Société

Tanghin (Ouagadougou) : trois jeunes violent une fille de 17 ans

Trois jeunes, âgés de 17 à 18 ans, ont été appréhendés par les koglweogo de Tanghin. Ils sont accusés d’avoir violé une jeune fille. Les auteurs de cette « barbarie » qui ont reconnus les faits ont été transférés hier, 15 février 2021, à la Gendarmerie.

Les faits remontent au soir du 13 février 2021. Ce jour-là S Nikièma, qui habite Tanghin, raconte qu’après avoir acheté de la cigarette pour son père elle a rendu visite à son copain.  Ce dernier après d’âpres discussions a voulu passer à l’acte et s’est heurtée au refus de sa dulcinée. Les cris de Mlle Nikièma ont alors alerté la marâtre du jeune homme. Cette dernière qui a accouru avec un pagne qui a permis de cacher la nudité de la jeune fille qui a pu s’extraire de la chambre.

Mais des amis au copain de la jeune fille proposent à la jouvencelle de les accompagner pour acheter de la cigarette et qu’en retour ils allaient l’aider à récupérer ses vêtements. Alors elle accepte leur proposition.

 « Nous nous sommes éloignés et j’ai commencé à m’inquiéter. C’est à cet instant que l’un des trois a sorti un couteau dans le noir pour m’intimider dans une école situé à Sambin », explique la jouvencelle de 17 ans. Chacun d’entre eux est alors passé sur la fille à plusieurs reprises pour certain et pis, sans protection.

Le chef des Koglweogo de Tanghin, El Hadj Amado Kaboré

Les dires de la victime du viol n’ont pas été infirmés par ses bourreaux S Zongo (18 ans), R Diallo (18 ans) et  M Kouanda (17 ans). Les auteurs de ce forfait ont pu être appréhendés par les « justiciers de la brousse » qui leurs ont fait voir de toutes les couleurs. A notre arrivée, ils avaient les pieds ligotés et les koglweogo s’activaient afin de les transférer à la Gendarmerie la plus proche.

Le père de la victime,  R Konditamdé, nous a expliqué qu’ils ont été en consultation pour se rassurer que S. Nikiéma n’a pas été blessée lors du viol. « Elle doit être suivi médicalement durant trois mois et il faut faire des examens et acheter des médicaments, chose que les parents de ces délinquants refusent de faire. J’irai donc porter plainte à la Gendarmerie », a-t-il confié.

«  Nous  devons sauver Tanghin »

Des stupéfiants saisis par les Koglweogo qui ont dit qu’ils font face à de nombreux droguers notamment des scolaires

Le « jury » la personne habilitée à trancher les litiges chez les Koglweogo, a exprimé son mécontentement suite à l’attitude des parents des violeurs. « C’est interdit dans nos coutumes. Comment peut-on faire l’amour en plein air. Nombre de nos malheurs s’expliquent par ces comportements aux antipodes de nos valeurs.  Ces jeunes doivent être châtiés correctement pour que cela ne se reproduise plus. J’espère que le dossier suivra son cours », a conclu Salif Sankara.

« Quand les délinquants arrivent ici ils rendent tout ce qu’ils ont dérobé », a confié Salif Sankara (jury)

Pour le responsable des Koglweogo de Tanghin,  El Hadj Amado Kaboré, l’installation de cette milice d’auto-défense était plus que nécessaire pour Tanghin qui était devenu un nid pour trafiquants et les voleurs de tout genre, du fait de  la non couverture de la zone par ‘’ les justiciers de la brousse ’’. « Nous restons engagés contre le banditisme. Les agressions, les braquages étaient récurrents et l’insécurité exposait tout le monde. Le chef de Tanghin est donc passé par le chef de Dapoya pour en parler au Mooro naaba qui a donné son ok », a-t-il confié. Toujours selon lui, depuis leur arrivée, pas mal de fumeurs de stupéfiants, voleurs d’engins et braqueurs ont fini dans leur nasse avant d’être transféré aux Forces de défense et de sécurité (FDS).

  

Aperçu du matériel saisi chez des voleurs

W. Harold Alex Kaboré

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