Jeûne du ramadan : le marché des dattes tourne au ralenti
Elles font partie du menu pour rompre le jeûne. Ce sont les dattes. Ces fruits ne manquent pas dans les plats après une journée de privation alimentaire en ce mois de ramadan. Au deuxième jour de jeûne qui durera un mois, nous avons rencontré quelques vendeurs de ce produit aux abords de la grande mosquée de Ouagadougou ce mercredi 14 avril 2021.
La tête baissée et à l’aide d’un récipient, il remplit les sachets de dattes qu’il prend le soin de peser, pour s’assurer du poids. Lui c’est Silvain Balima, vendeur de dattes à proximité de la grande mosquée. L’ardent soleil l’oblige à s’abriter sous un parasol. Fruits comestibles issus de dattier, les dattes sont importantes pendant le jeûne du ramadan. Elles sont prisées par les jeûneurs car très énergétiques.
Pour la seconde année consécutive, le mois de ramadan se tient dans un contexte de la Covid 19. Cette pandémie a de fortes répercussions sur l’économie. C’est d’ailleurs ce qui justifie le manque d’engouement devant les vendeurs de ce fruit, selon Silvain Balima. Il explique que les prix vont de 500f à 900f pour permettre à chacun de s’en procurer. Sous nos yeux quelques potentiels clients qui passent, se contentent de regarder et continuer leur chemin.
La bouche sèche, signe qu’il est en jeûne, Ablassé Congo tente d’essuyer par le bras la sueur qui perle sur son front. Il nous accueille avec un sourire : « Ah…marché là c’est molo molo » nous confie-t-il. A peine arrivé, un client, vêtu de blanc, le visage couvert en partie par le cache-nez, covid 19 oblige, n’a pas eu gain de cause. Ce ne sont pas les prix le problème, il recherche des dattes particulières. Il n’en trouvera pas chez Ablassé Congo, malgré les arguments avancés par celui-ci pour le convaincre à acheter ses produits. Ce sera peine perdue. Le client finit par s’en aller. C’est alors que le vendeur nous explique qu’il existe plusieurs catégories de dattes. Celles très sucrées de couleurs grises foncées, parfois emballées dans des petits cartons, celles moins sucrées que la première et les sucrées. Pour Silvain et Ablassé, les gens n’ont pas l’argent mais fondent l’espoir que les jours à venir seront meilleurs.
Mais les vendeurs ont la peur au ventre car ils craignent une mévente des dattes vu que le produit est périssable.
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Plus loin, nous sillonnons les boutiques de vente d’objets de piétés, chapelets, chapeaux, boubous, tapis de prière etc. A l’intérieur, seuls les vendeurs. Si certains se sont endormis, d’autres ne cessent de mâcher un cure-dents de bois, d’autres encore ont les yeux rivés sur le coran.
Dans notre randonnée, un boutiquier nous confie que le marché est morose, pas d’affluence. Nous trouvons une boutique où un jeune homme de teint clair était en pleine discussion avec un client. Mais il ne nous parlera pas car son patron est absent.
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48h après le début de jeûne, on peut dire que les marchands aux abords de la grande mosquée sont loin de faire de bonnes affaires.
Camille Baki