Sport

Prochaines élections à la FBF : Lazare Banssé renonce à briguer un second mandat

Ceci est un message du président Lazare Banssé adressé aux acteurs du football du Burkina Faso.

– Chers Membres Statutaires de la FBF ;

– Supporters et Amoureux du football ;

J’ai été élu Président de la Fédération Burkinabè de Football (FBF) le 22 août 2020 à Bobo-Dioulasso. J’avais obtenu 94 voix sur 153, soit 61,43% des suffrages exprimés. C’est un score appréciable. Ce score, à mon sens, devrait permettre de réaliser l’unité de notre football et le rassemblement des acteurs. L’ambition de réaliser le rassemblement a été un chemin parsemé d’embûches. Certes, durant la campagne, il y eût des invectives, des moments de tensions et d’échanges verbaux agressifs. Mais dans l’ensemble, l’élection de Bobo- Dioulasso s’est déroulée dans une ambiance empreinte de sérénité et de retenue. Le calme qui l’a caractérisé est pour moi, la preuve tangible que les acteurs du football burkinabè savent faire montre de sagesse, de dignité et de respect de soi. Je souligne à ce propos, l’acceptation du résultat issu des urnes et le fair-play de mon challengeur, Monsieur Amado TRAORE. Sa posture digne, après le résultat des urnes, a valeur d’exemple. Cette posture avait validé l’essence de mon discours de Président nouvellement porté à la tête de notre faitière.

Il fut aisé pour moi de délivrer mon message. Un message dans lequel j’appelais au rassemblement, à la cohésion et à l’unité de tous les acteurs pour le bonheur de notre jeunesse et des amateurs du sport roi. Cette élection est désormais derrière nous. Je disais que mes vœux les plus chers étaient que tous ensemble, sans exclusive, nous œuvrions d’une seule et même voix au développement du football au Burkina Faso. Loin d’être un discours de circonstance, je pensais, fortement, sincèrement et sans aucune arrière-pensée, chaque mot prononcé. Et cela s’est matérialisé par le « combat » que j’ai dû mener dans mon camp pour nommer certains Membres qui, n’avaient pas voté pour moi, au sein du Comité Exécutif et dans les instances de la FBF. Ce ne fut pas une mince affaire. Et c’était déjà d’entrée de mandat. Mais ayant pour seul mot d’ordre, d’agir pour que nous nous focalisions sur un objectif prioritaire, qui est le développement du football

burkinabè, je n’ai pas cédé un pouce sur cette volonté de rassembler et de travailler en synergie avec toutes et tous.

J’étais alors à mille lieues d’imaginer ce qui nous attendait. La suite de la marche de notre Association fut aux antipodes de ce noble et sincère appel. Certes, le football est fait de passions enflammées et de certitudes tenaces et peu nuancées. Mais, les nombreuses divisions apparues entre nous, et parfois de façon crue, durant ces quatre années de vie de notre faitière défient l’imaginaire. Ce fut le règne des inimitiés entretenues à travers des clans.

Je me dois pour la confiance que vous m’avez accordée et pour les quatre années qui vont bientôt s’ouvrir de le reconnaitre et de le dire. Je reste convaincu que ne tirer aucune leçon des embûches voire des obstacles qui ont jalonné le chemin de l’Homme, c’est être incapable de rendre « aujourd’hui meilleur à hier et demain meilleur à aujourd’hui ».

Ces divisions nous ont été très préjudiciables. Elles nous ont détourné de notre objectif ultime, à savoir rendre heureux les Burkinabè à travers un football qui gagne. Cependant, elles sont pour moi, une source d’enseignements inépuisables et profitables pour le futur de notre football.

Il faut être lucide et regardant sur ce parcours. C’est en cela, qu’il sera inspirant dans notre marche vers un football burkinabé qui force respect et admiration. Chers Membres statutaires ;

Ces manifestations de divisions et de querelles ont été des moments de stress et de tourments. Pour la simple raison que ce n’est pas la compréhension, encore moins la vision que j’ai du football. Pour moi, le football a pour finalité de produire du spectacle et de procurer de la joie aux amoureux du football. Y arriver requiert de la part des acteurs, notamment des dirigeants que nous sommes, de la cohésion, de l’unité et un sens élevé de responsabilité. Au regard des moyens qui sont ceux de notre football, ma vision en arrivant à la tête de la faitière, était de travailler à renforcer notre résilience et notre engagement pour le développement du football au Burkina dans toutes ses composantes.

