Meeting du 31 octobre : le Collectif syndical CGT-B invite ses partisans à sortir massivement
Nous vous proposons ci-dessous, une déclaration du Collectif Syndical CGT-B parvenue à notre rédaction, ce mercredi 25 octobre 2023.
Depuis la publication des conclusions de la rencontre nationale du Collectif CGT-B du 14 octobre 2023, on assiste, de la part d’individus et d’organisations soutenant le pouvoir, à un foisonnement de réactions hostiles sur les réseaux sociaux. Dans leurs vidéos et audios diffusés, les auteurs se livrent à la diffusion de contre-vérités, à des invectives et menaces contre la CGT-B et le collectif CGT-B qu’ils accusent d’être de connivence avec les impérialistes et les politiciens pour déstabiliser la transition. Face à cette cabale qu’il condamne énergiquement, le Collectif CGT-B fait la mise au point suivante :
- L’annonce de la manifestation du 31 octobre a été faite à la cérémonie de clôture publique de la rencontre nationale du Collectif CGT-B tenue le 14 octobre à la Bourse du Travail de Ouagadougou. Cette rencontre a réuni deux-cent-cinquante (250) délégués issus des syndicats membres dont la CGT-B et ses structures ainsi que onze syndicats autonomes. La manifestation annoncée est un meeting et non une marche-meeting et il est programmé de concert avec d’autres organisations démocratiques. Elle s’inscrit dans le cadre de la commémoration traditionnelle de l’anniversaire de l’insurrection populaire depuis huit ans ;
- La CGT-B ainsi que la plupart des syndicats qui composent le Collectif CGT-B sont engagés dans la lutte contre l’impérialisme depuis plusieurs décennies ; elle fait partie des rares organisations qui dénonçaient depuis la fin des années 1980 la domination impérialiste et les politiques criminelles d’exploitation et d’oppression telles que les réformes ultralibérales imposées à travers les PAS par le FMI et la Banque mondiale ; lesquelles organisations ont mené un travail constant de sensibilisation et de mobilisation autour de cette question. Les exemples sont légion ;
- La CGT-B depuis sa création en 1988, seule ou dans le cadre de regroupement avec d’autres organisations, dénonce les coups d’Etat parce que l’expérience de notre peuple l’a convaincue que ceux-ci n’ont jamais remis en cause le système capitaliste néocolonial et ne peuvent en rien apporter des solutions aux problèmes du pays ;
- La CGT-B et le Collectif CGT-B, seuls ou avec d’autres composantes du peuple, ont mené d’importantes luttes au profit des travailleurs mais aussi des populations en général, luttes à l’occasion desquelles leurs militant(e)s ont consenti d’importants sacrifices liés à une répression barbare des différents régimes qui se sont succédé dans notre pays (tortures, expulsions sous le motif d’être des étrangers dans les localités où ils servaient, bastonnades, sanctions administratives et/ou financières, etc.) ;
- La situation de guerre civile réactionnaire qui endeuille chaque jour des familles burkinabè est prise en compte par les syndicats : lancement de souscriptions, organisation de manifestations de solidarité envers les personnes déplacées internes dans différentes localités du pays, proposition d’organiser et de doter les populations de moyens de défense, dénonciation des détournements notamment dans l’armée, formulation de revendications en faveur des ayant-droit des FDS, absence de grèves d’envergure depuis 2022 (avant même l’adoption de la loi de mobilisation générale et de mise en garde) malgré la vie chère, malgré l’instauration de nouvelles taxes, etc. ;
- La CGT-B nourrit la conviction que la lutte contre le terrorisme doit s’accommoder du respect des libertés individuelles et collectives. Pour elle, le respect des libertés et principes démocratiques, la gestion transparente et vertueuse des ressources fondée sur les intérêts et préoccupations du peuple, la prise en compte des opinions et préoccupations des citoyens sont une condition pour la victoire sur le terrorisme. A contrario, les stigmatisations, les enlèvements, enrôlements et disparitions forcés, les règlements de compte, la mauvaise gestion des ressources, les atteintes aux libertés des citoyens creusent le lit de la désunion et compromettent la paix sociale.
Le Collectif CGT-B salue l’élan de solidarité qui s’est manifesté à leur égard par de nombreuses organisations et personnalités. Il salue aussi la disponibilité de la presse malgré le climat difficile dans lequel elle exerce ses activités.
Il invite les citoyens dans leur ensemble, les démocrates, toutes les organisations éprises de liberté et de justice, luttant pour un avenir meilleur débarrassé du terrorisme qui est un produit et un moyen de domination, d’oppression et d’exploitation des puissances impérialistes, à persévérer dans la défense des libertés en faisant preuve de courage et de responsabilité.
Il s’inquiète du silence incompréhensible que le gouvernement observe devant les menaces à l’intégrité physique d’autres citoyens et qui constituent de graves menaces à la cohésion sociale et au vivre-ensemble.
Pour sa part, le Collectif CGT-B rassure l’opinion nationale et internationale de son engagement à demeurer dans la voie conforme à son orientation. Il ne ménagera aucun effort pour lier sa lutte à celle du peuple pour une indépendance véritable.
Le Collectif syndical CGT-B invite ses militant(e)s, l’ensemble des travailleuses, travailleurs et démocrates à prendre part au meeting du mardi 31 octobre 2023 à la bourse du Travail de Ouagadougou à 8H autour d’une plate-forme citoyenne.
Ouagadougou, le 25 octobre 2023
Pour les secrétaires généraux
Le porte-parole
Moussa DIALLO
Secrétaire général de la CGT-B