. Entrepreneuriat politique qui se résume à la conquête du pouvoir.   Il y a aussi la politique que chacun exerce sur lui-même pour avoir un certain sens de la solidarité et de la justice avec les autres », a-t-il confié.

« Le Burkina, notre terre promise » est une œuvre de 239 pages, éditée par le Editions Mercury. Elle se compose de 6 chapitres qui sont : La patrie révolutionnaire  et la politique coloniale d’assimilation. – La révolution du 4 aout 1983, une révolution patriotique. – Le patriotisme à l’épreuve  d’une éthique de la vulnérabilité.- L’absence de la patrie  et la barbarie. Esprit d’abstraction et esprit partisan.- La conversion à l’autre : passage obligé vers la terre promise et la patrie et le sens de la renaissance : crise du désir d’appartenance. L’œuvre coute 10 000 F CFA et est disponible  au niveau des libraires Jeunesse d’Afrique et Mercury.

Pierre Saïdou Ouattara est religieux, Frere des Ecoles Chrétiennes. Ses différentes publications ont pour préoccupation commune l’hospitalité du monde. Titulaire d’un doctorat de 3ème cycle en philosophie, il est présentement membre du Conseil général de sa Congrégation. Le Frère a été Conseiller Général dans la congrégation des Frères des Écoles Chrétiennes de 2014 à 2022.

W. Harold Alex Kaboré

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