Réintégration de policiers licenciés en 2019 : l’APN demande le respect des décisions de justice
L’Alliance Police nationale (APN) a animé une conférence de presse ce 17 juin 2021 à la Bourse du travail. Ce syndicat exige la réintégration de 11 des leurs, le dossier étant, selon lui, bloqué par le ministre de la Sécurité.
Les animateurs de la conférence de presse ont expliqué d’entrée de jeu que c’est avec consternation que l’APN a constaté, malgré les différentes décisions de justice rendues, que le ministère de la Sécurité continue de défier l’appareil judiciaire national. De l’avis du principal orateur, le Secrétaire général de l’APN, Ousmane Ouédraogo, plus d’une dizaine de militants du syndicat des policiers a été licenciée arbitrairement depuis octobre 2019. « Le dossier est pris en charge par le Cabinet Maitre Farama et associés qui a obtenu ceci : le tribunal administratif faisait droit à notre requête en ordonnant la suspension des arrêtés de licenciement le 12 février 2020 ; le ministère à travers l’arrêt judiciaire de l’Etat (AJE) a interjeté appel de cette décision mais le Conseil d’Etat confirmera le 14 mai 2020 ; dans sa détermination et sa volonté obsessionnelle de faire mal, le ministère ira jusqu’à pourvoir en cassation. Mais la justice est restée constante et la Cour de cassation a vidé sa saisine en juin 2020, en faisant toujours droit à nos camarades », a-t-il longuement retracé.
A partir de ce moment, plus rien ne devrait empêcher la réintégration de nos camardes, constate le SG de l’APN, mais force est de constater, selon lui, que jusqu’à ce jour, usant de mesures dilatoires de toutes sortes, le ministère refuse de se soumettre à la décision de la justice, condamnant ainsi les infortunés et leurs familles à la précarité.
Démarches entreprises
Voyant que leur situation n’évolue pas, les policiers licenciés ont décidé de se rendre au ministère le 11 janvier 2021, soit un an après les différents verdicts. Selon ces derniers, ils ont été chassés à coup de gaz lacrymogène par le DG de la Police sur instruction de leur ministre de tutelle qui est embêté par notre présence puisqu’elle peut lui couter son poste. « Nos demandes d’audience sont restés vaines. Nous avons été reçus par le ministre d’Etat chargé de la réconciliation mais les choses n’ont pas évolué », a confié le SG de l’APN, ajoutant que même l’actuel conseiller juridique du président du Faso, René Bagoro, n’a pas fait avancer le dossier.
W. Harold Alex Kaboré