Procès CGTB contre Adama siguiré : “le prévenu s’est réfugié dans une stratégie de faux-fuyant” Me Prosper Farama
Le verdict du procès qui oppose la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB) à Adama Siguiré est attendu le 06 mai prochain. Ce mardi 26 mars 2024, les plaidoiries ont pris fin avec la réquisition du parquet qui est de 3 mois d’emprisonnement et 500 000fcfa d’amendes le tout assorti de sursis.
Trois (3) mois d’emprisonnement et 5000000 FCFA d’amende, le tout assorti de sursis. Telle a été la réquisition du parquet à l’encontre du prévenu Adama Siguiré, poursuivi pour diffamation et injures publiques par la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB). Avant d’en arriver à ce prononcé du ministère public, la partie civile a tenu à démontrer en quoi les faits reprochés au prévenu tiennent la route. Pour Me Olivier Yelkouni, il n’existe aucun doute sur les faits reprochés à Adama Siguiré, qui selon l’avocat n’a apporté aucune preuve à toutes ces déclarations contre la structure syndicale. Il s’agit pour lui, ni plus ni moins que les déclarations faites par « l’écrivain professionnel » sont des purs produits de son imagination. Ce qui fait dire à son confrère de la partie civile, Me Séraphin Somé, que les deux infractions sont constituées. Et de préciser qu’il faut personnaliser le procès en soulignant que ce n’est pas un procès contre la transition, mais contre Adama Siguiré. Il estime qu’en l’absence totale de repentir du prévenu et vu son comportement dans la salle d’audience et sa posture, « on est en guerre » pas de quartier, il n’est pas un délinquant primaire mais un délinquant très dangereux. C’est pourquoi, il demande qu’il soit condamné à la peine sévère.
Prenant la parole, Me Prosper Farama, conseil de la CGTB et de son secrétaire général, Moussa Diallo, a déclaré que ce n’est pas parce qu’on se veut être un soutien de la transition, qu’on peut avoir plus de privilèges que les autres. Il a souligné que les propos mensongers tenus par le prévenu ont porté atteinte à l’honneur et à la considération des poursuivants. « Il est passé totalement hors sujet, il a passé tout le temps à nous rabâcher des choses qui n’ont pas été demandées », a expliqué Me Farama. Sans aller du dos de la cuillère, cet avocat a estimé que le prévenu s’est refugié dans une stratégie de faux-fuyant. Et de conclure : « Pour moi, cette stratégie ne le grandit pas du tout » car, « quand on est un leader d’opinion et qu’on a tenu des propos aussi graves et que des Burkinabè ont pu y croire, quand on vous attrait en justice, vous en apportez la preuve ». Et de lancer que la guerre ne justifie pas qu’on mente. Tout en demandant aux juges de condamner le prévenu selon les textes et selon leur intime conviction. Par ailleurs la partie civile a demandé 20 millions comme dommages et intérêts.
Condamné Adama Siguiré, c’est ce que demande la partie civile. Les avocats de la défense ne l’entendent pas de cette oreille. Eux, ils demandent le renvoi aux fins de poursuites ou la relaxe au bénéfice du doute. Pour les conseils d’Adama Siguiré, le seul péché de leur client, c’est d’être un patriote sincère. Pour Me Ahmed Mamane du Niger, les écrits du prévenu sont suffisamment prouvés et avérés. « Nous sommes convaincu que dans ce procès, Adama Siguiré va s’en sortir », assure-t-il. Il va s’en sortir parce que selon lui, Adama Siguiré ne se reproche rien, parce que ce qu’il a eu à dire sur les réseaux sociaux sont des vérités incontestables. D’ailleurs, ce que dira le prévenu à la fin des plaidoiries : « Je suis devant vous en bon justiciable, je ne suis coupable de rien. Je m’en tiendrai à votre décision ».
Camille Baki