Ces inconditionnels de la P50, Ninja et de la Delta
P50, Delta, Ninja, difficile de voir ce type de mobylettes dans la circulation au Burkina Faso. On est tenté de dire qu’elles sont en voie de disparition, voire qu’elles ont totalement disparu. Et pourtant non ! Les P50, les Delta, les Ninja, quoi qu’on dise, sont encore utilisées par de rares personnes. Sont de ceux-là, Léopold Nikiema et Ibrahim Zida. Nous sommes allé à leur rencontre.
Ibrahim Zida était visiblement heureux lorsqu’au premier coup de pédale sa P50 a démarré. La taille imposante, bien qu’il soit jeune, il n’a aucun complexe à rouler sur une P50. Il y tient, et c’est pourquoi, il s’est décidé à la faire réparer. Et pour ça, Il peut compter sur l’ingeniosité de Said Nikiema, celui-là même qui a fait de la réparation de ces mobylettes d’une certaine époque, sa spécialité. Situé à proximité du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy, l’atelier de Said ne désemplit pas. Propriétaires de P50, de Ninja, de Delta, convergent chaque fois que de besoin vers lui.
Pourquoi rouler ce type de moto ?
Vêtu d’un uniforme bleu, le visage plein de rides laissant apparaître son statut de personne de troisième âge, ce propriétaire d’une Delta, bien qu’il a tenu garder l’anonymat, nous livre le secret de son amour pour cet engin : « C’est une vieille et longue histoire », nous dit-il d’emblée avant d’ajouter qu’il est à l’aise dans la circulation avec ce genre de mobylette et ce, depuis une bonne vingtaine d’années. Argument soutenu par Léopold Nikiema, un fan de la petite cylindrée. Il trouve en effet qu’en plus des facilités de mobilité qu’offrent ces mobylettes de petit gabarit, elles consomment peu en matière de carburant. « Avec le plein je peux faire toute la semaine », nous a-t-il confié fièrement Léopold Nikiema, qui rejoint son lieu de travail, L’observateur Paalga grâce à sa becane. Il dit se sentir à l’aise avec ce moyen de déplacement, encouragé qu’il est en cela par son entourage. Il se rappelle avoir été interpelé un jour en circulation par un blanc, ébahi de le voir sur cet engin.
Lobs numérique · Léopold Nikiema explique comment il entretient sa Ninja
Cependant, Léopold Nikiema et Ibrahim Zida nourrissent bien l’ardent désir de rouler un jour sur des motos à la mode. « Cela arrivera un jour inch Allah » espèrent-ils, quand on les interroge sur le sujet.
Camile Baki