Ouvriers de la mairie de Ouaga : « On ne peut bénéficier d’une retraite qu’à notre mort »
Les ouvriers de la mairie de Ouagadougou ont entamé une grève illimitée depuis le 5 novembre pour exiger de meilleurs conditions de travail. Ce personnel communal réuni au sein de la Confédération syndicale burkinabè (CSB) a animé une conférence de presse ce 23 novembre 2020 à la Bourse du travail.
Recrutés depuis 1995, ces travailleurs qui observent cet arrêt de travail regroupent, entre autres, des femmes et des hommes qui ont en charge l’entretien des plantes, la traque des animaux en divagation, le tri dans les centres de collecte de Toudbweogo, la sécurisation des cimetières, le transport des ordures dans la capitale. La succession des différents maires de Simon Compaoré à Armand Béouindé n’aurait pas amélioré les conditions de travail de ces 419 âmes qui réclament après 20 ans de carrière, une protection sociale et un minimum de dignité. Selon le porte-parole des ouvriers, Edouard Ouédraogo, les travailleurs de la direction de la propreté de la mairie, ne bénéficient pas d’allocation familiale et pire, les femmes sont victimes d’agressions dues aux heures tardives de descente. « Nous sommes à 16 décès depuis le début de la lutte, avec des orphelins qui triment et des cas sociaux qui s’accumulent », a-t-il dit.
« Nous utiliserons des méthodes propres à nous »
Ni les demandes d’audience auprès du maire Béouindé, ni les correspondances qui lui ont été adressées n’auraient trouvé un écho favorable, selon les manifestants. Cette situation a donc conduit les militants de la CSB a déposé donc un préavis de grève de 72 h courant février 2020. Ce débrayage n’aurait finalement pas eu lieux puisque les pourparlers ont débouché sur la mise en place d’une commission chargée de travailler à la régularisation des carrières. Elle avait pour mission de déposer dans un délai de deux mois les conclusions de ces travaux. « Jusque-là, rien n’aurait bougé ». « On nous a dit que le dossier est en examen au niveau des services techniques de la mairie », a rappelé le SG de la CSB, Olivier Guy Ouédraogo.
Le porte-parole des travailleurs, Edouard Ouédraogo, demande plus d’attention des autorités parce qu’il comptabilise plus de 25 ans de carrière mais un avenir incertain « Depuis 2007, le maire Béouindé nous fait tourner en rond. On n’a ni contrat ni congés. J’ai débuté avec Simon Compaoré. On était 20 à nettoyer la mairie. On n’a pas de date régulière pour percevoir nos paies de 37 500 F. Souvent on est rémunéré le 10 12 ou 13 après avoir vu nos listes affichées », a-t-il dit ajoutant que la mairie a embauché des associations pour faire le travail à leurs place mais que cela ne prospèrera pas.
W . Harold Alex Kaboré