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Fête du roi Philippe, Roi des Belges : commémoration sous le signe de la quête d’un monde de paix

L’ambassadeur de Belgique au Burkina Faso, Jean Jacque Quairiat, a célébré à sa résidence de Ouagadougou la fête du Roi Phillipe le mardi 15 novembre 2023. A ses côtés, des membres du gouvernement burkinabè. Nous vous proposons le mot du diplomate Belge.

Excellence Madame la Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération
Régionale et des Burkinabè de l’Extérieur,
Cher.e.s invitée.e.s
Mesdames, Messieurs,


C’est toujours un honneur mais surtout un plaisir pour mon épouse et moi, de pouvoir vous accueillir au sein de notre Résidence.
Comme vous le savez, nous célébrons aujourd’hui, la Fête du Roi, Philippe de Belgique, Roi des Belges.
Il est de coutume de saisir l’opportunité qu’offre cette célébration pour rappeler fièrement, et comme diraient les Dupont et Dupond dans les albums de Tintin, je dirais même plus, très fièrement, la place que tient notre pays dans le concert des nations. Petit par sa taille mais cité régulièrement dans les actualités internationales pour sa contribution dans les secteurs, notamment, de la Recherche, de la Technologie, de la Chimie, de la Logistique, de l’Art, de la Culture, du Sport mais également, de la politique internationale.


Elue en 2022, au Conseil des droits de l’homme, la Belgique a entamé son mandat en 2023 et ce, jusqu’en 2025. Durant cette période, une attention particulière sera portée aux enfants dans les conflits armés.
Cette préoccupation prend malheureusement toute sa mesure alors que de trop nombreux conflits s’imposent et affligent les populations dans diverses parties du monde, comme en Ukraine suite à l’invasion russe où d’innombrables maisons, hôpitaux et écoles sont en ruine et dont le coût des dégâts était estimé en juin 2023 à plus de 135 milliards d’euros, et dont les répercussions s’étendent à l’échelle mondiale pesant notamment sur la sécurité alimentaire et énergétique, et sur de nombreux aspects socio-économiques de centaines de millions de personnes sur tous les continents.
Ou encore au Soudan, et plus récemment à Gaza, où suite à l’attaque ignoble du Hamas du 7 octobre et au vu de la situation humanitaire dramatique à Gaza résultant du conflit meurtrier en cours, le 27 octobre, une résolution des Nations Unies relative à « la protection des civils et au respect des obligations juridiques et humanitaires », a été soutenue par la Belgique.


