Covid en milieu scolaire : on ne rentre au lycée Bambata qu’avec un masque
Le monde de l’éducation burkinabè a repris le chemin de l’école le 5 janvier 2021. C’est la toute première rentrée de cette nouvelle année et cela après une dizaine de jours de repos. S’il y a un fait qui reste et demeure en dépit du changement d’année, c’est celui de la covid19, dont les cas positifs sont en croissance ces derniers mois. Dans la dynamique des mesures barrières édictées par les autorités, les élèves du lycée municipal Bambata de Ouagadougou n’ont accès à la cour de l’école qu’avec un cache-nez. C’est le constat que nous avons fait ce matin dans cet établissement public.
A la date du 2 janvier 2021, le Burkina a enregistré depuis le 9 mars 2020, 86 décès lié au covid 19, avec 7051 cas confirmés et 1706 cas actifs. Une augmentation inquiétante du nombre de malades qui a amené le président du Faso à monter au créneau le 11 décembre 2020 à Banfora, où il a appelé les populations aux respects des mesures barrières. Son appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Au lycée municipal Bambata de Ouagadougou, les mesures sont fermes. « Cache-nez, obligatoire, à défaut vous repartez chez vous », nous confie le proviseur Soumahila Siemde. Par contre, les dispositifs de lave-mains ne sont pas encore tous opérationnels. A ce sujet, il rassure que son administration travaille d’arrache-pied à y remédier. Comme pour joindre l’acte à la parole, des dispositifs de lave-mains sont transportés devant nos yeux par des élèves pour les déposer devant les salles de classes.
Lobs numérique · Soumahila Siemde, proviseur du lycée Bambata
Sensibiliser par le choc
Si l’accès à l’établissement est conditionné par le port du masque, il reste que d’autres mesures sont prises par les responsables de cet établissement d’enseignement public. Il s’agit de se laver les mains avant d’entrer en classe et le respect de la distanciation. Sur ce point précis, Sehou Samuel Yaho, élève en classe de 2de C, nous explique que pour les besoins de la distanciation, ils sont assis deux par deux. Pour mieux faire prendre conscience aux élèves de cette maladie, le proviseur à sa petite idée, celle du choc. C’est-à-dire sensibiliser en créant un électrochoc. C’est pourquoi, pour le tout premier cours de ce deuxième trimestre, il a mis l’accès sur le nombre de décès. Et d’expliquer, que même les jeunes peuvent mourir de la covid19, chose illustrée par le décès d’un jeune de 21 ans à Bobo.« C’est mieux qu’on crée de l’électrochoc auprès des élèves, faut créer de l’émotion », a-t-il fait savoir. L’impact de son message n’est pas celui d’un coup d’épée dans l’eau, puisque Aîcha Sana de la classe de 1re D, s’est engagée à porter son masque, pour son bien mais aussi pour le besoin de protéger les personnes âgées, couche la plus fragile face au virus, s’est-elle résolue.
En plus des mesures déjà citées, le lycée municipal s’est doté d’un appareil de prise de température. Chaque matin, la température de chaque élève sera relevée à l’aide d’un thermo flash. Pour Soumahila Siemdé, avec un cet appareil, cette tâche est plus pragmatique car il permet d’éviter les contacts. Toutefois, il appelle à l’implication des acteurs de la société civile dans la sensibilisation contre cette pandémie au Burkina. Ils peuvent faire bouger les lignes significativement face à la montée du nombre de cas de personnes contaminées, selon M. Siemdé.
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Camille Baki
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