Mon crédo a été que le monde du football forme un tout, uni et orienté vers le même but : le progrès continu des acteurs, des infrastructures, des compétitions et des résultats. Certes, des opinions plurielles et diverses, il en faut. Toutefois, elles doivent toujours être émises dans la tenue et la retenue. En dépit de nos divergences, peu nous séparent en réalité. Nous pouvons donc y arriver avec un peu de bonne volonté, en nous disant que quatre ans c’est beaucoup et peu à la fois dans la vie d’un homme. Bientôt, nous allons procéder à l’élection des structures dirigeantes du football, notamment celle du Président et du Comité Exécutif de la FBF. C’est l’occasion pour moi de réitérer mon appel, pour des élections apaisées et qui seront pour les amoureux du ballon rond et pour les observateurs neutres, valeur d’exemple. Quels que soient les enjeux supposés ou réels, les élections à venir doivent, à mon sens, constituer la manifestation que chaque acteur a tiré d’utiles leçons de ces quatre années passées. C’est pourquoi, je reste convaincu que chacun y mettra du sien, en faisant en sorte, d’observer une tenue et une attitude d’ensemble, à même de constituer un levain pour bâtir notre football sur le socle de valeurs de solidarité, d’éthique et de quête de meilleures pratiques pour son développement. La compétition électorale doit se faire dans le respect de l’adversaire et des électeurs. Ce qui induit de privilégier la confrontation des idées et le débat sain et serein.

Au titre des résultats de ma mandature, malgré cette atmosphère peu propice à la production et à la réalisation, ils n’en demeurent pas moins fort appréciables. Nous avons réussi, au niveau national, à :

– Organiser tous les championnats nationaux, toutes ligues confondues sans interruption, durant les quatre ans, malgré la réduction drastique de nos ressources ;

– Augmenter le nombre de clubs du championnat féminin qui est passé de 12 à 14 clubs en Ligue 1 et de 16 à 18 clubs en Ligue 2 ;

– Créer et lancer le championnat féminin de Ligue 3 ;

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– Elaborer et adopter des stratégies de développement du football féminin et du football de jeunes ;

– Instaurer des cadres de dialogue réguliers pour échanger et recueillir les préoccupations des acteurs ;

– Revaloriser le traitement des arbitres ;

– Instituer la conférence des ligues régionales ;

– Finaliser et mettre en œuvre des projets en matière de football de base,

de détection et de développement des talents ;

– Faire face à nos obligations financières, tout en parvenant à dégager un

solde positif au terme de chaque exercice budgétaire, ce qui n’était plus

le cas depuis fort longtemps ;

– Conduire la révision de nos textes statutaires.

Au plan international, les performances de nos équipes nationales sont à saluer. Entre autres, on peut mentionner :

– La participation des Etalons seniors masculins à la phase finale de la CAN au Cameroun d’où ils sont revenus avec la quatrième place ;

– La qualification à la phase finale de la CAN Côte d’Ivoire 2023, avec une participation au second tour de la compétition ;

– La participation des Etalons séniors féminins, pour la première fois de leur histoire, à une phase finale de la CAN au Maroc en 2022 ;

– La participation de l’équipe U20 masculine à la phase finale de la CAN 2021 en Mauritanie ainsi que celle des Etalons Locaux à la phase finale du CHAN en 2021 au Cameroun ;

– La participation des cadets masculins à la phase finale de la CAN Algérie 2023 à l’issue de laquelle, ils ont obtenu la médaille de bronze ;

– La participation des cadets masculins à la phase finale du Mondial 2023

de la catégorie, jouée en Indonésie en novembre – décembre 2023 ;

– La récente qualification des cadets masculins à la phase finale de la CAN

2025 suite à leur victoire au tournoi UFOA B Ghana 2024 ;

– La médaille de bronze, obtenue par les Etalons U20 féminins au tournoi UFOA B au Ghana en 2023 ;

– La médaille de bronze, obtenue par les Etalons U20 masculins au tournoi UFOA B au Niger en 2022 ;

– La médaille d’argent obtenue par les Etalons U20 masculins au tournoi UFOA B en Côte d’Ivoire en 2023 ;

– La médaille d’argent obtenue par les Etalons U20 masculins aux jeux de la Francophonie en RD Congo en 2023.

Il faut reconnaitre globalement, que nos équipes nationales ont brillé sur la scène continentale.

Concernant les clubs, il faut noter la participation de SALITAS FC à la phase des poules de la coupe CAF en 2021.

Au niveau des infrastructures, nous avons achevé la construction de la salle de conférence de la FBF, dénommée salle « Zems Taaba » et finaliser le dossier du siège de la FBF, dont la construction vient d’être lancée le 22 juin 2024.

