Espace vert arrondissement 9 de Ouaga : des riverains opposés à l’installation « anarchique » d’un maquis
L’occupation d’un espace vert pour la construire un maquis oppose des riverains au président de la délégation spéciale de l’arrondissement 9 de Ouagadougou. Dans cette lettre ouverte ces ouagavillois expriment leur mécontentement et leur détermination à ne pas baisser les bras parce qu’ils ont engagé une lutte.
« Nos oreilles avaient entendu parler de nos Mairies et polices municipales. Mais maintenant nos yeux ont vu ». Le 10 juin 2022 nous avons adressé à Monsieur le Secrétaire Général assurant l’intérim du maire, une plainte pour occupation anarchique de l’espace vert pour un débit de boisson (maquis) au milieu de nos concessions. Le vendredi 17 juin 2022, nous avons été reçus par la police municipale de l’arrondissement n°9 qui a confirmé que le propriétaire du maquis n’a pas une autorisation de la mairie et qu’une décision de le déguerpir était prise. Le lundi 20 juin 2022, le chef de poste nous fait savoir que le SG l’a instruit de suspendre sa décision de déguerpir le maquis et qu’il ne peut pas aller à l’encontre de la décision de sa hiérarchie. Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la mairie d’arrondissement n°9,
Après l’installation des délégations spéciales de la transition, nous avons encore adressé une correspondance le 19 juillet 2022 toujours sur l’occupation de l’espace vert pour débit de boissons devant nos concessions. Le 03 août 2022, nous avons été reçus par le 1er vice-président accompagné d’une délégation. Sans parvenir à une solution à l’amiable, le 1er vice-président a déclaré que la mairie d’arrdt9 n’a pas la compétence d’autoriser l’occupation de l’espace vert et il va transmettre le dossier à la mairie centrale qui en a la compétence. Le 19 août 2022 nous avons été reçus par la Direction de la Police, de la Salubrité et de la Tranquillité Urbaine (DPSTU) suite à une convocation émise le 17 août 2022. Après avoir reçu les documents dont détenait le propriétaire du maquis, l’agent de la police municipale affirma que les documents fournis ne justifient pas d’un quelconque droit à occuper les lieux. Le propriétaire répliqua : « j’aurai les documents dans cette semaine ». Pour continuer, l’agent de police demanda, pourquoi avez-vous occupé les lieux sans une quelconque autorisation ? J’ai consulté un technicien du Nom — , technicien de la Mairie d’arrondissement n° 9 qui après avoir étudié les lieux, me proposa de l’occuper sans soucis, a laissé entendre le propriétaire du maquis. Le 19 septembre 2022 à 9 heures, le directeur de la DPSTU, en personne, s’est saisi du dossier. Il nous a rencontré dans son bureau. Il est allé plus loin en proposant la clôture de l’espace vert par le propriétaire du maquis pour que les voisins ne soient plus exposés. Après l’entretien, il nous a promis de nous revenir la semaine prochaine. Plus d’une année après la dernière rencontre, nous n’avons plus eu d’information de la part de la mairie de Ouagadougou, de la mairie d’arrdt9, ni de la police municipale concernant la suite de notre plainte. Pendant ce temps le propriétaire continue ses nuisances sur la voie publique et sur l’espace vert. C’est ainsi que nous étions obligés de saisir le palais de justice pour mettre fin aux nuisances que nous subissons. Le 12 janvier 2024 à l’audience devant le juge, nous prenons connaissance d’une autorisation d’occupation du domaine public n°2022-008/CO/ARRDT.9/M/SG/STA en date du 05 octobre 2022 signé par vous-même. Pourtant en août 2022 votre mairie s’est déclarée incompétente. L’autorisation étant expirée, le propriétaire du maquis rassure le juge que dès le lundi 15 janvier 2024 son autorisation sera signé et en plus il possède également une licence de vente boisson alcoolisé sur l’espace. Vous avez tenu à signer une autre autorisation rapidement le 29 janvier 2024 pour permettre au propriétaire du maquis de présenter au juge avant l’audience de délibéré du 02 février 2024. Ainsi le juge s’est déclaré incompétent pour juger un acte administratif. Monsieur le président de la délégation spéciale. L’espace a été occupé sans la moindre autorisation de la Mairie. Ce n’est qu’après nos plaintes que la mairie a travaillé à maquiller l’occupation en délivrant une autorisation sur laquelle on peut lire : « pour implantation d’un hangar de 48 m2 » tout en ignorant les plaintes des voisins sur l’installation de débits de boissons. Ce genre de comportement participe nul doute à entretenir toute l’anarchie qui règne dans la commune de Ouagadougou.
