Faux et usage de faux en écriture de banque : la gendarmerie démantèle un réseau
Depuis le 09 avril 2024, la Cellule Police Technique et Scientifique de la Section de Recherches de la Troisième Légion de Gendarmerie à Ouagadougou, a reçu plusieurs plaintes relatives à des cas d’arnaque via les réseaux sociaux, principalement à travers la plateforme Whatsapp. C’est ainsi qu’une enquête a été ouverte. Aussi, grâce à la collaboration des victimes et le professionnalisme des Officiers de Police Judiciaire de la cellule, des individus résumés cyber-délinquants ont été interpellés le 02 mai 2024. En outre, ce groupe d’individus est impliqué dans des cas d’escroquerie, de faux et usage de faux en écriture de banque et d’usurpation d’identités via les technologies de l’informatique et de la communication. Pour atteindre leur objectif, ils contactent les victimes (commerçants qui font la publicité de leurs articles par le canal des réseaux sociaux) avec des numéros de cartes sim acquises à l’aide des Cartes Nationales d’identité (CNIB) ramassées. Les commandes des marchandises issues de ces échanges sont destinées selon eux à des hôtels, des cliniques etc…On peut résumer leur procédé en quatre (04) étapes consistant à :
1-L’acquisition des cartes sim des compagnies de téléphonies mobiles disponibles au Burkina à l’aide des CNIB ramassées.
2-Une prise de contact de leurs cibles qui sont principalement des commerçants d’articles et divers marchandises prisés par les populations, donc faciles à écouler du fait de la forte demande sur le marché. Une fois que les discussions sont concluantes, ils lancent la commande et demandent un numéro de compte bancaire du commerçant pour effectuer le versement du montant de la marchandise.
3-C’est en ce moment que l’informaticien du groupe entre dans la dance en établissant un faux bordereau de versement bancaire du montant conclu sur le compte de la victime. Ce document sera scanné et envoyé sur le numéro Whatsapp de cette dernière à une heure où il lui est impossible de se déplacer à la banque ou d’appeler son gestionnaire de compte (heures de descente des services, weekend) pour se rassurer de l’effectivité de la transaction. Le commerçant ignorant la manœuvre illicite de son client s’engage dans l’impasse.
4-A la suite, les délinquants recrutent deux innocents chauffeurs de tricycles de façon distincte pour brouiller les pistes des enquêteurs. En effet, le premier est chargé de rentrer en contact avec la victime pour procéder à l’enlèvement de la marchandise et le deuxième chargé de prendre le relais à un lieu de débarquement choisi par eux. La destination finale étant un lieu de livraison ou de dépôt en attendant l’écoulement du butin. C’est au cours de nos investigations que deux (02) d’entre eux seront interpellés le 02 mai 2024 dans l’un des quartiers populaires de la commune de Ouagadougou avec six (06) climatiseurs en leur possession. Interrogés, les présumés cyber-escrocs reconnaissent les faits et révèlent d’autres victimes. Ils nous conduiront ensuite dans une cour où sont entreposés quatre (04) motocyclettes de marque YAMAHA SCOOTER MIO 125 qui sont autres butins. L’interpellation de deux autres délinquants du groupe le 13 et le 15 mai 2024 permettra de récupérer trois (03) postes téléviseurs et deux (02) climatiseurs. A l’étape actuelle de l’enquête, le préjudice financier résultant de cette activité délictuelle est estimé à plus de neuf millions cent soixante-cinq mille (9.165.000) francs CFA. Les deux derniers délinquants précités seront présentés incessamment comme leurs prédécesseurs à monsieur le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de OUAGA I pour répondre de leurs actes. C’est l’occasion ici d’inviter la population à :
-Plus de prudence et de vigilance face aux cyber-délinquants qui opèrent sur les réseaux sociaux. Toutefois, il convient de préciser que les délinquants développent chaque fois d’ingéniosité en changeant de procédé à chaque fois qu’ils sont rattrapés.
-Ce faisant, toute personne doit faire des déclarations en cas de perte et de vol des documents et de divers biens matériaux devant les services compétents. En ce qui concerne les compagnies de téléphones mobiles, leurs agents commerciaux doivent veiller aux bonnes pratiques en ce qui concerne l’identification et la vérification des pièces et des personnes physiques lors des achats et de l’identification des cartes sim. Il en est de même lors des retraits d’argent à travers les portes monnaies électroniques. Enfin, nous invitons tout citoyen à plus de collaboration avec les Forces de Défense et de Sécurité en dénonçant tout cas suspect à travers les numéros verts ci-après :
-Centre Nationale de Veille et d’Alerte : 1010
-Gendarmerie : 16/80.00.11.45
-Police : 17