Alors que certains acteurs ne manquent pas de tirer profit de nombreux conflits, voire de les alimenter, force est de constater qu’une nouvelle fois, ce sont toujours les plus faibles qui sont les plus exposés et qui en sont les premières victimes.
Au sein d’une région sahélienne affectée par différentes crises et défis divers, le Burkina Faso ne fait malheureusement pas exception. Les impacts divers du changement climatique s’imposent au quotidien, des groupes armés terrorisent les populations et l’hybridation de la menace sécuritaire, avec son arsenal d’outils délétères parmi lesquels la désinformation, exacerbe les tensions et menace la cohésion sociale.
Je vous invite d’ailleurs, en mémoire des TROP nombreuses victimes de l’insécurité au Burkina Faso, et de leur famille, à observer un moment de silence.
Je vous remercie.
Excellence Madame la Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération
Régionale et des Burkinabè de l’Extérieur,
Mesdames, Messieurs, cher.e.s invité.e.s,
Parmi les victimes de ces conflits, les enfants, les jeunes filles et les femmes constituent la majorité, comme c’est le cas au Burkina Faso, où les autorités burkinabè se mobilisent face aux défis sécuritaires et humanitaires.
Face à ces défis, les réponses ne peuvent être que collectives et concertées. C’est d’ailleurs dans ce cadre que les autorités burkinabè parmi les 6 objectifs qu’elles se sont fixés, ciblent la réconciliation et la cohésion sociale, qui constituent non seulement un préalable à la prévention et à la résolution de différends, mais également pérennise l’apaisement et la Paix.
Cette approche clairvoyante nécessite courage et abnégation pour préserver et renforcer la possibilité pour chaque individu et/ou ensemble de personnes crédibles, de s’exprimer et ainsi de contribuer efficacement à l’essor d’un pays, je dirais même plus, d’une Nation. En effet, c’est de la pluralité et de la lutte contre toute forme de discrimination, credo cher à la Belgique, qu’il est possible de lutter durablement contre la radicalité des positionnements et des discours, qui génère trop souvent la fragmentation des sociétés, fragilise leur résilience et les expose aux prédateurs de toute espèce.
C’est dans cette quête affichée du gouvernement, de promouvoir la réconciliation et la cohésion sociale qu’à l’issue de très nombreux échanges de nos équipes respectives, Mme Caroline GENNEZ, ministre belge de la coopération au développement et de la politique des grandes villes, a validé un nouveau programme de coopération bilatérale entre le Burkina Faso et la Belgique. Celui-ci s’intègre dans le Plan d’action de Stabilisation et de Développement du gouvernement ainsi que dans le cadre des initiatives de l’Union européenne et de ses états membres qui demeurent extrêmement engagés en faveur du pays.
Comme l’indique la devise de la Belgique, l’Union fait la Force.
Ce programme d’un montant de 34,5 MEUR sur 4 ans (de 2023 à 2027), a été signé voici quelques jours à Ouagadougou. Il fait suite au programme de coopération 2019-2023 et portera globalement sur les mêmes secteurs que sont l’Entrepreneuriat, la Santé sexuelle et reproductive, … Sans oublier, la finalisation en cours du projet d’assainissement et de distribution d’eau à Fada N’Gourma d’un montant total de 11,6 millions EUR.
Ce nouveau programme incombe une nouvelle fois à l’Agence belge de Coopération (Enabel) en partenariat avec des acteurs et institutions burkinabè indispensables à l’obtention de résultats effectifs dans les meilleurs délais. Comme vous l’aurez constaté, Enabel a disposé plusieurs écrans et autres substrats informatifs sur la parcelle, ce soir, afin d’objectiver par l’image les programmes et projets réalisés en partenariat avec de nombreux acteurs internationaux et burkinabè, issus du secteur public, privé ou encore de la Société civile.
Les régions du Centre-Nord et du Centre-Est seront ciblées prioritairement afin de préserver l’inertie du programme de coopération précédent.
Ce ciblage géographique permet également d’assurer toute la cohérence nécessaire avec une vingtaine de projets de coopération non gouvernementale initiés depuis 2022 avec des partenaires de prédilection que sont les ONG et des OSC, les universités, et certaines villes et communes belges, et ce, pour un budget de plus de 40 millions d’euros sur cinq ans.
Sans oublier, l’interrelation avec le pilier burkinabè d’un montant de 11,5 MEUR du programme régional de lutte contre le changement climatique, auquel s’associe également l’APEFE, notamment dans le cadre de son appui à la réalisation de la Grande muraille verte. A noter que l’APEFE intervient également dans les domaines de la Médecine Physique et Réadaptation, de la Culture et de l’appui à la Presse. Quant à Wallonie Bruxelles International, nos collègues belges continuent à appuyer de nombreuses activités dans les domaines de l’art et de la culture, comme c’est le cas ce soir en sponsorisant les animations qui agrémenteront cette soirée.


Parmi les objectifs stratégiques de la Belgique partagés avec le gouvernement burkinabè, on retrouve la notion de Nexus Humanitaire Développement-Paix qui guide nos réflexions et nos actions communes.
D’où la mobilisation de la Belgique aux côtés du Burkina Faso et de la Communauté internationale en vue de tenter de répondre concomitamment à la crise humanitaire. Les fonds consacrés à l’aide humanitaire transitent par le Système des Nations unies ou encore via des Ongs belges partenaires d’Ongs et d’acteurs burkinabè.
C’est encore la volonté de favoriser ce principe de Nexus, qui a permis aux collègues de la section de coopération de l’ambassade d’obtenir, auprès des autorités belges, un financement supplémentaire et exceptionnel de 2 MEUR en faveur d’un Espace civique tonique et crédible. Le dynamisme de l’équipe de coopération de l’ambassade s’était déjà traduit tout au long de la présidence belge du Cadre de concertation Genre d’octobre 2021 à septembre 2023, et ne manquera pas de se perpétuer durant notre Présidence du Cadre de Concertation Paix jusqu’en octobre 2024.
Permettez-moi d’ajouter que la Belgique a accepté l’invitation faite par le FNUAP/UNFPA d’assurer le leadership de la coalition internationale qui lutte contre les fistules obstétricales en Afrique de l’Ouest. De nombreux évènements et activités ont été et sont menées tant à New York, que dans la région et au Burkina Faso où leurs excellences Madame la Ministre du Genre et M. le Ministre de la Santé ainsi que l’équipe du FNUAP sont totalement mobilisés contre un phénomène pourtant évitable, qui occasionne son lot d’exclusion et d’affections, et touche plus de 100.000 personnes dans la région dont plus de 15.000 rien qu’au Burkina Faso.