Monsieur le président, tout autour de notre mairie, à environ 1500 mètres de rayon, nous avons compté 17 débits de boisson dont 5 bars dancing. Après minuit, de la mairie on peut entendre la musique. La prolifération de ces débits de boisson ne vous inquiète-t-il pas sur l’éducation et l’avenir de notre pays ? Monsieur le président de la délégation spéciale, Ils sont nombreux des burkinabés qui ont acquis leurs parcelles pour y vivre et éduquer leurs enfants mais qui souffrent des nuisances de débits de boissons (maquis), qui sont obligés de supporter car ils ont été abandonnés par nos mairies qui devraient les protéger. Beaucoup ont déménagé de leurs parcelles pour autre lieu d’habitation pour cause de débits de boissons. Monsieur le président de la délégation spéciale,
En rappel :
– Ledit maquis est situé au milieu des habitations ;
– Il a sa source sur une parcelle d’habitation ;
– Il occupe la voie publique et une bonne partie de l’espace public ;
– Un grand hangar est construit sur l’espace publique (avec votre autorisation) ;
– Les devantures de nos portes sont devenues des parkings pour les clients. Nous avons aussi décrit les problèmes et les conséquences de l’installation du maquis au milieu des habitations en occupant l’espace public. En rappel les conséquences de l’occupation anarchique sont :
– Les enfants du voisinage qui se retrouvaient sur l’espace pour des jeux et distractions surtout pendant les vacances scolaires, ne peuvent plus y profiter. Actuellement ils sont obligés de jouer sur la voie, à côté du maquis avec le risque d’accident ;
– L’éducation des enfants va prendre un coup quand on connait le désordre qui se mène dans ces genre de lieu (maquis), et ce malheureusement dans leur environnement immédiat ;
– L’occupation nocturne par des individus (surtout en couple) deux à deux sur l’espace pose des problèmes de mœurs ;
– Le maquis pourrait préparer nos enfants d’une manière ou d’une autre, à être des alcooliques demain ;
– Il n’est pas exagéré de dire que le risque de voir les enfants du voisinage se plonger dans la drogue est élevé avec toutes les fréquentations possibles suite à l’implantation de ce maquis ;
– Les habitants des parcelles voisines ne peuvent plus passer tranquillement du temps devant leur porte car ils seront nez à nez, obligés de regarder, des individus entrain de consommer de l’alcool ;
– Le grand hangar bloque le passage naturel de l’eau de pluie, ce qui provoque de retenu d’eau dans l’espace surtout devant la parcelle inhabitée du voisin au droit du maquis, et empêchant le voisinage d’y circuler en hivernage ;
– L’eau stagnante contribuera négativement à la prolifération des moustiques et l’augmentation du taux de paludisme pour le voisinage ;
– Etc.
Monsieur le président de la délégation spéciale,
A travers cette lettre nous voulons :
– Dans un premier temps, vous rappeler que nous avons acquis nos parcelles pour y vivre dans la quiétude et bien éduquer nos enfants. Pour cela nous demandons le retrait pur et simple de l’autorisation d’occupation de l’espace vert ;
– Dans un deuxième temps, marquer notre refus d’utilisation de l’espace vert devant nos concessions pour des débits de boissons avec toutes les conséquences déjà énumérées ;
– Dans un troisième temps, vous rassurer de notre ferme détermination à protéger nos enfants et à sécuriser nos familles ;
– Dans un quatrième temps, prendre l’opinion publique à témoin du combat noble que nous menons.
Assurer de votre sens élevé pour la république et l’intérêt que vous portez sur la légitimité des revendications du voisinage et de la paix des honnêtes citoyens, recevez nos salutations distinguées.
Ampliation
– Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité
– La presse
Ont signé
Salfo ILBOUDO | Moussa SAWADOGO | Michel SAMA |
Ilassa SAWADOGO | Eric SAMA | Hamado BAGAMZANRE |
BOENA Abdoul Lawal |