Dossier Ousmane Sonko : quand une affaire de mœurs fait vaciller la république
Mercredi 3 mars 2021, l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko a été arrêté pour une affaire de viol présumé. Depuis lors, des manifestations qui ont éclatées dans plusieurs villes du pays pour demander sa libération ont pris de l’ampleur. Pour les manifestants, le leader du PASTEF est simplement victime d’un complot orchestré par le chef de l’Etat, Macky Sall.
Quatre personnes tuées, des boutiques et stations d’essence vandalisées, des sièges de médias visés, des véhicules brûlés. C’est le bilan, probablement non exhaustif, des manifestations qui ont éclaté dans plusieurs parties du territoire sénégalais après l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. Il faut le dire, ce nom occupe l’actualité du Pays de la Téranga depuis quelques jours.
Ousmane Sonko a été placée en garde à vue dans le cadre d’une affaire qui date de début février : une masseuse de 20 ans, officiant dans un cabinet privé à Dakar, a déposé une plainte contre l’homme politique qu’elle accuse de viol et de menaces de mort.
Dans plusieurs déclarations publiques, Sonko a balayé ces faits du revers de la main, même s’il reconnaît être allé au salon de massage et d’avoir été en contact avec la fille. L’homme politique soutient plutôt l’argument d’un « complot » orchestré par le président Macky Sall. Le chef de l’Etat, lui, a nié toute implication dans « cette affaire privée ».
Pour de nombreux observateurs de la scène politique sénégalaise, l’arrestation d’Ousmane Sonko laisse un vide important au sein de l’opposition dont il est l’une des grandes figures. Député depuis 2017, Ousmane Sonko est leader du parti Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) qui se positionne comme le numéro un de l’opposition depuis que l’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade, Idrissa Seck a rejoint la majorité présidentielle.
B.K.
