Désenclavement du Burkina : le PRéBBO offrira 197 km de bitume et 50 km de pistes rurales
La toute première session ordinaire du comité de pilotage du Projet de Réhabilitation des routes Bobo-Banfora-frontière de la Côte d’Ivoire et Banfora -Orodara (PRéBBO) a entamé ses travaux ce 28 août 2024 à Ouagadougou.
Le Burkina Faso reste confronté à d’importants défis en matière d’accessibilité aux infrastructures de transport de qualité, nécessaires au désenclavement des zones rurales de production agricole. Le pays compte essentiellement sur cinq corridors de desserte terrestre (quatre corridors routiers et un corridor ferroviaire) qui le relient aux ports maritimes des pays côtiers limitrophes. De ce fait, la vitalité de l’économie est largement tributaire de l’état de son réseau routier. Conscient de cette situation, le Gouvernement a créé plusieurs outils stratégiques dont la politique sectorielle « Infrastructure de transport, de communication et d’habitat (2018-2027) », qui prévoit, entre autres, développer les équipements et infrastructures de transport, de communication et d’habitat durable et résilient en vue d’améliorer leur accessibilité à toutes les couches socio-professionnelles. Le Projet de Réhabilitation des routes Bobo-Banfora-frontière de la Côte d’Ivoire et Banfora-Orodara (PRéBBO), est donc né de la volonté du Gouvernement de faciliter le désenclavement des régions des Hauts-Bassins et des Cascades qui constituent le grenier du pays en matière de potentialité agro-sylvo-pastorale ainsi que le développement des PME/PMI.
L’objectif global du PRéBBO est de contribuer à accroître le commerce régional en facilitant les échanges économiques, en permettant la vente rapide de produits agro-sylvo-pastoraux et en renforçant les échanges culturels et la cohésion sociale aux niveaux national et sous-régional. La première session du Comité de pilotage aura à l’ordre du jour les points suivants : présentation du PRéBBO ; examen et adoption du PTBA et du Plan de Passation des Marchés (PPM) de l’année 2024 ; examen du projet d’arrêté relatif à la création et au fonctionnement du comité de pilotage.
Selon le président du comité de pilotage projet PREBO, Aimé Grégoire Yaguibou, les missions du comité de pilotage sont, entre autres, d’examiner et d’adopter les programmes d’activités annuels, les budgets et les plans de passation des marchés ; examiner et d’adopter les différents rapports d’évaluation du projet. « Il va s’agir également de veiller à la cohérence des activités avec les objectifs du projet, d’examiner et d’adopter les rapports d’activités et financiers périodiques etc. », a-t-il cité.
Le PRéBBO en chiffres
Le projet s’articule autour de 7 composantes : travaux routiers, travaux connexes, facilitation du transport, du commerce et de la sécurité routière, appui institutionnel et gestion projet, audit financier, financement rétroactif et aléas pour la réponse aux urgences.
-la réhabilitation de 197 km de routes bitumées ;
-la réhabilitation de 08 km de voiries à Bobo -la construction de poste de péage et de pesage.
-la construction de 50 km de pistes rurales ;
-la construction de 10 km de voies pavées ;
-la construction du Pont frontalier sur la Léraba (100 m) ;
-la construction/réhabilitation de diverses infrastructures sociales (centre de santé, écoles, maisons communautaires, etc.).
Le coût global du projet est de 152 . 735 633 997 francs CFA constitué par :
- un prêt à la BID d’environ 89. 771 .242 531 francs CFA;
- un prêt à la BAD d’environ 60. 964. 378 .573 francs CFA ; et
- une contrepartie de 2. 000 .012 .893 francs CFA.
Le coordonnateur du projet, par ailleurs secrétaire permanent du programme sectoriel de transport, Basile Nikièma, a expliqué que le gouvernement a sollicité l’aide de la BAD et la BID, pour résoudre des difficultés que connait l’Ouest du pays. « Certains tronçons étaient dans un état de dégradation avancéé et il fallait intervenir. Nous nous sommes donc engagés à travailler avec les pays limitrophes comme le Mali, la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’espace Sikasso- Bobo-Korogo. Nous voulons désenclaver la zone et la sous-région. Pour la partie travaux nous avons un délai d’exécution de 2 ans sinon le projet dure 5 ans dans son ensemble », a-t-il confié avant de que rassurer que l’accent sera mis pour obtenir des produits de qualité. « Il y aura un suivi. Au niveau local le ministère a décidé de créer des cellules pour être plus proche des entreprises ; sorties des directions centrales pour le contrôle qualité, mission de supervision des PTF. La phase de sélection des entreprises est prévue pour le premier trimestre de l’année 2025 ».
W. Harold Alex Kaboré