Journée mondiale sans téléphone portable : confidences de quelques utilisateurs
Saviez-vous qu’il existe des journées mondiales dites « sans téléphone portable » ? Et que si ! Elles sont commémorées les 6, 7 et 8 février de chaque année depuis 2004. Mais qu’en est-il dans la pratique ? Les utilisateurs connaissent-ils ou se rappellent-ils toujours ces dates ? Arrivent-ils à se déconnecter du fil pendant un certain temps ? Nous avons rencontré quelques Ouagalais qui répondent à ces différentes questions. Le moins que l’on puisse dire est que le ‘’machin’’ fait désormais partie intégrante du quotidien des citoyens…
Assise sur une moto stationnée, Mélaine Zida ne quitte pas des yeux l’écran de son smartphone. Étudiante en Histoire et archéologie, elle recherche des informations qui pourront l’aider à se réinscrire. Pour la jeune fille, le téléphone portable, le smartphone en particulier, est un outil essentiel dans son quotidien. Quand ce n’est pas le programme des cours qu’elle y reçoit, ce sont des recherches qu’elle y effectue pour renforcer ses connaissances. Mélaine ne s’imagine pas d’ailleurs un jour, voire une heure sans son ‘’compagnon’’ de route. A ce propos, elle se souvient que dans un passé récent elle a perdu son smartphone et qu’elle en a souffert : « Je me sentais vide », confie-t-elle.
Tout comme Mélaine, ils sont nombreux ces Ouagavilois qui ont du souci à se défaire de leur smartphone. Cette dépendance devenue presque maladive est visiblement plus profonde dans le milieu commerçant. Exerçant dans ce domaine, Issouf Bancé le reconnaît : « De nos jours c’est difficile de pratiquer le commerce sans utiliser en permanence le smartphone. “A certains clients, il faut envoyer des photos de la marchandise pour mieux convaincre. Sans oublier qu’il faut être réactif sur les réseaux sociaux”. Pour Mahamadi Ouédraogo, c’est tout le commerce actuel qui est basé sur le téléphone portable.
Chater, rechercher ou partager des informations, les fonctions du smartphone sont multiples et diffèrent selon le profil de l’utilisateur. Mais une caractéristique aux yeux de tous, ces outils de communication sont devenus addictifs que rares sont les utilisateurs qui réussissent l’exploit de les abandonner volontairement. Des utilisateurs qui ne sont pas pour autant conscients des risques liés à l’utilisation de ce joujou électronique (troubles de mémoire, problème de vision, difficulté d’audition, …) que révèlent de nombreuses études.
Quid de la journée dite « sans téléphones » ? Peu d’utilisateurs en savent grand-chose. Sur dix personnes interrogées dans le cadre de cet article, pas même une a déjà entendu parler de cette journée pourtant lancée depuis 2001, et dont l’objectif était de « se donner le temps de décrocher ». Ce « no phone day », pour emprunter à la langue de Shakespeare, est au départ, l’idée de l’écrivain Phil Marso qui a voulu provoquer une réflexion dans les médias autour de cet outil. Le promoteur de cette journée a alors invité le public à réfléchir à l’usage qu’il fait des téléphones portables. Limitée au 6 février lors de sa création en 2001, la journée sans téléphone portable s’étend désormais du 6 au 8 février chaque année.
Bernard Kaboré
& Camille Baki
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