Aides alimentaires du Japon : quelle clé de répartition pour 4000 tonnes de riz ?
Au titre des années fiscales 2018 et 2019, le gouvernement japonais a consenti des KR, entendez, des aides alimentaires en riz, respectivement de 7149 et 4166 tonnes, au profit des populations burkinabè. Si le KR 2018 a été réparti entre opérateurs économiques et Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), celui de 2019 attend une définition de la clé de répartition. Une réunion du Comité consultatif a été convoqué à cet effet dans la matinée de ce 4 mars 2021 à Ouagadougou.
C’est un secret de polichinelle : les Burkinabè sont devenus de grands consommateurs de riz. Pourtant, les statistiques montrent que la production locale couvre à peine 50% des besoins. Les raisons du déficit sont surtout climatiques, les aléas étant légion sous nos cieux. Selon le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des aménagements hydro-agricoles, Lamourdia Thiombiano, s’appuyant sur les résultats définitifs de la campagne 2020-2021, seulement 46% des besoins en riz seront couverts par la production nationale.
C’est dans un tel contexte que le gouvernement nippon a consenti, au profit du Burkina, les KR 2018 et 2019 soit, respectivement, 7149 et 4166 tonnes. L’objectif est de compenser, un tant soit peu, le déficit en riz, et du même coup, résoudre une importante préoccupation des ménages qu’est la précarité céréalière.
A croire le SG du ministère de l’Agriculture, par ailleurs président du Comité consultatif des KR, l’aide de 2018 a été répartie comme suit : 5600 tonnes cédées aux opérateurs économiques, 1459 tonnes distribuées gratuitement à plus de cent associations caritatives dont 900 tonnes au Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR).
En ce qui concerne le KR 2019, dont la valeur, tous services compris, se chiffre à 1,5 milliards de F CFA, il a déjà été réceptionné dans les magasins de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS) à Ouagadougou et à Koudougou. Et c’’est en attendant la réception officielle dans les jours à venir que s’est tenu la présente réunion du Comité consultatif. A cette rencontre, il a été question de poser les bases d’une distribution saine de cette aide mais aussi de voir dans quelle mesure peuvent être constitués des fonds de contrepartie. Lamourdia Thiombiano a précisé qu’il s’agit d’une part, de faire le point de la situation alimentaire du Burkina et, d’autre part, d’évaluer l’efficacité de la distribution du riz.
Dans un contexte marqué par des crises sanitaire et sécuritaire avec de nombreux déplacés internes et une compression de l’économie, le souhait de Satoko Kato, premier secrétaire de l’Ambassade du japon au Burkina, est que la gestion du KR prenne en compte les personnes affectées par ces crises.
Bernard Kaboré