Nous avons également élaboré le plan marketing et commercial de la FBF. Il vise à accroitre et diversifier les sources de financement du football et des activités de ses acteurs. Il en est de même de l’élaboration du plan stratégique 2023 – 2026 de la FBF et sa signature avec la FIFA, à travers un programme quadriennal d’actions prioritaires. Parmi ces actions, il y a la mobilisation du financement pour la réhabilitation du Centre technique national, avec la construction de deux terrains de football dans le but d’en faire un centre de référence, la construction des sièges de cinq liges régionales.

La détection et la formation des jeunes footballeurs, à travers le projet BAMBIFOOT et le projet TDS, mis en œuvre avec le soutien de la FIFA, ont également constitué une priorité de mon mandat. Ces deux projets ont bénéficié chaque année de la reconduction de leur financement, reconduction qui est la résultante des bons résultats atteints. Au titre d’autres priorités, il y a eu de nombreuses sessions de formation et de recyclage des encadreurs, des arbitres, des inspecteurs et formateurs d’arbitres.

Je ne saurais terminer ce bilan, sans traduire toute ma reconnaissance aux plus hautes autorités de notre pays, en particulier à Son Excellence Monsieur le Président du Faso, Chef de l’Etat, Président du Conseil des Ministres et au Docteur Boubakar SAVADOGO, Ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi pour leur soutien constant au développement de notre football. Je me dois de mentionner que le Ministre SAVADOGO vient d’autoriser le renouvellement des contrats des entraineurs nationaux tous, genre et catégories confondus. Il a également autorisé la mise en place d’un projet de détection et de formation de jeunes footballeurs, à travers la création de cinq zones de développement des talents et la nomination de cinq entraineurs nationaux U15, chargé chacun d’une zone. C’est une innovation et un vrai pas en avant que je salue à sa juste valeur.

J’exprime mes remerciements aux membres du Comité Exécutif, aux Ligues régionales et aux Districts ainsi qu’à l’ensemble des clubs de Ligue 1, Ligue 2 et Ligue 3 masculins et féminins. Plus particulièrement, je fais une mention spéciale à tous les clubs féminins pour leur soutien indéfectible, leur loyauté et leur fidélité. En félicitant l’ensemble des acteurs pour les résultats satisfaisants auxquels nous sommes parvenus, et qui pouvaient m’inciter à candidater pour un second mandat, je vous informe que je ne serais pas candidat à ma succession pour l’élection au poste de Président de la Fédération Burkinabè de Football qui aura lieu le 31 août 2024.

Ma décision de ne pas briguer un autre mandat est le fruit d’une réflexion bien mûrie et que j’assume pleinement. J’ai, au terme de ma réflexion, pensé qu’il faut donner une chance à la réconciliation des acteurs du football, après ces quatre années qui ne nous ont pas permis de travailler et d’avoir ensemble plus de résultats dans la paix et la sérénité. Fort des enseignements utiles tirés du mandat qui s’achève, tout en mesurant le défi à relever, je pense, en toute âme et conscience, que le succès du prochain mandat est conditionné à une seule démarche et pas autrement. Que tous les acteurs du football s’accordent sur un candidat de consensus qui aura l’aval et le soutien de tous. Nous devons aller résolument vers cette démarche pour aboutir à la mise en place d’un Comité Exécutif également consensuel et formé des meilleurs profils.

Les connaissances et l’expérience que j’ai capitalisées lors de mon mandat sur notre football et sur ses acteurs me poussent à vous dire, chers acteurs de notre football, que c’est la voie la meilleure à l’étape actuelle et au moment qui est aujourd’hui celui de notre très cher Burkina Faso. Pour retrouver la confiance que nous avons perdue des supporters, du public sportif, des Burkinabè en général et plus préoccupant encore, de nos plus hautes autorités, c’est la meilleure option. Suivant mon intime et profonde conviction, c’est la seule voie qui vaille et qui sera salutaire pour notre football et pour ces acteurs.Je ne doute donc pas un seul instant qu’ensemble, nous réussirons à relever tous les défis et à rendre fier les Burkinabè de leur sport-roi.

C’est dans cet esprit que je vous fais cette adresse, en invitant tous les acteurs à s’unir et à se rassembler pour le développement du football au Burkina Faso.

– En avant pour des élections calmes et apaisées !

– En avant pour un football qui gagne !

– En avant pour une Fédération Burkinabè de Football forte et unie ! – Vive le football burkinabè !

Dieu vous bénisse !

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