Production d’oignons, de pomme de terre à Noakuy : la dolomie charme les PDI
A une dizaine de kilomètre de Dédougou sur la route de Nouna, des femmes et des hommes déplacées internes (PDI) y travaillent la terre. Elles y produisent de la pomme de la terre et de l’oignon. Pour mieux réussir leurs exploitations, elles font recours à un fertilisant des sols, la dolomie. Le vendredi 1er mars 2024 nous étions avec elles dans ladite ferme dans le cadre d’une visite commentée, organisée par l’Association des grossistes et détaillant des intrants agricoles (AGRODIA), pour constater les premiers effets de ce fertilisant. Sans ambages, les résultats sont satisfaisants.
Voilées de la tête, le nez protégé par un cache-nez, des prospectus en main, ces femmes sont sur un terrain qu’elles maitrisent bien. Forcées de quittés leur village respectif pour se retrouver à Noakuy (Boucle du Mouhoun), ces personnes déplacées internes, ont choisi d’être toujours actives. Pour ce faire, elles ont décidé avec l’accompagnement de l’Association des grossistes et détaillants d’intrants agricoles (AGRODIA) de se lancer dans la production agricole. Sur les 45 producteurs à Noakuy, 99% sont des personnes déplacées internes, nous a confié le promoteur de la ferme Adama Zoromé. Dès lors elles s’investissent corps et âme pour donner le meilleur d’elles-mêmes. Ainsi, les hommes PDI, s’occupent de la production de la pompe de terre et les femmes de la production de l’oignon.
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Durant la visite commentée, le Haut-commissaire, les responsables provinciaux de l’agriculture, ont pu constater une différence nette sur les variétés ou la dolomie a été utilisée, comparées à celles où ce fertilisants n’a pas été employé . La pompe de terre tout comme l’oignon, exclusivement produit par les PDI présentent une bonne physionomie. Ce résultat est à l’actif d’un amendement fertilisant, la dolomie. Fertilisant produit par une entreprise burkinabè, COVEMI, elle a fait ses preuves dans les champs de bananeraies en Côte d’Ivoire.
Selon, l’ingénieur pédologue, Christophe Ouédraogo, l’effet de la dolomie est perceptible dans les plans où elle a été utilisée. Ce, grâce à ses composantes de calcium et de magnésium, chargées de corriger les contraintes du sol, notamment l’acidité, de réguler le statut de l’acide base du sol, de pouvoir donner une bonne structure au sol, de permettre une grande rentabilité et d’assainir le sol. « La dolomie permet de donner une qualité supérieure aux récoltes », a confié l’ingénieur pédologue avant d’ajouter que l’utilisation de la dolomie dans la production permet d’améliorer la santé, la conservation, surtout elle aide à améliorer les rendements. Mais cela nécessite selon Christophe Ouédraogo, que certaines conditions soient remplies, parmi lesquelles la valorisation des terres par une expertise des sols.
Pour le Haut-commissaire de la Boucle du Mouhoun, Souleymane Nacanabo, ces PDI sont des exemples de résilience et cela est à saluer à sa juste valeur, a-t-il indiqué. C’est pourquoi, lui et son équipe ne ménageront aucun effort pour accompagner ces producteurs qui s’inscrivent dans l’initiative présidentielle de l’offensive agricole. Dans le même sens, le directeur régional de l’agriculture, Mathias Bado, se félicite de l’expérimentation de la pompe dans sa région, ce qui est une première et qui plus est exploitée par les personnes déplacés internes.
En attendant les récoltes, les autorités provinciales satisfaites de la visite, nourrissent l’espoir de lendemains meilleurs pour ces PDI résilientes, engagées à se faire compter dans la réussite de l’offensive agro-silvo-pastorale.
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Camille Baki, de retour de Dédougou