Faux billets de banque : de présumés producteurs arrêtés par la Gendarmerie
La gendarmerie nationale a procédé au démantèlement d’un réseau de présumés-auteurs d’association de malfaiteurs, de faux monnayage, d’escroquerie, de blanchiment de capitaux en bande organisée et de détention illégale d’armes de guerre. Les pandores étaient donc face à la presse ce 15 juillet 2024 à Ouagadougou. Plus de détails dans le communiqué ci-dessous.
« Suite à des informations qu’elle a reçues courant mois de juin 2024, la Cellule Economique et Financière de la Section de Recherches de la 3e légion de Gendarmerie a ouvert une enquête sur des faits présumés d’association de malfaiteurs, de faux monnayage, d’escroquerie, de blanchiment de capitaux en bande organisée et de détention illégale d’armes de guerre, faits prévus et punis par le code pénal en ses articles 362-1, 371-1, 612-1, 316-1 et suivants et la loi 016-2016/AN du 03 mai 2016. Cette pratique est l’œuvre d’individus agissant en bande organisée dans la ville de Ouagadougou. Selon une source, l’un des cerveaux de ce groupe de malfaiteurs détiendrait une machine qui servirait à la reproduction de billets de banque. Il résiderait au quartier Zongo, de même qu’un autre qui serait le pourvoyeur de fonds.
Le dimanche 30 juin 2024 aux environs de 06 heures, le cerveau de la bande, le nommé Z.I a été interpellé à son domicile. Une perquisition effectuée suite à l’interpellation du susnommé a permis la saisie de cent soixante quatorze (174) faux billets de banque de devises étrangères en coupure de cent évalués à la somme de dix millions neuf cent quatre vingt sept mille neuf cent cinquante six(10 987 956) francs CFA, ainsi qu’une machine qui servirait à la reproduction des billets de banque toutes devises confondues selon Z.I. Dans sa déclaration, le suspect interpellé dénonce le sieur B.E, entrepreneur de profession, qui détiendrait des coupons de papiers destinés à la fabrication de billets de banque. Ce dernier serait également le pourvoyeur des fonds pour mener l’activité. Le même jour à 17 heures, le sieur B.E est aussi interpellé et une perquisition effectuée à son domicile. Cette perquisition a permis la découverte et la saisie de sept (07) sacs contenant des milliers de coupons de papiers en attente de traitement pour ensuite être mis en circulation par les soins de la bande.
Poursuivant les investigations, le lundi 1er juillet 2024, une perquisition effectuée dans une seconde résidence du sieur B.E au quartier Zagtouli de Ouagadougou s’est soldée par la saisie de deux sacs remplis de coupons de papiers en attente de traitement. L’ensemble des coupons de papier saisis était destiné selon eux à la fabrication de billets de banque d’une valeur d’environ sept milliards (7 000 000 000) de francs CFA dont ils devraient écouler soigneusement une partie sur le marché et le reste servirait à appâter d’autres victimes. Quant aux faux billets de banque saisis au domicile de Z.I, ils seraient l’œuvre d’une photocopie selon lui. Il faut noter que les susnommés travaillent en bande organisée de concert avec plusieurs autres personnes dont certaines sont ou ont été pensionnaires des Maisons d’Arrêt et de Correction. D’autres sont actuellement en fuite.
Le mode opératoire du gang consiste à importer les coupons de papiers depuis des pays voisins avec la complicité d’autres acteurs jusqu’à destination à Ouagadougou. Une fois parvenus à Ouagadougou, ils contactent des personnes qu’ils ont ciblées auxquelles ils vantent leur habileté à reproduire des billets de banque à partir des coupons de papiers et à l’aide d’une machine appelée « moulin à billets » dans leur jargon. Chaque membre du réseau a un rôle bien défini. Ainsi :
Z.I est chargé de l’acquisition et de l’acheminement des coupons de papiers depuis les pays voisins ; il joue également le rôle de coursier.
O.M est le technicien du laboratoire de production des billets de banque ;
B.E est le pourvoyeur de fonds. Il dit avoir investi environ la somme de cinquante millions (50 000 000) de francs CFA à ce jour.
G.D est le propriétaire et l’opérateur de la machine qui sert au traitement et à la multiplication des faux billets de banque ;
O.N est chargé de nouer les contacts entre les différents acteurs ;
B.F en détention à la MACO et S.A en fuite sont les têtes pensantes de la bande ; D’autres membres seraient chargés du recrutement d’autres personnes pour fortifier la bande.Outre les faits infractionnels sus-cités, l’équipe d’enquête a relevé que le nommé B.E, membre influent du gang, est impliqué dans une affaire de détention illégale d’armes de guerre en l’occurrence un fusil kalachnikov et un pistolet automatique objet d’une enquête en cours menée par une sous-unité de la place. Et selon le témoignage reçu auprès d’un membre de la bande, il utiliserait l’arme de poing à des fins d’intimidation contre certains membres du groupe en vue de prévenir toute dénonciation ou toutes formes de trahison. Ces personnes interpellées seront conduites devant Monsieur le procureur du Faso, près le tribunal de grande instance Ouaga-I pour suite à donner. Au regard de l’ampleur du phénomène de faux monnayage et des infractions connexes ayant pour corolaires des enjeux économiques importants, il est recommandé l’usage des détecteurs de faux billets par les services et entreprises commerciales qui manipulent l’argent. C’est aussi le lieu d’inviter les populations à plus de vigilance, surtout dans ce contexte de terrorisme et à dénoncer tout cas suspect à la Gendarmerie ou à la Police en appelant les numéros verts ci-après :
Centre National de Veille et d’Alerte : 1010
Gendarmerie : 16
Police : 17
La gendarmerie nationale