Maison Blanche : Donald, Kènèman … Joe, I dansè*
Ce 20 janvier 2021, à 16 heures 49 mn TU, soit 11 heures 49 mn, heure de Washington, le 46e président des Etats-Unis, élu le 03 novembre 2020, a prêté serment.
Exit donc Donald Trump… bienvenu Joe Biden. Ouf ! Car le milliardaire newyorkais qui avait pris ses quartiers à la Maison Blanche depuis 4 ans a plus que lassé, pour ne pas dire dégouté, plus d’un par ses impairs faits d’unilatéralismes irritants.
Ce faisant, il n’a pas seulement aggravé la fracture sociale des injustices et du racisme dans son pays, il a fait douter de la pertinence du système démocratique américain et de sa capacité à passer pour un modèle pour les jeunes nations. Le « America first » du président sortant lui a inspiré une politique de suprématiste qui n’est pas sans rappeler les périodes sombres de l’histoire américaine. Si fait que, beaucoup d’Américains, d’amis de l’Amérique et de démocrates de par le monde, se réjouissent davantage de voir ce faucon prendre les airs vers sa résidence de Floride qu’ils n’applaudissent l’arrivée d’une colombe à la Maison Blanche. Et pour cause ! C’est au pied du mur que l’on reconnaît le bon maçon.
Joe Biden est le bienvenu comme commandant de la 1ère puissance mondiale, mais on le jugera mieux à ses œuvres avec l’espoir que les fruits de sa gouvernance tiennent la promesse des fleurs de sa campagne électorale. En tout cas, le discours inaugural de son mandat délivré à l’Amérique et au monde, ce 20 janvier, indique une volonté de rupture d’avec la politique de son prédécesseur. On en retient l’idée forte qu’il va travailler à réconcilier l’Amérique avec elle-même et avec le monde, dans un esprit de tolérance, au service de la paix, de la justice et de la démocratie. En dénonçant « les émeutiers violents » qui ont mis à rude épreuve la démocratie américaine, en saluant la « résilience constitutionnelle et la force de la nation américaine » pour poursuivre l’idéal de ses Pères fondateurs, Joe Biden indique clairement ses priorités de politique intérieure. Juguler la covid 19 à courts termes pour relancer l’économie et restaurer des emplois, sera un atout pour redonner l’espoir aux millions de ses compatriotes qui ne croient plus au rêve américain.
Au niveau mondial, sa volonté de « protéger la planète … lutter contre le terrorisme… promouvoir la démocratie » réaffirmée dans son discours d’investiture donne à espérer que les Etats-Unis reviennent à un multilatéralisme constructif.
Les Africains pour leur part espèrent des relations plus respectueuses de leurs difficultés, qui ne doivent pas être perçues comme une « merde » congénitale, mais des faiblesses de jeunesse de leurs Etats en besoin d’être mieux soutenus dans leur quête de plus de démocratie, de développement et de sécurité.
Dans cette perspective, la nomination d’Afro-américains, à commencer par Kamala Harris la vice-présidente, aux compétences avérées à des postes stratégiques de la prochaine administration Biden donne à penser que tout a priori d’une Afrique à économie périphérique abandonné, les Etats-Unis inscriront leurs relations avec sa région subsaharienne dans une logique de coopération gagnante-gagnante.
Dans cette espérance, pour parler dans une langue africaine, disons : « Donald, kènèman… Joe, I dansè »
(*) En langue Dioula. Traduisez : Donald, dehors… Joe, soyez le bienvenu.
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