Defense & Sécurité

Journée du tirailleur africain : les FDS sollicitent les doua des anciens combattants

Pour certains, les tirailleurs étaient des héros. Pour d’autres, ils étaient des traitres au service de la puissance coloniale. Qu’à cela ne tienne, les soldats venus d’Afrique ont participé à des batailles cruciales, subissant de nombreuses pertes sur le sol européen. Les vétérans ont débarqué le 15 août 1944 sur les plages de Provence. Ces soldats, estimés entre 100 000 et 120 000 étaient originaires des colonies. Dès 1830, la France a commencé à recruter des soldats dans ses colonies. Le décret créant formellement « au Sénégal un corps d’infanterie indigène sous la dénomination de tirailleurs sénégalais » date du 21 juillet 1857. Il fut signé par Napoléon III. Ces soldats, qui venaient de toute l’Afrique noire, étaient contraints et désignés par les chefs de villages qui se débarrassaient ainsi des gêneurs de toute nature. Leurs effectifs n’ont cessé d’augmenter : ils sont passés de 1 000 en 1867 à 15 000 hommes en 1913. 

Au Burkina Faso, la journée du tirailleur  africain a été célébrée ce 19 octobre 2023 a la Place de la nation. Cette  journée a permis de rendre hommage aux anciens combattants et devanciers. La tradition a été respectée a travers une célébration sobre mais empreinte  de sens qui a réuni les autorités militaires et les vétérans de notre armée. La cérémonie  a été marquée par un dépôt de gerbes de fleurs et  l’entonnement de l’hymne aux morts conduite par le ministre de la Défense burkinabè, Kassoum Coulibaly et le chef d’Etat-major général des armées, Célestin Simporé. 

Selon un colonel à la retraite, Jean Claude Kamboulé, cette journée permet  de raffermir les liens entre les anciens et les jeunes dispersés au quatre coins du pays. « Nous accompagnons la troupe avec nos bénédictions et nos encouragements en ces moments difficiles. Quand on est sollicité on répond toujours présent », a-t-il conclu.

Thimoté Somé, est un gendarme à la retraite qui a intégré l’institution à l’âge de 20 ans en 1975.  « J’ai raccroché après 33 ans  de service. Cette commémoration nous  rappelle que nos grands parents ont combattu pour la libération de la France. En souvenir du sacrifice suprême qu’ils ont consenti, je demande aux jeunes de s’engager parce que nous traversons une situation sécuritaire  difficile. Ils doivent combattre au péril de leur vie tant qu’il s’agit de défendre la nation ».

Le vice-président de l’association des anciens combattants, anciens militaires, veuves, orphelins et victimes de guerre, commandant Jean-Pierre Kaboré, a invité les jeunes à honorer la mémoire des anciens. « Les tirailleurs africains étaient  jadis appelés  tirailleurs sénégalais parce que tous les noirs embarquaient à Dakar. Quelques anciens combattants burkinabé vivent encore mais sont vraiment fatigués. Le président de l’association est lui meme âgé de 84 ans mais notre structure est constituée d’anciens militaires à présent », a-t-il confié.

W. Harold Alex Kaboré

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