Lancement de la vaccination contre la covid 19 : « Il ne s’agit pas d’un suicide collectif mais de soins collectifs »
Au Centre médical urbain de la Patte d’Oie (Ouagadougou), l’ambiance était celle des grands jours. C’est le lieu du lancement officiel de la campagne de vaccination contre la covid19. Il était 7h passé d’une dizaine de minutes lorsque nous y avons mis les pieds, ce mercredi 2 juin 2021.
Inutile de se poser des questions car des affiches, placardées ici et là, donnent toutes les informations sur les raisons de cette mobilisation générale, à savoir le lancement de la vaccination contre la covid 19. En sous-comités, les uns et les autres, échangent en attendant l’arrivée du ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, celui-là même qui doit recevoir la première dose. On note ainsi la présence des membres de plusieurs organismes comme l’UNICEF, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale de la santé, etc.
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En descendant de son véhicule, celui qu’on attendait tous fera sensation grâce à sa tenue choisie certainement pour la circonstance. Il s’agit de ce modèle sans manches de Faso danfani qui fait fureur depuis que le pagne tissé est revenu à la mode. Après les salutations d’usage suivies d’une présentation du centre médical et du remplissage de la carte de vaccination, le voilà fin prêt à recevoir son injection, ne manquant pas de lancer quelques boutades et demandant d’après l’animateur Alain Alain qui avait recommandé, dans l’une de ses chroniques, que le ministre de la Santé soit le premier à être vacciné. Eh bien, on peut dire que c’est désormais chose faite.
« Je n’ai pas de céphalées, ni de vertige… »
Après avoir pris les quinze minutes de repos recommandées par les agents de santé, le Pr Charlemagne Ouédraogo a indiqué à la presse qu’il se sent bien. « Je n’ai pas de céphalées, ni de vertige et je suis même très content car je ne serai plus angoissé à l’idée de contracter une forme grave de la covid 19 », a-t-il déclaré, rappelant que le vaccin qui est arrivé sur le sol burkinabè dans la nuit du dimanche 30 mai dernier est l’Astra Zeneca. Le ministre ne manquera pas d’insister sur le fait que ce produit ne pose aucun problème. S’adressant à la population, il dira qu’il ne s’agit pas d’un suicide collectif mais de soins collectifs. « Autrement, moi-même je ne me serais pas fait administrer la dose », a-t-il soutenu, invitant la population à ne pas attendre. Pour le Pr Charlemagne Ouédraogo, refuser de lutter efficacement contre cette maladie, c’est pratiquer une autoflagellation non productive surtout quand on veut relancer l’économie.
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Selon le chef de file des Partenaires techniques et financiers, le Dr Alimata Diarra-Nama, ces vaccins, fournis par l’intermédiaire de l’initiative COVAX, sont de bonne qualité. Représentante de l’OMS au Burkina, elle a ajouté que deux vaccins chinois vont arriver notamment Sinopharm et Sinovac.
Après le ministre de la Santé et le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé, plusieurs autres personnes ont, elles aussi, reçu leurs doses. Il s’agit par exemple Pr Jean Lankoandé, gynécologue, qui avait l’air ravi. Pour lui, cette démarche est nécessaire si on veut se libérer de certaines mesures. « Dans les pays où on ne porte plus de masque, c’est parce que les populations se sont faites vacciner à plus de 90% », a indiqué le spécialiste, insistant sur le fait que l’Astra Zeneca est efficace.
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Même son de cloche chez Robert Kargougou. Pour celui qui travaille à la Banque mondiale, le fait que les officiels se soient fait vacciner doit rassurer les populations cibles.
Agent à la Banque mondiale, Ousmane Bangali, a, quant à lui, invité les populations cibles à se rendre le plus tôt possible dans les structures indiquées pour recevoir leur injection. Comme tous les autres, il attend de recevoir la deuxième dose qui devrait avoir lieu dans quatre semaines.
Cette population cible est constituée des agents de santé, des futurs pèlerins sur les lieux saints, des personnels des ONG et des institutions internationales ainsi que les personnes âgées de plus de 55 ans.
Zalissa Soré
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