Mesdames, Messieurs,
La célébration de la Fête du Roi s’avère donc un moment propice pour rappeler la nécessaire quête volontariste d’un monde idéal de Paix, de Justice et de Prospérité pour tous.
A cette fin, la concertation et le sens du consensus qui constituent l’ADN de la politique intérieure et étrangère de la Belgique sont gages de promotion du Vivre ensemble. Alors que Sa Majesté le Roi Philippe commémorait ses 10 premières années de règne, dans son discours du 20 juillet, veille de notre fête nationale, Sa Majesté le Roi disait, et je le cite :

  • L’Histoire se souviendra d’une succession de crises, dont certaines sans précédent. Ces crises, nous les avons surmontées ensemble, au mieux de nos capacités et avec des résultats tangibles.
  • Je suis convaincu qu’en faisant vivre davantage notre diversité, en construisant plus de ponts entre nos institutions, en apprenant les uns des autres de nos points forts, nous pouvons développer davantage de créativité et d’innovation que n’importe où ailleurs.
  • Cela nous permettra d’affronter les défis que sont le changement climatique, la préservation de la biodiversité, la transition énergétique, l’utilisation adéquate de l’intelligence artificielle, la justice sociale, ou encore la perte de confiance dans nos institutions et la démocratie.
    Fin de citation.
    Permettez-moi à présent de m’adresser très rapidement aux compatriotes présents ce soir, dans le cadre des élections à venir en Belgique.
    Chers compatriotes, Beste landgenoten, comme vous le savez, les Belges sont appelés à se rendre aux urnes en juin 2024 afin d’élire leurs députés à la Chambre des représentants, au parlement de leur Région et au Parlement européen. Il s’agit d’une obligation, même pour les Belges qui résident à l’étranger et sont donc censés s’inscrire sur la liste électorale. Daarom nodig ik alle Belgen die nog niet als kiezer ingeschreven zijn uit om contact op te nemen met het Consulaat-Generaal waar onze Consul, de Heer Victor STEPHANY, beschikbaar voor meer informatie blijft. Bij voorbaat dank, merci d’avance.
    Avant de conclure mon intervention, je me dois d’adresser tous mes remerciements également à la Direction de la société belge BIA, active dans le secteur minier et les travaux publics, dont certains d’entre vous ont pu célébrer les 120 ans, l’année passée, ici même. En effet, sa contribution financière a permis d’assurer de nombreux aspects festifs de cette soirée. Monsieur le Directeur pays, une nouvelle fois, merci.
    C’est avec émotion qu’il me faut clôturer, à présent, ce dernier discours me permettant de commémorer la Fête du Roi, au Burkina Faso et qui sait, sur le continent africain. En effet, après un peu plus de 30 années passées au Maroc, au Burundi, en République démocratique du Congo, au Mozambique, en Afrique du sud, au Niger et au Burkina Faso, mon épouse et moi serons sur le départ fin juillet 2024, après 4 années au Burkina Faso. La destination et le mandat nous serons précisés dans les prochaines semaines.
    Ce n’est évidemment pas encore un discours d’adieu, car avec nos partenaires burkinabè, et aux côtés de nombreux partenaires historiques dont plusieurs états membres européens, nombre de défis sont encore à relever, ensemble.
    Sur ce, avant de vous inviter à rejoindre les abords de la scène où se produira dans quelques instants la troupe de danseurs, et de vous délecter ensuite d’un buffet royal et d’un concert, permettez-moi de remercier d’une part, les membres du gouvernement pour leur volonté de préserver un partenariat respectueux malgré parfois quelques dissonances, et d’autre part, les partenaires des services techniques et administratifs des différents ministères et autres entités burkinabè avec lesquels les échanges sont réguliers et l’expertise permet d’assurer le maximum de pertinence et de performance aux actions élaborées et menées conjointement.
    Vive le Roi, Leve de Koning,
    Vive le Royaume de Belgique,
    WENA ZEK Burkina,
    Vive le partenariat et la coopération entre nos deux pays.

Ouagadougou, le 15 novembre 2023.

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